תמונות בעמוד
PDF
ePub

UNE ÉCOLE A STE-COLOMBE

AU XVIII* SIÈCLE.

Dans certains milieux, où la critique historique n'est pas toujours impartiale, on a coutume de dire que, jusqu'à la Révolution, l'instruction primaire était nulle ou presque nulle en Province. C'est là une affirmation toute gratuite dont maint historien autorisé et documenté, a démontré la fausseté d'une manière générale.

Quoi qu'il en soit, au pays fléchois, que nous avons à cœur de défendre plus spécialement, il n'y eut jamais semblable dénuement dans les moyens d'Instruction. Dès le XIIIe siècle, en effet, on trouve des dons aux écoles de La Flèche, de Luché, etc.; à toutes les époques, on s'est occupé, chez nous, de cette question si importante: la formation de la jeunesse. L'inventaire du riche chartrier La VarenneChoiseul-Praslin m'aura fourni à ce sujet un dossier fort intéressant, et c'est précisément en collationnant les pièces de ce dossier des écoles fléchoises, que j'ai découvert le document suivant.

C'est une lettre écrite par le prieur de SainteColombe à César-Gabriel de Choiseul-Praslin, seigneur de La Flèche par sa femme Anne-Marie Brandelis de Champagne-La Suze, petite-fille de Catherine FouquetLa Varenne, et héritière, à ce titre, de son cousin, Anonyme, arrière-petit-fils de Guillaume Fouquet, décédé en 1714, sans enfants.

Le comte de La Suze, n'est autre que Hubert Jérome, comte de Champagne-La Suze, oncle de Anne-Marie.

Qu'advint-il de cette école de la Beufferie? Je ne saurais le dire. Il me suffit de constater, qu'en 1739, c'est-à-dire longtemps avant la Révolution, une école gratuite fut fondée à Sainte-Colombe, par l'intermédiaire du clergé, qui presque seul, jusqu'alors, — on semble trop l'oublier, se préoccupait de l'instruction de la jeunesse, et donnait à cette grande œuvre tous ses soins et tout son dévouement.

Monsieur,

P. CALENDINI.

La paroisse de Sainte-Colombe, proche La Flèche, dont vous estes Seigneur, se trouve redevable auprès de vous d'une indemnité pour une partie du temporel d'une écolle de charité fondée dans laditte paroisse, c'est ce qui me procure l'honneur de vous écrire pour vous offrir mes très heumbles respects, et vous prier de faire finir cette petite affaire le plus promptement qu'il sera possible, attendu que l'exercice de cette écolle sera suspendue jusqu'à ce tempslà; celle qui a fondé cette écolle en 1739 a donné une petite maison située dans la Beufferie, et qui relève de Monseigneur le comte de La Suze; et deux journeaux de terre scis dans les Poulailleries et qui relèvent de vous.

L'indemnité n'a point été payée du vivent de la fondatrice et elle avoit donné par son testament la jouissance de ces héritages à une servente, à la charge de payer ces droits; elle en a joui jusqu'à la fin de la presente année qu'elle est décédée, aagée de 89 ans, sans avoir payé lesdits droits, en sorte qu'on a fait la vente de ses meubles et effets, qui se montent, ses petites debtes payées, à la somme de 263 1., sur quoi il faut payer l'indemnité et faire les réparations, c'est ce qui m'a déterminé à avoir recours à votre clémence, pour vous suplier de ne pas tirer à la rigueur le droit qui vous est deu; le journal de terre peut être affermé 15 ou 18 1. tout au plus, ce qui ferait pour les deux journeaux 30 ou 36 1., et comme le droit d'indemnité, consiste dans la jouissance de trois années, ce seroit pour les trois années 90 1. ou 108 1., au reste, Monsieur, c'est la vérité pure que je vous expose, d'autant plus que je n'ay en cela aucun interest, que l'avantage de la paroisse, et le désir de procurer le plus promptement qu'il sera possible, l'instruction de la jeunesse.

J'ai l'honneur d'estre, avec un profond respect, Monsieur, Vostre très heumble et très obéissant serviteur,

Ce 6 juin 1758.

MEZERAY,

Prieur de Sainte-Colombe.

Chartrier La Varenne-Choiseul-Praslin. Original papier.

DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE LA MAYENNE

Je signalais, tout dernièrement dans les notes bibliographiques, un ouvrage d'un réel intérêt pour tout le pays fléchois: le Dictionnaire historique topographique et biographique de la Mayenne. Je suis heureux de le présenter à nouveau aux lecteurs des Annales Fléchoises, mais, pour ce faire, tout éloge est désormais superflu. La meilleure affirmation de la valeur incontestable de cette œuvre nous est, en effet, donnée par l'Académie des Inscriptions et BellesLettres, qui, dans sa séance du 15 mai, vient de lui décerner la première des médailles du Concours des Antiquités Nationales. Que l'auteur, M. l'abbé Angot, correspondant des Annales Fléchoises, veuille bien agréer les humbles mais sincères félicitations de la jeune Revue, pour cette récompense si flatteuse et si honorable.

P. C.

Encore une déception, chers lecteurs! Le présent numéro, qui a déjà le tort de paraître en retard, ne vous apporte pas la Bibliographie. Veuillez m'en octroyer le pardon, car je promets, qu'au prochain fascicule, nous ferons ensemble notre habituelle promenade à travers les Livres et les Revues qui s'amoncellent de jour en jour sur mon bureau.

Je ne veux pas, cependant, tarder davantage à remercier ceux de nos lecteurs qui, trouvant intéressante cette partie de la Revue, en expriment leur satisfaction dans des lettres trop flatteuses.

Je ne saurais non plus oublier les Correspondants, dont les Notes bibliographiques, qu'elles arrivent du Mans, de Paris, d'Angleterre ou d'ailleurs, sont toujours les bienvenues.

En attendant le compte rendu prochain, je signale brièvement, les nombreux hommages d'auteurs envoyés à la bibliothèque des Annales Fléchoises. Ce m'est un bien agréable devoir de remercier ici, au nom de la Revue, les aimables donateurs, et en particulier, M. Robert Triger (L'Eglise de la Visitation au Mans), Dom L. Guilloreau (L'Obituaire des Cordeliers d'Angers), M. l'abbé Uzureau (La Sénéchaussée de La Flèche et les Elections du Tiers en 1789), M. André Hallays (En Flànant).

P. C.

[graphic][merged small][merged small][merged small]
« הקודםהמשך »