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O DE

Sur la Prife de NAMUR,

par les Armes du Roi, l'Année 1692.

Par Monfieur BOILEAU DESPREAUX.

Q

'I.

UELLE docte & fainte yvreffe
Aujourd'hui me fait la loi ?

Chaftes Nymphes du Permeffe,
N'eft-ce pas vous que je voi?
Accourez, troupe sçavante :
Des fons que ma lyre enfante;
Ces arbres font rejoüis:
Marquez en bien la cadence:
Et vous, vents, faites filence:
Je vais parler de Louis.

II.

Dans fes chanfons immortelles,

Comme un aigle audacieux,
Pindare étendant fes aifles,
Fuit loin des vulgaires yeux.
Mais, ô ma fidele lyre,
Si, dans l'ardeur qui m'inspire,
Tu peus fuivre mes transports;
Les chênes des monts de Thrace
N'ont rien oui, que n'efface
¡La douceur de tes accords.

III. Eft-ce

ΑΝ

ENGLISH

BALLAD,

On the Taking of NAMUR by the KING of GREAT BRITAIN, 1695

"Dulce eft defipere in loco."

I. and II.

SOME folks are drunk, yet do not know it:
So might not Bacchus give you law?

Was it a Mufe, O lofty Poet,

Or Virgin of St. Cyr, you faw-?

Why all this fury?what's the matter,

That oaks must come from Thrace to dance?
Muft ftupid ftocks be taught to flatter?

And is there no fuch wood in France?
Why must the winds all hold their tongue?
If they a little breath fhould raise,
Would that have spoil'd the Poet's song,
Or puff'd away the Monarch's praise?

Pindar, that eagle, mounts the skies,
While Virtue Jeads the noble way.
Too like a vulture Boileau flies,

Where fordid Intereft fhews the prey..
When once the Poet's honour ceafes,
From reafon far his tranfports rove :
And Boileau, for eight hundred pieces,
Makes Louis take the wall of Jove.

.G 3

H. Neptune

III.

Eft-ce Apollon et Neptune,
Qui für ces rocs fourcilleux
Ont, compagnons de Fortune,
Bafti ces murs orgueilleux ?
De leur enceinte fameufe
La Sambre unie à la Meufe,
Defend le fatal abord;

Et par cens bouches horribles
L'airain fur ces monts terribles

Vomit le fer, & la mort.

IV.

Dix mille vaillans Alcides
Les bordant de toutes parts,
D'éclairs au loin homicides
Font petiller leurs remparts:
Et dans fon fein infidele
Par toute la terre y recele
Un feu prêt à s'élancer,
Qui foudain perçant fon goufre,
Ouvre un fepulchre de foufre,
A quiconque ofe avancer.

V.

Namur, devant tes murailles'
Jadis la Grece eût vingt ans
Sans fruit veu les funerailles
De fes plus fiers combattans.
Quelle effroyable puiffance
Aujourd'hui pourtant s'avance,

Prête

III.

Neptune and Sol came from above,

Shap'd like Megrigny and Vauban:

They arm'd these rocks; then shew'd old Jove
Of Marli wood the wondrous plan.

Such walls, these three wife Gods agreed,
By human force could ne'er be shaken :
you and I in Homer read

But

Of gods, as well as men, mistaken.
Sambre and Maefe their waves may join ;

But ne'er can William's force restrain :
He'll pafs them both, who pafs'd the Boyne :
Remember this, and arm the Seine.
IV.

Full fifteen thousand lufty fellows

With fire and fword the fort maintain :

Each was a Hercules, you tell us;

Yet out they march'd, like common men. Cannons above, and mines below,

Did death and tombs for foes contrive:
Yet matters have been order'd fo,

That most of us are ftill alive.
V.

If Namur be compar'd to Troy ;

Then Britain's boys excell'd the Greeks: Their fiege did ten long years employ ;

We 've done our bufinefs in ten weeks. What godhead does fo fast advance,

With dreadful power, thofe hills to gain? 'Tis little Will, the fcourge of France; No godhead, but the first of men.

G 4

His

Prête à foudroyer tes monts ?
Quel bruit, quel feu l'environne?
C'eft Jupiter en personne ;

Ou c'est le vainqueur de Mons.

VI.

N'en doute point: c'eft lui-même.
Tout brille en lui; tout eft roi.
Dans Bruxelles Naffau blême
Commence à trembler pour toi.
En vain il voit le Batâve,
Deformais docile efclâve,
Rangé fous fes étendarts:
En vain au lion Belgique
Il voit l'aigle Germanique
Uni fous les leopards.

VII.

Plein de la frayeur nouvelle,
Dont fes fens font agités,
A fon fecours il appelle
Les peuples les plus vantés.
Ceux-là viennent du rivage,
Où s'enorgueillit le Tage
De l'or, qui roule en fes eaux;
Ceux-ci des champs, où la neige
Des marais de la Norvége

Neuf mois couvre les rofeaux.

VIII. Mais

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