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tion à rester opiniatrément attaché à l'erreur, même à la superstition, à l'idolatrie, à l'impiété, et à se tenir invariablement dans la voie de la damnation, parceque nos pères s'y seroient précipités! Mais ce motif même condamneroit vos ancêtres, qui ont abandonné l'église catholique, et en rentrant dans son sein, vous ne feriez que réparer leur tort, et revenir à la religion professée par leurs pères, vos plus anciens aïeux.

Ah!" Nous vous en conjurons au nom de Jésus Christ, nos chers frères, n'ayons plus qu'un même langage, qu'il n'y ait plus de division entre nous; mais que nous soyons tous unis ensemble dans un même esprit, et dans une même doctrine."*

Si cependant nos avis venoient à vous contrister, nous protestons que ce seroit contre notre intention, et nous ne nous en consolerions qu'autant que cette tristesse vous porteroit à de sérienses reflexions,† et vous disposeroit ainsi à entrer dans la voie du salut; car nous vous chérissons d'un amour à toute épreuve et d'un zèle de jalousie dans le seigneur.‡ Nous n'avons rien de plus à cœur, de plus cher à notre sollicitude, que de vous voir rentrer en possession de

*

1 Cor. 1.

+ Ibid. 11.

† 2 Cor. 7.

votre ancien héritage, et partager avec nous, dans le sein d'une même communion, les biens et les promesses de notre Père et Sauveur commun. Ah! s'il plait au Seigneur d'accorder cette grâce à nos vœux et à nos prières, il ne nous restera plus rien à désirer sur la terre, et, déjà bien avancé dans notre carrière mortelle, nous entonnerons avec joie l'hymne d'action de graces du vénérable Vieillard Siméon.”*

* Luc. 2.

REPONSE

A LA

LETTRE PASTORALE

DB

L'ILLUSTRISSIME ET REVERENDISSIME

EVÊQUE DE PIGNEROL.

MONSEIGNEUR;

La méthode des préjugés est décriée depuis long temps, et c'est cependant celle que vous avez employée contre nous dans une Pastorale adressée au clergé et aux fidéles de votre diocése. Cette méthode est bannie des écoles de philosophie comme une source d'illusions qui nous empêche de découvrir la vérité; mais selon ceux de qui vous avez emprunté vos raisons, c'est une voie sure et courte par laquelle on peut distinguer la vérité de l'erreur, décider du salut éternel, damner des millions d'hommes, quitter une communion dans laquelle on a vécu pour en prendre une autre de la vérité de laquelle on ne veut donner aucune preuve. C'est

la méthode que vous avez suivie, Monseigneur, dans votre Pastorale.

Vous écrivez, vous publiez des pastorales, vous enfantez des préjugés ou renouvellez ceux q'on avait déjà produits, et cela après que vos prédécesseurs ont employé mille violences pour convertir nos pères.

Il est assez égal de convertir les hommes par les préjugés, ou par la violence; car ni l'une ni l'autre de ces méthodes ne sera jamais capable de produire la foi. On ne croit vèritablement en Dieu ni par l'un ni l'autre de ces motifs; ils sont donc inutiles pour le salut.

Prétendez-vous, Monseigneur, nous oter la raison? Entêté de l'obéissance aveugle, prétendriez-vous que l'homme raisonnable ne se servît jamais de sa raison? Vos théologiens, au lieu de pénétrer dans le fond des dogmes, et d'en faire ou le principal ou l'unique objet de leur méditation, et de leurs écrits, assemblent des préjugés, attachent les peuples à des incidens inutiles, et veulent que, contents de certaines lueurs éblouissantes, on se jette tête baissée dans votre église. N'est-ce pas là oter à l'esprit humain ses droits, et son usage naturel? Vous avez beau dire, Monseigneur, que la méthode des préjugés abrége la controverse; je soutiens au contraire qu'elle les multiplie, et les rend interminables au lieu de les finir. On

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