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le travail & la dépense devinrent les élémens de ces fomptueufes folitudes de la vanité, & chaque embelliffement nouveau ne fut qu'un pas de plus pour s'éloigner de la nature. Les jets d'eau pour mouiller un spectateur imprudent, & non pour rafraîcher celui que la chaleur fait hâleter, les parterres brodés comme un habit, n'étoient que des efforts puériles de la mode & de la nouveauté pour réveiller le goût du fafte émouffé par la fatiété; enfin pour couronner ces impuiffans travaux du faux goût, on appliqua les ciseaux fur cette agréable fimplicité de formes qui dans la nature distingue les différentes efpêces d'arbres & d'arbustes. Le vénérable chêne, le hêtre romanesque, l'orme utile à tant d'ufages, la tige élancée du tilleul, le cercle régulier du maronnier, l'oranger même presque jetté en moule, tous furent travaillés au gré des fantafques amateurs de la fymétrie. Le compas & l'équierre fervirent plus dans les plantations que le directeur même de la pépiniére. Les allées tirées au cordeau, les quinconces, les étoîles porterent leur déplaifante uniformité dans tout jardin royal ou noble. On étêta les arbres, on arrêta de côté leurs branches; ainfi la plupart des bosquets en France paroiffent des coffres verts pofés fur des perches. Des bancs de marbre, des berceaux, des pavillons terminérent chaque point de vue, & la fymétrie parût fi effentielle, même dans les lieux trop vaftes pour permettre au coup d'œil de la remarquer, que comme Pope l'a obfervé,

Chaque allé a fa fæur aux jardins de le Nôtre;
Une moitié du plan fe réfléchit dans l'autre.

Les

Knots of flowers were more defenfibly fubjected to the fame regularity. Leifure, as Milton expressed it,

In trim gardens took his pleasure.

In the garden of marshal de Biron at Paris, confifting of fourteen acres, every walk is buttoned on each fide by lines of flower-pots, which fucceed in their feafons. When I faw it, there were nine thousand pots of Afters, or la Reine Marguerite.

We do not precifely know what our ancestors meant by a bower, it was probably an arbour; fometimes it meant the whole frittered inclofure, and in one inftance it certainly included a labyrinth. Rofamond's bower was indifputably of that kind, though whether composed of walls or hedges we cannot determine. A fquare and a round labyrinth were fo capital ingredients of a garden formerly, that in Du Cerceau's architecture, who lived in the time of Charles IX. and Henry III. there is fcarce a ground-plot without one of each. The enchantment of antique appellations has confecrated a pleafing idea of a royal refidence, of which we now regret the extinction. Havering in the Bower, the jointure of many dowager queens, conveys to us the notion of a romantic fcene.

In Kip's views of the feats of our nobility and gentry, we

See

Les parterres à fleurs étoient avec plus de raison foumis à la même régularité; car comme le dit Milton,

L'oifiveté fe plait aux jardins bien peignés.

Dans le jardin du maréchal de Biron à Paris qui contient quatorze àrpens, chaque allée est bordée des deux côtés d'une rangée de pôts de fleurs qui fe fuccédent felon les faifons. Quand je l'ai vu, il y avoit neuf mille pôts d'Afters ou Reines-Marguerites.

Nous ne fçavons pas précisément ce que nos peres entendoient par le mot bower, & c'étoit probablement un berceau. Quelquefois ce mot fignifioit tout un enclos bizarement découpé, & voici une occafion où il a certainement exprimé un labyrinthe; car on ne fçauroit nier que le berceau de Rofemonde ne fut de ce genre, quoiqu'on ne puiffe déterminer s'il étoit bordé de murs ou de paliffades. Autrefois des labyrinthes ronds & d'autres quarrés étoient des ingrédiens fi nécessaires à un Jardin que dans l'architecture de Du Cerceau qui vivoit du tems de Charles IX. & d'Henri III. il n'y a prefque pas une piece de terre fans un de chaque efpêce. Par une forte d'enchantement les termes antiques ont confacré parmi nous l'idée d'une demeure royale dont nous regrettons aujourdhui la ruine. Le domaine qu'on a nommé Havering des Berceaux à caufe de l'entrelaffement naturel de ces bocages, a été l'habitation de plufieurs reines douairiéres; & c'en est assez pour nous donner l'idée d'une fcène romanefque.

Dans les vues que Kip nous a données des maifons de campagne de nos feigneurs & de nos gentils-hommes de fon

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See the fame tiresome and returning uniformity. Every house is approached by two or three gardens, confifting perhaps of a gravel-walk and two grass-plats, or borders of flowers. Each rifes above the other by two or three steps, and as many walls and terraffes; and fo many iron-gates, that we recollect thofe ancient romances, in which every entrance was guarded by nymphs or dragons. At lady Orford's at Piddletown in Dorfetshire, there was, when my brother married, a double inclosure of thirteen gardens, each I suppose not a bundred yards fquare, with an enfilade of correspondent gates; and before you arrived at these, you passed a narrow gut between two stone terrasses, that rofe above your head, and which were crowned by a line of pyramidal yews. A bowlinggreen was all the lawn admitted in those times, a circular lake the extent of magnificence.

Yet through these and such prepofterous inconveniencies prevailed from age to age, good fenfe in this country had perceived the want of fomething at once more grand and more natural. Thefe reflections and the bounds fet to the wafte made by royal Spoilers, gave origine to parks. They were contracted forefts, and extended gardens. Hentzner fays, that according to Rous

of

tems, nous voyons la même ennuyeufe & conftante uniformité. Auprès de chaque maison se trouvent deux ou trois Jardins qui ne font peut-être qu'une allée fablée avec deux platte-bandes ou bordures de fleurs. L'un s'élève au deffus de l'autre de deux ou trois dégrés auffi bien que les murs en terraffe, & avec des grilles de fer qui nous rappellent ces anciens Romans où toutes les portes font gardées par des Nymphes ou des dragons. Chez lady Orford à Piddletown dans le Dorsetshire, il y avoit quand mon frere s'eft marié, une double enceinte de treize jardins que je fuppofe n'avoir pas eû chacun plus d'une centaine d'aunes en quarré, & qui fe communiquoient par une enfilade de portes correfpondantes; vous paffiez pour y arriver par un couloir étroit entre deux terraffes de pierre élevées au deffus de votre tête & couronnées par une rangée d'ifs. Un bowlinggreen étoit le feul terrein uni qu'on admit alors, une piece d'eau circulaire étoit l'excès de la magnificence.

Quoique ces abfurdités & d'autres pareilles ayent longtems prévalu d'âge en âge, le bon fens n'a pas laiffé d'appercevoir dans ce pays-ci le besoin de quelque chofe qui eût plus de grandeur & de naturel. Ces réfléxions & les bornes qu'il fallût mettre aux dégâts des ufurpations royales furent l'origine des parcs fermés. C'étoit des forêts en petit, des jardins en grand. Hentzner* dit que felon Rous de Warwick

le

* Hentzner étoit Allemand. Il a voyagé en Angleterre, & il a imprimé un journal affez curieux de fon voyage dans lequel il cite un ouvrage de Rous de Warwick qui n'est plus connu. (Note du Traducteur.)

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