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Aujourdhuy XIX jour de Novemb[re] mil V© quatre vingt dix Le Roy estant à Affichy desirant grattifier Jacques Fouquet prestre en considera[ti]on des services q[ue] deffunct son père à faicts à sa Ma[jes]', Luy a faict don du prieuré de St-Nicolas de Sablé vacquant par la mort de Bernard de Cornillac dernier possesseur dicelluy, pour en être pourveu. En tesmoing de quoy sa d[ite] Ma[jes] ma commandé en expédier les provisions necessa[ire]s et cependant le p[rése]nt brevet Elle a voulu signer de sa main et faict contresigner p[ar] moy son con[seiller et secretaire destat.

Signé HENRY.

Au verso: Brevet du prieuré Saint Nicollas de Sablé. Archives La Varenne-Choiseul-Praslin. Original parchemin mutilé, sans sceau.

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Je publie d'autant plus volontiers cette pièce qu'elle apporte de précieux renseignements sur la famille Fouquet de La Varenne et sur le prieuré St-Nicolas de Sablé.

Le savant historien de La Flèche, M. de Montzey, ne parle, en effet, que d'un frère de Guillaume Fou

quet, le célèbre favori d'Henri IV (1), et il ne cite qu'Abraham sieur du Mortier-Clair, qui épousa Madeleine Gaultier (2).

Or, le parchemin ci-dessus était accompagné de la généalogie complète des ascendants de Guillaume Fouquet. Cette généalogie, établie en 1610, pour prouver les droits de la famille à la présentation de la chapelle St-Laurent en St-Thomas, nous dit, entre autres :

«... Ladicte Guillemine (Beaufils mariée) à Martin Foucquet, escuier. Duquel mariage sont yssus : Messire Guillaume, chevalier seigneur marquis de la Varanne;

Abraham, s' du Mortier;
Jacques, curé de St-Denys;
Martin, s de la Patrière. ».

Jacques Fouquet était donc frère du seigneur de La Flèche. Il fut, en 1581 et en 1583, parrain d'un fils et d'une fille de son frère Abraham, à l'église Notre-Dame de Sablé. Deux extraits de baptême, délivrés en 1712, par le curé, M. Bellesme, nous l'attestent dans le premier, le parrain est Me Jacques Foucquet, sieur de St-Germain-du-Val, près La Flèche; dans le second, c'est Me Jacques Fouquet, curé de St-Denys d'Anjou (3). Il ne fut sans doute curé

(1) Cf. Hist. de La Flèche, II-35.

(2) Gilles Ménage, Ile partie de l'Histoire de Sablé, édit. 1846, p. 64. (3) Extrait des Registres des baptêmes de la paroisse de NotreDame de la ville de Sablé :

Du vingt et sixiesme jour de mars mil cinq cens quatre vingt un, fut baptisée Marie Foucquet, fille d'honeste personne Abraham Fouquet et de Magdeleine Gauttier, pour parein, Ma Jacques Fouquet, sieur de St-Germain-du-Val près La Flèche, pour mareines delle Marie Foullon et Marie Roche. Et est signé en la minute G. Le Gouay avec paraphe.

Nous François Bellesme pbre maitre es ars curé de Notre-Dame de Sablé et doyen dud. lieu, certifions à tous qu'il appartiendra que l'extrait cy dessus a esté tiré de mot à mot des registres de notre parroisse, et qu'il est conforme à son original.

Donné aud. Sablé ce sixiesme jour de Juillet mil sept cens douze.

F. BELLESME, pbre curé.

de cette paroisse qu'après 1581; M. l'abbé Angot, dans son Dictionnaire de la Mayenne (1), le met à cette cure de 1582 à 1590. Ces dates concordent bien avec nos documents.

Jacques Fouquet quitta probablement la cure de St-Denis pour le prieuré de St-Nicolas de Sablé, ou, tout au moins, pour jouir en paix de son nouveau bénéfice.

Il devait cette faveur royale aux bons services de son père, Martin Fouquet, et sans doute aussi à la toute puissance de son frère Guillaume.,

De quels services s'agit-il ici? Les lecteurs trouveront la réponse en M. de Montzey (II-25), où ils verront que Martin Fouquet, escuyer de cuisine de Françoise d'Alençon, duchesse de Vendôme, puis de Catherine de Bourbon, duchesse de Lorraine, sœur d'Henri IV, acheta plus tard la charge de sergent au ressort du duché de Beaumont.

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Le document ci-dessus publié ajoute, en outre, un nom nouveau à la liste des prieurs de St-Nicolas de Sablé.

Dom Heurtebize, de Solesmes, a fait, en 1896, l'histoire de ce prieuré (2), mais, pas plus que Gilles Ménage (3), il ne parle de Jacques Fouquet.

22 Janvier 1583... Du vingt et deuxiesme janvier mil cinq cens quatre vingt trois fut baptisé Jacques fils de sire Abraham Foucquet et de Magdeleine sa femme, et furent, pareins discrets Me Louis Neveu curé de St-Martin de Sablé, et Me Jacques Fouquet, curé de St-Denys d'Anjou, mareine honneste femme Thiénette Hiret, et fut baptisé par Me Guillaume Le Gouay, bachelier en droit canon, curé de l'église de Notre-Dame de Sablé.

(Même attestation que dessus).

(1) Dictionnaire de la Mayenne, t. III, article Saint-Denis d'Anjou. (2) Revue Historique et Archéologique du Maine, t. XXXIX, p. 174 et sq.

(3) Histoire de Sablé, p. 198-199,

Voici la liste que donne le savant bénédictin pour l'époque qui nous importe:

1564, Bernardin de Conseillan.

1572, Jean du Val.

1582, Pierre de la Panouze.

1586, Durand Vigier.

1586, Bernardin de Cornillon, moine de Marmou

tier, fut mis en possession en décembre 1386.

1596, Simon de Gorani.

1596, Nicolas David, moine de Marmoutier. 1596, Pierre de Gorani.

1598, Bernardin de Cornillon.

Dom Heurtebize ayant établi cette liste d'après les registres des Insinuations (1), je serais tenté de croire que Me Jacques Fouquet ne prit jamais possession de son prieuré.

Mais quel est donc ce Bernard de Cornillac dont la mort vient si à propos permettre à Henri IV de gratifier un de ses bons serviteurs? Je trouve beaucoup d'analogie entre ces deux noms : Bernard de Cornillac et Bernardin de Cornillon; or, le premier est mort avant le 19 novembre 1590, et le second, dépossédé un moment de son titre de prieur (à quelle époque?), reparaît en 1598.

Le savant archéologue de Solesmes lira ces pages, je le sais, et peut-être, malgré la distance qui nous sépare, pourra-t-il aider à préciser ce point d'histoire locale?

P. CALENDINI.
CALEN

(1) Archives de la Sarthe.

SONNET

SUR LE BOIS DE LA VRAYE CROIX

Beau Cèdre aymé des Cieux, dont l'heureuse mémoire
Ne craint point de l'oubly les rigoureuses lois,
Ne blasme point le sort qui fit mourir ton bois,
Puis que le mesme sort a fait naistre ta gloire.

Celuy de qui le sang sur toy fut espanché,
C'est celuy dont la grâce égale la justice,
Qui souffre injustement notre juste supplice,
Et qui nous faict revivre en tuant le péché.

O nompareil ouvrier des œuvres nompareilles,
De qui tous les effects sont autant de merveilles,
Que ton amour est grand! Que ton pouvoir est fort

Mon Dieu! De quel miracle est ta bonté suivie :
Jadis un bois vivant nous apporta la mort,
Un bois mort aujourd'huy nous apporte la vie.

RACAN.

Les Délices de la Poésie française. (Bibliothèque du Prytanée militaire.)

Paris, 1621, p. 389.

ཚ་

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