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Sur une justice transportée dans une halle.

D'où vient qu'on a tant aproché,
Cette juftice du Marché.

Reponfe

Rien n'eft plus facile à comprendre,
C'est pour montrer qu'elle eft à vendre.

Pour un Poëte de campagne qu'on vouloit mettre à la Taille. Au Roi.

Ce Poëte n'a pas la maille,

Plaise Sire à votre bonté,

Au lieu de le mettre à la taille,

De le mettre à la Charité.

La Charité eft un Hôpital de Paris, où l'on recoit les pau Tres malades.

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Sur les tragedies de Boyer.

Quand les pieces repréfentées,

De Boyer font peu frequentées,
Chagrin qu'il eft d'y voir peu d'affiftants,
. Voici comme il tourne la chose;
Vendredi la pluie en est cause,
Et le Dimanche le beau tems.

Boyer étoit de l'Academie Françoife & compofa un grand nombre de pieces de Théatre qui n'eurent point de fuccès. Meffieurs Rouffeau & Gacon l'ont auffi drapé. Il mourut en 1658.

LE P. SANLEC.

E PERE SANLEC étoit né environ l'an

lors qu'il entra

dans la Congregation de France des Chanoines Réguliers, dite de Sainte Géneviefve. Il avoit un feu Poëtique qui fe decouvroit aifément dans tout ce qu'il faifoit Il eut une Cure à deffervir, & il étoit encore dans cet emploi en 1690. lors qu'il follicitoit la Cour de lui donner quelque meilleur benefi ce. Je ne fais en quelle année il eft mort. On a

de

de lui quelques Satires pleines de faillies affez vives, mais elles n'ont rien de fort achevé; un Poëme fur l'Art de prêcher, qui n'eft qu'un fragment, & quelques petits vers qui font pour la plupart des placets, au Roi, au Confeffeur, & à quelques Miniftres.

PLACET AU ROI.

Pour lui demander une Abbaïe

Nous avons, grand Heros, deux deffeins différens; Vous de vaincre vingt Rois, & moi, vingt concur

rents.

Mais l'un de ces deffeins eft mieux conduit que l'au

tre:

Que cependant tout iroit bien,

Si vous me répondiez du mien,
Comme je vous réponds du vôtre !

Au Pere de la Chaife.

Tu vas bien-tôt décider de mon fort,

Tout m'inquiette en cent manieres.

Non, les approches de a mort

N'allarment pas plus fort. I Partie.

L

Ah

Ah que fur tout mes nuits ont d'heures meurtriéres!
La Chaife, dis pour moi certains mots bienfaisans.
Parler en ma faveur, c'eft dire les priéres
Pour les Agonifans.

Ce Pere avoit promis de parler inceffament au Roi, en faveur de l'auteur, aparemment pour le bénefice.

Au même.

Il ne faut point qu'on s'imagine
Que le vifage, que la mine

Difent vrai dans ce fiecle-ci.

Quand donc mon vifage, la Chaife,
Te dit que je fuis à mon aife,
Songe bien qu'il en a menti.

PLACET AU ROI.

Nous diftinguons deux perfonnes en toi;
L'une eft LOUIS, l'autre LE ROI.

LE ROI n'eft que le Roi de France.
Mais qu'est-ce que LOUIS? J'avertis par avance
Qu'ici tout l'univers va répondre avec moi.
C'est un grand homme dès l'enfance,

Plus équitable que la loi,

Plus augufte que fa naiffance,

Plus grand même que fa puiffance,

L'unique foutien de la foi.

Vrai pere de fon peuple,indulgent, bon, sincere... Mais à propos de bon, d'indulgent, de vrai pere, Louis voudroit il bien me présenter au Roi? Tous mes amis n'ofent le faire.

* L'auteur obtint fur le champ ce qu'il demandoit.

Au Pere de la Chaife. Defcription d'un
Benefice qu'il avoit.

Permettez, mon Révend Pere,
Qu'un malheureux Prieur-Curé,
Vous dépeigne ici fa mifere,
C'est à dire fon Prieuré.

Dans mon Eglife l'on * patrouille
Si l'on ne prend bien garde à foi;
Et le crapaud, & la grenouille,
Chantent tout l'office avec moi.
Près delà font dans des mafures
Cinq cents gueux couverts de haillons;
Point de dévote à confitures,

Point de pénitente à bouillons.

Comme ils n'ont ni terre, ni rente,

Et qu'ils font tous de pauvres gens;
Dans un Curé chofe étonnante!

Je fuis trifte aux enterrements.

Il veut dire que le toit étant percé & le pavé inegal, il amaffoit de l'eau & de la fange.

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