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to the Public, they may ferve perhaps to give the Reader a more juft idea of the character of the Writer, than if they had been more ftudied and elaborate. We fhall felect, therefore, two or three of them to gratify the curiofity of the Reader. Their merit, alfo, depending rather on the manner than the matter, the original only can contribute to that gratification.

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LE E fuccès de mes Américains et d'autant plus flatteur pour moi, mon cher Monfieur, qu'il juftifie votre amitié pour ma perfonne & votre goût pour mes ouvrages. J'ofe vous dire que les fentimens vertueux qui font dans cette piece, font dans mon cœur, & c'eft ce qui fait que je compte beaucoup plus fur l'amitié d'une perfonne comme vous dont je fuis connu, que fur les fuffrages d'un public toujours inconftant qui fe plaît à élever des idoles pour les détruire, & qui depuis longtemps paffe la moitié de l'année à me louer & l'autre à me calomnier. Je fouhaiterais que l'indulgence avec laquelle cet ouvrage vient d'être reçu, pût encourager notre grand muficien Rameau à reprendre en moi quelque confiance & à achever fon opéra de Samfon fur le plan que je me fuis toujours propofé. J'avais travaillé uniquement pour lui. Je ne m'étais écarté de la route ordinaire dans le poëme que parce qu'il s'en écarte dans fa mufique. J'ai cru qu'il était temps d'ouvrir une carrière nouvelle à l'opéComme fur la fcene tragique les beautés de Quinault & de Lully font devenues des lieux communs, il y aura peu de gens affés hardis pour confeiller à Mr. Rameau de faire de la mufique pour un opéra dont les deux premiers actes font fans amour; mais il doit être affez hardi pour le mettre au deffus du préjugé. Il doit m'en croire & s'en croire lui-même. Il peut compter que le rôle de Samfon, joué par Chaffé, fera autant d'effet au moins que celui de Zamore, joué par Du Fres ne. Tachés de perfuader cela à cette tête à doubles croches. Que fon intérêt & fa gloire l'encouragent; qu'il me promette d'être entiérement de concert avec moi; fur-tout qu'il n'ufe pas fa mufique en la faifant jouer de maison en maifon; qu'il orne de beautés nouvelles les morceaux que je lui ai faits. Je lui enverrai la piece, quand il le voudra, Mr. De Fontenelle en fera l'examinateur. Je me flatte que Mr. le Prince de Carignan la protégera & qu'enfin ce fera de tous les ouvrages de ce grand muficien celui qui, fans contredit, lui fera le plus d'honneur,

ra.

A l'égard de Mr. de Marivaux, je ferais très-fâché de compter parmi mes ennemis un homme de fon caractère & dont j'estime l'efprit & la probité. Il a fur-tout dans fes ouvrages un caractère de philofophie, d'humanité & d'indépendance dans lequel j'ai retrouvé, avec plaifir, mes propres fentimens. Il est vrai

que

que je lui fouhaite quelquefois un ftile moins recherché & des fujets plus nobles. Mais je fuis bien loin de l'avoir voulu dé→ figner en parlant des comédies métaphyfiques. Je n'entends par ce terme que ces comédies où l'on introduit des perfonages qui ne font point dans la nature, des perfonages allégoriques propres tout au plus pour le poëme épique; mais très-déplacés fur la fcene, où tout doit être peint d'après nature. Ce n'eft pas, ce me femble, le défaut de Monfieur de Marivaux. Je lui reprocherai au contraire de trop détailler les paffions & de manquer quelquefois le chemin du cœur, en prenant des routes un peu trop détournées. J'aime d'autant plus fon efprit que je le prierais de le moins prodiguer ! Il ne faut point, qu'un perfonage de comédie fonge à être fpirituel, il faut qu'il foit plaifant malgré lui & fans croire l'être. C'eft la différence qui doit être entre la comédie & le fimple dialogue. Voilà mon avis, mon cher Monfieur ; je le foumets au vôtre.

J'avois prêté quelque argent à feu Mr. de la Clede; mais fans billet. Je voudrais en avoir perdu dix fois davantage & qu'il fut en vie. Je vous fuplie de m'écrire tout ce que vous aprendrés au fujet de mes Américains. Je vous embraffe tendre

ment.

• Qu'eft devenu l'abbé Desfontaines? Dans quelle loge a-ton mis ce chien qui mordoit fes maitres? Helas! je lui donnerais encore du pain, tout enragé qu'il eft. Je ne vous écris point de ma main, parce que je fuis un peu malade. Adieu.

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MA fanté, qui eft devenue déplorable, ne me permet gueres,

mon cher Monfieur, d'entrer avec vous dans de grands détails au fujet de Mr. le Franc que je n'ai jamais offenfe. II peut, tant qu'il voudra, travailler contre moi & joindre quelques brochures contre un homme qu'il ne connaît pas. Cela ne me fait rien. Sa haine m'eft auffi indifférente que votre amitié m'eft chere. S'il me hait, il eft affez puni par le fuccès d'Alzire. Je, lui permis de fe venger en tâchant de la décrier.

"Quant à l'argent que me devait ce pauvre Mr. de la Clede, je trouve dans mes papiers (car je fuis homme d'ordre, quoique poëte) que je lui avais prêté par billets trois cens livres que le libraire le Gras m'a rendus, & le lendemain je lui prêtal cin-' quante écus fans billet. Si vous pouviés en effet faire payer ces cinquante écus, je prendrais la liberté de vous fuplier très-inftamment d'en achetter une petite bague d'antique & de prier Mr. Berger de vouloir bien la porter au doigt pour l'amour de Mr. de la Clede & pour le mien." Ce Mr. Berger eft un

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homme

homme que j'aime & que j'eftime infiniment & je vous aurais bien de l'obligation fi vous l'engagiés à me faire cette galanterie. C'est un des meilleurs juges que nous ayons en fait de beaux arts.

Qu'eft devenue la mafcarade de Servandoni? On dit qu'Alzirette eft de le Franc. Je fuis trop languiffant pour vous en dire davantage.

Ι

‹ à Mr.....

à Cirey 5 Avril 1736. SI je n'avais que la Henriade à corriger, vous l'auriés déja, mon cher plénipotentiaire; mais j'ai bien des occupations & peu de temps. Vous n'aurés la Henriade que vers la fin de ce mois. Je confie avec, plaifir aux foins du meilleur critique de Paris le moins mauvais de mes ouvrages. Vous ferés le parrain de mon enfant gâté. Mr. Tiriot approuve mon choix & partage ma reconnaiffance. Pour vous, mon cher correfpondant, voulés-vous bien envoyer chez Mr. Demoulin les livres nouveaux dont vous croyés la lecture digne de la Déeffe de Cirey. Vous n'en enverrés gueres & cela ne nous ennuyera pas.

J'ai prié Mr. Tiriot de chercher le nouveau recueil fait par St. Hiacinthe.

On parle d'une ode de Piron fur les miracles. Le nom de Piron eft heureux pour un fujet où il faut au moins douter. Si le Piron Français eft auffi bon poëte que Pirrhon Grec était fenfe philolofophe, fon ode doit être brûlée par l'inquifition. Ayez, je vous prie, la bonté de me l'envoyer.

On me mande que Bauche va imprimer Alzire. Je lui ai envoyé, il y a quinze jours, Zaïre corrigée pour en faire une nouvelle édition. Ce fera peut-être lui que vous choifirés pour l'édition de la Henriade; mais c'eft à condition qu'il imprimera toujours Français par un a & non par un o. Il n'y a que S. François qu'on doive écrire avec un o, & il n'y a que l'Acadé mie qui prononce le nom de notre nation comme celui du fondateur des Caqucins.

• J'ai trouvé l'opéra de Mr. de la Bruere plein de graces & d'efprit. Je lui fouhaite un musicien auffi aimable que le poëte.

J'ai écrit au gentil Bernard, pour le prier de m'envoyer ce qu'il aura fait de nouveau. Adieu, l'ami des arts & le mien.

• P. S. La comédie du bordel eft de M. de Quelus. Voulés vous bien me la faire tenir? Envoyés-la chez Demoulin. Je ferai le bien que je pourrai au petit la Marre; mais il faudrait qu'il fût plus fage & plus digne de votre amitié, s'il veut réuffir dans le monde,'

The

The rest of thefe Letters run much in the fame ftrain: but after all we should not be much furprised, if, notwithstanding the indubitable evidence which we conceive they carry with them of their authenticity, they fhould be publickly difowned by Mr. de Voltaire himfelf. But nothing is more common than for our Author to difown, and even with very folemn affurances, those pieces which he himself hath committed to the prefs*. It appears, indeed, from feveral paffages in the Letters before us, that he held deceptions of this kind in a very venial light. We fhall quote only one inftance from Letter XVIII. where, fpeaking to his friend Berger of his L'Enfant Prodigue, or the Prodigal, he hath thefe remarkable words. "Si par malheur le fecret de l'Enfant Prodigue avoit tranfpiré, jurés toujours que ce n'eft a moi; et récries-vous fur l'injuftice des. foupçons. Mentir pour fon ami eft le premier devoir de l'amitié." "If unluckily the fecret of my having written the Prodigal fhould tranfpire, be conftant in your proteftations that it is none of mine; exclaiming loudly at the injuftice of fuch fufpicions. To tell lies for one's friend is the principal obligation in friendship." What can be faid, after this, to any of Mr. de Voltaire's advertisements or declarations about his writings, unless he can take some effectual method to difprove the authenticity of these letters ?

* We look upon it therefore as an instance of fomething like modefty, that, in a declaration lately made by our Author, in the London Newspapers, refpecting a recent accufation, he is contented with an equivocal denial of the charge. The advertisement here hinted at is curious, and merits prefervation.

"Being advertifed that for fome years paft the foreign bookfeller have printed, under my name, writings which I knew nothing of, nor ever read, I am obliged to declare, that I have no correspondence with any bookfeller in Europe; that whoever makes ufe of my name is guilty of forgery; and I refer it to the magiftrate to reprefs so scandalous a practice.

Cattle of Ferner, Dec. 23, 1764.

(Signed) VOLTAIRE, Gentleman of the bedchamber in ordinary to the king."

Surely Mr. de Voltaire must be in his dotage, or imagine the rest of the world fo, to think fo vague an affurance as this, fufficient to exculpate an Author publickly accused by the bookfellers of writing the Dictionnaire Philofophique! Why does he not as publickly and peremptorily declare he did not write or publish that performance? And yet if he did Vide fupra-Jarés toujours que ce n'eft a moi, &c.

APPEND. VOL. XXXI.

M m

Traité

Traité des Maladies les plus frequentes à Surinam, &c.

A Treatise on the difcafes moft frequent at Surinam, with their. method of cure: to which is added a differtation on the Pipa or famous toad of that country. By Philip Fermin, M. D. Macftricht, 1764.

THE

HE maladies, to which the inhabitants of Surinam are. moft fubject, being fuch as affect thofe of the WeftIndia fettlements in general, and particularly Carolina, this treatife may poffibly be of use to such gentlemen of the faculty as refide in thofe parts; especially as the Author feems to relate his practice very ingenuoufly; which, nevertheless, was not always the most fuccessful. As we can make no extracts, however, that promife to be of any particular fervice to the Reader, we fhall pass on to the differtation fubjoined; which was read before the Royal Academy of Sciences at Berlin, some time fince, by Mr. Formey; to whom this treatife is dedicated.

The Pipa or Todo of Surinam has been frequently taken notice of by Naturalifts, on account of its enormous bulk and ugly form; it is however but little known, as it is to be found only in the midft of thick forefts and marshy places, at a good distance from Surinam : and even there, it never comes out of its holes but in times of great drought. The curiofity of our Author having furmounted the difficulties attending his fearch after thefe frightful animals, the next object of his enquiry, was their mode of generation; that of the common toads of Europe being faid by Naturalifts to be very fingular.

To fatisfy his curiofity in this particular, he put four of them, viz. three males and a female into an open veffel, filled with water of the fame kind with that from which they were taken; caufing them to be carefully and conftantly obferved. Nothing, however, paffed between them fimilar to what was impatiently expected. But it was remarked that one of them had several pots on its back, like the fcales of a fish. As these spots increafed, the attentive obferver opened one of them, and was convinced, by the help of his microfcope and the matter extracted from the aperture, that it was an egg, containing an embrio. The veffel being every day expofed to the fun, at the end of three weeks, the animal appeared much agitated; and one of the cells on its back bursting open, a young one crept out of it. In five days, no less than thirty-five of these cells opened in the fame manner, producing as many animals; but as neither the pace nor nourishment contained in the vessel was fufficient for fo numerous a family, they fucceffively died.

As to the old one, Mr. Fermin diffected her. Her fkin, which

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