Ici, le mot liao, se prend dans un sens verbal, et dans ce cas, : il signifie comburere. Cf. Chi-king, ode Han-lo. En mandchou, ibid. deidchimbi. 103. 三日野葬棄林飼獸。 S. J.: « La troisième s'appelle ye-tsang, c'est-à-dire faire les funérailles (de quelqu'un) dans un lieu désert. On abandonne le mort dans une forêt, afin qu'il serve de pâture aux animaux. >> M. Pauthier: « La troisième espèce s'appelle funérailles des lieux « infréquentés. On abandonne le corps du défunt dans une forêt, ой a il est dévoré par les bêtes sauvages. › 1° Ici comme dans les passages cités plus haut, le mot qui précède etsang (littéral.« enterrer, ») est au cas locatif dans un « désert, » comme les motsho (feu), et chouï (eau), dans les locutions ho-tsang,chouï-tsang, littéralement : « enterrer dans le feu, enterrer dans l'eau. » M. P. a regardé le motye comme étant au génitif: « funérailles des lieux infré« quentés. 2o Il a pris le mot sse, nourrir» (les animaux), pour un verbe passif. Il a oublié qu'un substantif non précédé de iu, par, ne peut être regardé comme complément d'un verbe passif, que lorsqu'il est placé avant ce verbe; alors il se trouve au cas instrumental. Ex.ou-chi,« être mangé par les corbeaux. » (Cf. P'eï-wen-yun-fou, livre CII A, fol. 73 r.) Si le motou, corbeaux, était placé après le verbe chi, «< manger, »> (comme cheou, animaux, » est placé ici après ssé, « nourrir »), il deviendrait son régime direct, et les mots ssé chi-ou, signifieraient « manger des corbeaux.» D'où il résulte que, dans le passage qui nous occupe, les mots tcheou, signifient « (pour) nourrir les animaux, » et non « être mangé « PAR les animaux. » Il arrive ordinairement que le verbe passif est placé avant son complément; mais dans ce cas, le nom est toujours précédé de la préposition iu, par, comme dans cette phrase de Mencius : BAEK Atch'i-jin-tche, ssé-iu-jin, « ceux qui gou vernent les hommes sont nourris PAR les (autres) hommes. » (Cf. Rémusat, Gram. chin. § 172.) J'ajouterai en terminant que le mot fisse, « nourrir, » ne peut être pris au passif dans le sens de « être mangé par, être dévoré par. » Lorsqu'il est passif, on doit le traduire par être alimenté, être « nourri. » C'est ce que prouve l'exemple de Meng-tseu cité plus haut, où le mot (vulgo chi, manger) ici « être nourri, se prononce ssé, parce qu'il se prend pour ssé. (Cf. Dictionnaire de Khang-hi, clef 184, fol. 40 v. lig. 13 et 15.) 104. 生立德號死無議說 S. J. Pendant la vie de l'homme, on lui donne un titre qui rappelle ses vertus; après sa mort, on ne lui décerne pas de nom < posthume. >> M. Pauthier a cru que ce passage, qui a un sens général, s'appliquait uniquement au roi; il a traduit : « Il (l'héritier du trône) établit les qualités du défunt en proclamant tout haut ses vertus, sans lui donner de titres honorifiques posthumes. » sing, Il y a ici plus d'une erreur. 1° M. P. a supprimé le mot vivant, faute d'avoir vu le parallélisme des deux membres de phrase: quand un homme est vivant,..... quand un homme est < mort,..... >> 2o Il n'a pas vu que les mots te-haó, litt. « de vertuun titre, étaient en construction et inséparables. Il a pris le génitifte, virtutis ou virtutum,» pour le régime direct du verbeli, et il a traduit : « il établit les vertus. » ( 3o Il a fait le verbe actif proclamer du substantif haó, « titre honorifique, qui est le régime direct du verbe li, « établir › li-te-haó, « constituer, donner un titre qui rappelle les vertus de quelqu'un »), et il a traduit: « en proclamant tout haut << ses vertus. Ici le mot hao doit se lire au 3° ton haó (nomen honora bile). 4° Cette faute grave nous fournit l'occasion de faire une observation importante. Les règles de la syntaxe chinoise s'opposent absolument à ce que le régime de deux verbes monosyllabiques qui se suivent, ou d'un verbe dissyllabique, soit intercalé au milieu. C'est ce qui arriverait cependant si, par impossible, dansTE-hao (que M. P. explique par « établir les vertus, les proclamer »), le motte, « vertus, » était à la fois régime deli, et de E hao. Pour que ces trois mots signifiassent, comme le veut M. P. établir et proclamer les vertus,» il faudrait qu'il y eût dans le texte li-hão-te, « établir-proclamer-les vertus. » Mais l'expression li-hão, n'existe pas en chinois avec le sens d'établir et de proclamer. De plus, le mothao, lu au premier ton (hao) signifie « clameur » et « crier à haute voix; » il n'a jamais, étant seul, le sens du verbe actif proclamer. Il résulte des principes que je viens d'exposer, que le mot est nécessairement un substantif, régime direct du verbe hao, li, « établir, et que le mot te, vertus se trouve au génitif en vertu de sa position. (Cf. Rémusat, Gramm. chin. § 79.) 5o Et ceci est bien plus grave, M. P., oubliant que le génitif doit toujours précéder le mot avec lequel il est en construction (cf. Rémusat, Gramm. chin. § 79), a été chercher le mot Esse, « mourir, » qui commence le membre de phrase suivant, et en a fait le génitif « du défunt (les vertus du défunt). Pour traduire : « les <«< vertus du défunt,» il faudrait qu'il y eût en chinois: sse-tche-tchi-te, mot à mot : « du défunt-les vertus. » S. J. 105. 喪禍之家人就食。 Dans une maison où quelqu'un vient de mourir, personne « ne prend de nourriture. » M. Pauthier Le chef de la famille qui a présidé aux funérailles « ne prend aucune nourriture. » 1° Il a réuni ensemble le dernier mot kia, « maison » (qui est au cas locatif, « dans la maison ») du premier membre de phrase, et le premier mot du second jin, « hommes » (qui est au nomi natif), et il en a formé le mot kia-jin, expression qu'il tra duit par « le chef de famille, » quoiqu'elle ne signifie que « domes <«<tique » (famulus), et cela en style moderne. 2o Les mots 喪 sang-ho, signifient : « malheur qui résulte <«< de la mort; » M. P. les rend par le mot « funérailles,» auquel il ajoute le verbe « présider à » dont le texte n'offre aucune trace. 3o En réunissant le nominatif jin, «hommes,» au mot kia, «< dans la maison, » qui précède, il a fait disparaître cette idée que personne de la maison où quelqu'un est mort ne prend de la nourriture, littéralement : « homines non adeunt, id est non tangunt < cibos, et s'est imaginé que le chef de la famille (le père) seul s'imposait cette privation. 106. 殯葬之後。復常無諱。 S. J. Après les funérailles, ils reprennent leurs habitudes. Ils ne célèbrent point l'anniversaire de la mort (de leurs parents). » M. Pauthier: «........... Il est d'un usage constant de ne pas renvoyer ceux qui ont accompagné, etc. >> Reprendre ses habitudes, c'est recommencer à prendre de la nourriture. 1o M. P. traduit les mots fo-tchang,« reprendre ses habi«tudes, c'est-à-dire recommencer à manger,» par «< il est d'un usage ⚫ constant. >>> ༥ 2o Suivant le dictionnaire bouddhique Tseng-tsie-tchi-in (fol. 17 v.), le mot hoeï, a quelquefois le sens deki-chin, « jour << anniversaire de la mort (des parents). » (Voyez Khang-hi, au mot synonyme ki-ji, et Gonçalvez, Dict. port. chin., au mot anniversario.) Il rend les mots wou-hoeï, « versaire de la mort, » par « ne pas ( «< ceux qui ont accompagné, » etc. ne pas avoir de jour anniwou) renvoyer hoeï!) 107. 諸有送死。以為不潔。 咸于郭外浴而後入。 S. J. Ceux qui ont assisté aux funérailles sont regardés comme impurs. On ne les reçoit qu'après qu'ils se sont tous baignés hors des murs de la ville. »> Mot à mot « Après qu'ils se sont tous baignés, ils entrent. >> M. Pauthier: « Il est d'un usage constant de ne pas renvoyer (voyez plus haut, § 106) ceux qui ont accompagné le mort dans ses funérailles, et qui, par cela même, sont considérés comme impurs, sans « leur faire à tous prendre un bain hors de l'endroit où le mort a été « enterré; après quoi, ils rentrent chacun chez eux. » 1° M. P. a confondu les quatre derniers mots de la phrase précédente, qu'il n'a pas entendus, avec les premiers mots de celle-ci. 2o Le verbe yo, étant précédé de hien, « tous, » signifie ici « se << baigner, » et non « baigner quelqu'un. » Pour le traduire activement ou lui donner le rôle d'un verbe causatif « faire prendre un bain à, c'est-à-dire faire baigner quelqu'un, il faudrait qu'il fût suivi du pronom relatif illos. Cette règle de syntaxe ne souffre point d'exception. kouo-waï, signifie : « en dehors des murs et non « hors de l'endroit où le mort a été enterré. » 3o L'expression extérieurs, 4o Le mot eux, mais ji, «entrer,» ne veut pas dire ici « ils entrent chez ils entrent, » c'est-à-dire ils sont admis, reçus dans la maison du défunt dont les parents les regardaient comme impurs avant qu'ils eussent pris un bain. 108. 至于年耆壽耄死期將致。 |