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Achetons leur bienfait, quelque soin qu'il nous coûte; Puisqu'il nous les laissa, Dieu nous aime sans doute. Des biens plus précieux manquent à leurs attraits: Mais n'allons pas aux maux ajouter les regrets. »

Ainsi, les yeux baissés, Eve, tendre et soumise, Entretenoit Adam: mais quelle est sa surprise, Quand le monde changé n'offre plus à son œil Que des sujets de crainte et des marques de deuil! L'aube naissante à peine a commencé d'éclore, La nuit revient noircir les roses de l'aurore: Un aigle tout-à-coup du haut d'un ciel brûlant S'abat sur deux oiseaux au plumage brillant: Le lion, qui déja cherche en grondant sa proie, Descend du haut des monts, et, rugissant de joie, Poursuit deux jeunes faons qui, s'échappant soudain, Se sauvent tout tremblants vers la porte d'Éden. Adam les suit des yeux; et, troublé du présage, A sa timide épouse adresse ce langage:

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Chère Eve! tu le vois, du céleste courroux,

Quand l'Éternel se tait, tout parle autour de nous;

Par des signes affreux le monde le proclame,

Et le cri de la mort retentit dans mon ame.
Ah! sans doute Dieu craint qu'en une fausse paix
L'homme n'espère vivre au gré de ses souhaits;
En vain de notre mort il a retardé l'heure,
Un jour notre berceau sera notre demeure.
De la terre sortis, à la terre rendus,

Voilà notre destin; mais ses coups suspendus,

One way
the self-same hour? why in the east
Darkness ere day's mid-course, and morning-light
More orient in yon western cloud, that draws

O'er the blue firmament a radiant white,

And slow descends, with something heavenly fraught!»

He err'd not; for by this the heavenly bands
Down from a sky of jasper lighted now
In paradise, and on a hill made halt;

A glorious apparition, had not doubt

And carnal fear that day dimm'd Adam's eye:
Not that more glorious, when the angels met
Jacob in Mahanaim, where he saw

The field pavilion'd with his guardians bright;
Nor that, which on the flaming mount appear'd
In Dotham, cover'd with a camp of fire,
Against the Syrian king, who to surprise
One man, assassin-like, had levied war,

Quand doivent-ils tomber? vers le terme funeste.
Quel chemin nous prescrit sa volonté céleste?
Quelle sera la vie, et quand viendra la mort?
Sous un nuage épais il cache notre sort:
L'avenir est douteux, mais la mort est certaine;
Oui, j'en prends à témoin ce double phénoméne,
Et ces hôtes tremblants de la terre et de l'air,
Sur qui leurs ennemis fondoient comme l'éclair,
Qui du même côté, dans leur frayeur subite,
Tous deux, au même instant, précipitoient leur fuite:
J'en atteste la nuit qui vient voiler le jour,
Avant qu'il ait rempli la moitié de son tour.
Regarde à l'occident; la nuit resplendissante
Égale d'un beau jour la pompe éblouissante,
Et semble jusqu'à nous, sur un char radieux,
Apporter lentement quelque envoyé des cieux. »

Il ne se trompoit pas : de la céleste voûte
Le bataillon divin, dans sa brillante route,
Trace un sillon de flamme, et dans les airs porté,
Sur la montagne sainte enfin s'est arrêté.

O combien ce spectacle eût eu pour toi de charmes,
Adam, si ton remords, ta honte et tes alarmes
N'eussent troublé ta vue! un tableau moins pompeux
De Jacob autrefois vint éblouir les yeux,
Quand, descendant du ciel, la milice des anges
Dans toute sa splendeur déploya ses phalanges.

T. XV. PARADIS PERDU. III.

16

War unproclaim'd. The princely hierarch

In their bright stand there left his powers, to seize
Possession of the garden; he alone,

To find where Adam shelter'd, took his way,
Not unperceiv'd of Adam; who to Eve,

While the great visitant approach'd, thus spake:

"

Eve, now expect great tidings, which perhaps Of us will soon determine, or impose

New laws to be observ'd; for I descry,
From yonder blazing cloud that veils the hill,
One of the heavenly host; and by his gait,
None of the meanest ; some great potentate
Or of the thrones above; such majesty
Invests him coming! yet not terrible,
That I should fear; nor sociably mild,
As Raphael, that I should much confide;
But solemn and sublime; whom not to' offend,
With reverence I must meet, and thou retire. »

He ended; and the arch-angel soon drew nigh, Not in his shape celestial, but as man Clad to meet man; over his lucid arms A military vest of purple flow'd, Livelier than Meliboan, or the grain Of Sarra, worn by kings and heroes old

L'archange radieux au bataillon divin
Ordonne tout-à-coup d'investir le jardin.
Lui, perçant l'épaisseur de la forêt touffue,
Pour découvrir Adam, il jette au loin la vue.
Adam le voit venir; saisi d'un saint effroi :

« A quelque grand message, Ève, prépare-toi, Dit-il; de notre sort voici l'arrêt peut-être, Ou des ordres nouveaux de notre divin maître. De ce nuage d'or qui, de feux entouré,

Déposa sur ce mont le bataillon sacré,

Un seul guerrier vers nous avec pompe s'avance:
Son port majestueux, sa noble contenance
Marque un chef distingué des milices des cieux.
Vois: rien de menaçant n'est écrit dans ses yeux;
Mais il n'a point cet air, ces graces attrayantes
Dont Raphaël charmoit nos ames confiantes.
Je vais le recevoir avec le saint respect

Que commande son rang, qu'imprime son aspect.
Toi, demeure à l'écart. »

Il achevoit à peine:

Le messager divin, sous une forme humaine,
Descend de la montagne, et, s'offrant à ses yeux,
Vient prononcer l'arrêt du monarque des cieux.
De son céleste éclat tempérant la lumière,
Il se montre, couvert d'une armure guerrière;

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