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douce espérance d'un bel avenir. Les membres du Comité m'accueillirent avec une bonté qué je n'oublierai jamais.

Vous connaissez, Messieurs, mieux que moi, l'esprit énergique qui anime votre Société auxiliaire de Rouen. Vous pouvez donc vous représenter le plaisir que j'y goûtai. Je fus heureux d'assister à la réunion du Comité, que présidait M. le pasteur Paumier. Jamais je n'ai vu des amis plus instruits, plus prudens, plus courageux; ils se préparent actuellement pour l'anniversaire qui doit avoir lieu bientôt, et ils ont arrêté de diviser leur grande ville de 80,000 habitans en districts, afin d'y faire plus commodément la collecte annuelle, et d'y trouver les pauvres protestans pour leur fournir les moyens d'obtenir la parole de vie éternelle. Mon âme tressaillait de joie en voyant s'ouvrir devant eux une carriére si vaste, dont le terme se dérobe à nos faibles yeux. Car, Messieurs, qui peut énumérer les bienfaits qu'une seule de vos Sociétés bibliques auxiliaires peut produire? Les effets de la distribution d'autres livres, quoique bons, sont douteux, faibles, bornés, temporels; les effets de celle de la Bible sont sûrs, solides, illimités, éternels. La Bible n'appartient pas aux sciences du monde; elle ne se mêle pas de la politique des états, elle n'irrite pas les passions humaines; elle révèle le remède de tous nos maux, elle proclame la paix en Jé

sus Christ, elle prêche la rémission des péchés et la conversion du cœur, elle réunit l'homme à son Dieu. Voilà le fondement d'une saine morale, la source de l'amour envers Dieu et envers les hommes, le lien des familles, des voisinages, des pays, des nations les plus éloignées du monde entier.

Qu'il est doux, Messieurs, de considérer que, par vos travaux, vous êtes déjà parvenus à établir tant de Sociétés pour ce pur et saint objet, dans votre belle et noble France, laquelle, par sa position géographique, sa population immense, son génie et son esprit, doit toujours exercer une influence si marquée sur l'état religieux de l'Europe! Et assurément les protestans, quoique peu nombreux, en veulent partager et le travail et la gloire.

Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ. Les effets qui en suivront seront convenables à cette divine cause.

lui-même, n'est que

la

La parole de Dieu, comme pure vérité, n'est que la lumière, la paix, la joie, le bonheur. Tout autre guide nous trompe. Vous avez acquis une expérience effrayante de ce qu'une vaine philosophie peut produire. L'infidélité a déployé ses forces; l'esprit humain a tâché de conduire les hommes égarés; la sagesse du siècle, les lumières des sciences, les prétentions de l'orgueil, les éclairs du génie, le poison du ridicule,

ont essayé leurs arts; et quels fruits ont-ils produits? Il faut retourner enfin à ce Sauveur, qui est le chemin, la vérité, et la vie. La Bible, comme le soleil, peut seule dissiper les ténèbres de notre fausse sagesse. Elle seule est le guide de foi, d'espérance et des mœurs. A mesure qu'on s'écarte de cette règle du salut, tous les maux nous envahissent, la cité chancelle, les murailles tombent, et l'ennemi entre sans opposition; la citadelle s'écroule, des misères en foule menacent. Mais à mesure qu'on rentre dans la règle des Ecritures, tout se renouvelle; la Bible gagne les cœurs, la sagesse de Dieu confond les impies et illumine les humbles; les Protestans languissans se raniment, ils retournent aux principes de leurs ancêtres; ils entendent les vérités sur lesquelles repose la glorieuse réformation; ils honorent, ils reçoivent, ils aiment, ils embrassent à cœur ouvert la propitiation et la grâce de ce Sauveur, dont la mort nous a mérité la rémission des péchés, et dont la résurrection triomphante nous a procuré le don du Saint-Esprit. Voilà, mes frères, le vrai protestant, celui en qui les pères de nos églises réformées revivent. Celui-là n'est pas Chrétien, à qui il suffit de s'appeler ainsi, d'écrire et de parler en controversiste, d'entretenir l'aigreur et l'opposition envers les dissidens; mais celui qui entend sa Bible, qui aime son Sauveur, qui suit sa croix, et qui se consacre à sa gloire et au

bonheur des hommes, celui-là est vraiment Chrétien.

Où sont donc, je vous le demande, ces églises protestantes qui, sous Henri IV, comptaient dans leur nombre environ un tiers du royaume? Où est cette France qui voyait Mestrezat, Faucheur, Daillé, Amyrault, Claude, Du Bosc, (que Louis XIV appelait le meilleur orateur de son siècle), et les autres grands hommes qui etaient la gloire de leur propre pays et l'admiration de l'Europe protestante? Messieurs, tout a langui à mesure qu'on a oublié la Bible: c'était la lecture assidue de cette divine régle qui formait de tels hommes; c'était là qu'ils apprenaient ces dogmes de notre corruption naturelle, de notre salut par la grâce, de notre justification par la foi, et de notre sanctification par l'esprit de Jesus Christ, qui retentissaient dans leurs temples, et qui brillaient dans leurs mœurs. Les mêmes moyens peuvent produire les mêmes effets; n'en doutez point. En Angleterre, c'est la Bible que nous avouons comme la source unique de ces mêmes vérités célestes. Vous pouvez compter sur la bénédiction toute particulière de Dieu, depuis que vous avez commencé de nouveau à rendre un honneur si éclatant à sa parole par votre Société biblique; répandez-en les institutions auxiliaires, relevez de plus en plus l'estime pour la Bible; répandez-en les exemplaires jusqu'aux villages

les plus éloignés; faites qu'ils entrent dans chaque chaumiére; ils parleront mieux que vous; ils prononceront d'une voix douce, mais majestueuse, les paroles du salut; ils rappelleront les hommes à la pénitence, à la foi, à l'amour, aux bonnes œuvres; leur voix divine pénétrera l'homme, abaissera son orgueil, ouvrira ses yeux, changera les dispositions de son âme; leurs leçons sont secrètes, inconnues, paisibles, mais en même temps efficaces, spirituelles, salutaires. Le moyen que Dieu a employé dans tous les siècles pour faire revivre la religion spirituelle parmi les Chrétiens, c'est la Bible.

Persévérez donc, Messieurs, ne vous relâchez pas. Que le monde vous méprise, que l'indifférence ou la prévention vous craigne, n'importe. Notre Seigneur sera votre soutien et votre force, et votre couronne. Les heureux commencemens de vos travaux sont les gages des nobles succés que vous présage une marche si ferme. Le chemin s'aplanira devant vous. Vous trouverez les âmes de vos frères prêtes à recevoir les paroles vivifiantes de Jésus Christ. Vous aiderez le progrès de ce triomphe de la croix du Sauveur, qui doit subjuguer les nations; vous répandrez les lumières célestes où règnent d'épaisses ténèbres; vous prendrez part aux efforts dont redoublent en ce moment tous les hommes pieux de toutes les églises Chrétiennes, pour étendre le nom d'un Dieu incarné, et pour

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