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à fond les lois de la syntaxe et surtout les règles de position, qui sont presque l'unique boussole du sinologue, avant de s'aventurer à publier la traduction du texte chinois le plus facile, en style antique ou en style moderne.

1.

Stanislas Julien : « Les différents auteurs qui veulent faire connaître le nom de l'Inde s'expriment d'une manière confuse.

M. Pauthier traduit : « Si l'on veut déterminer avec précision et exactitude le sens du terme Thien-tchou, on éprouve beaucoup d'embarras. »

Il ne s'agit point ici du sens étymologique du mot Thien-tchou (l'Inde), mais des synonymes purement phonétiques par lesquels on désigne l'Inde et qui sont des altérations plus ou moins fortes ou bizarres du mot indou (l'Inde). Plus bas, Hiouen-thsang n'en cite que deux, mais on en trouve un plus grand nombre dans le dic

tionnaire Choue-wen, savoir chin-tou, ou 身篤 chin-to, thien-tchou 天竺,yuen-tou 捐毒 (prononcez suivant Khang

hi, yun-tou pour in-dou), hien-teou. On voit qu'il y a, dans ces différents sons, une véritable confusion.

田羊

M. Pauthier a passé les mots i-i les différentes opinions, et 共硪

il a rendu par les mots « on a éprouvé beaucoup d'embarras,» le verbe dissyllabique kicou-fenêtre confus (les diverses opinions sont confuses).

Le mot thsiang

signifie simplement ici énoncer, en mandchou analambi, mot que le dictionnaire mandchou-chinois explique par dire, exprimer; le dictionnaire de Khang-hi ex

yun-choue

plique aussi thsiang

par yen, dire, exprimer.

2.

舊云身毒或日賢豆

今從正音。宜云印度。

S. J. Anciennement on disait Chin-tou, quelques auteurs disent Hien-teou. Aujourd'hui, pour se conformer à la prononciation exacte, il convient de dire In-tou. »

M. Pauthier: « ....Maintenant, d'après une prononciation exacte et qui lui convient, on le nomme In-tou. »

Il rattache le verbe (il convient) au substantif précédent in (son), en lui donnant le sens de l'adjectif convenable, quoique la syntaxe s'oppose à ce qu'un mot qui suit un substantif lui serve de qualificatif. Puis il rend le verbe neutreyun (dire, prononcer), par le verbe actif nommer.

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3.

印度之人。隨地

稱國殊方異俗。

S. J. Les Indiens, suivant la région qu'ils habitent, donnent à leur royaume un nom particulier. Chaque pays a des usages dif« férents. >

M. Pauthier traduit: Les habitants de l'Inde, pour se conformer aux conditions de leur pays, nomment leur royaume région humiliée, subjuguée, détruite, terme qui exprime des coutumes différentes et une grandeur déchue. »

1o Il rend les mots sou-ti-tch'ing-koue (littéraralement : « suivant le pays, ils donnent un nom à leur royaume, » c'est-à-dire ils donnent à leur royaume un nom qui varie suivant chaque pays) par pour se conformer aux conditions de leur pays. » 2o Il traduit l'expression tchou-fang « les différents pays,» par « région humiliée, subjuguée, détruite » (!), et fait de ces mots,

qui sont au nominatif, un second régime du verbe tch'ing (nommer), quoique les mots Fitch'ing-koue (ils donnent un nom à leur pays) forment un sens complet.

3o Il m'est impossible de découvrir où il a pu trouver dans

i-sou (usages différents) le sens de terme qui exprime des coutumes différentes et une grandeur déchue. » Les quatre mots tchou-fang-i-sou répondent tout simplement à la locution vulgaire, chaque pays, chaque mode.

4o Il ajoute, en note✯tchou-fang, faAAKA vinaçitadéça, pour appuyer, à l'aide du sanskrit, le sens étrange de région humiliée, subjuguée, détruite, qu'il donne à tchou-fang, expres

sion qui, ici et partout ailleurs, ne signifie jamais que variæ regiones.

4.

遙舉總名語其所美謂

之印度。印度者。唐言。

S. J. « Je citerai de loin le nom général. Pour dire celui

:

« qu'ils regardent comme le plus beau, ils appellent leur royaume

« In-tou (Indou), c'est-à-dire, en chinois, Youeï (lune).

D

M. Pauthier traduit : « En général, dans leur langue, ce qui est beau et digne de louanges, ils le nomment in-tou (lune).

On voit que, faute d'avoir saisi la construction de ce passage, M. Pauthier applique le nom de lune (donné ici par emphase à l'Inde) à tous les objets beaux et dignes de louanges. » De plus, il a rendu par l'adverbe en général les mots tsong-ming, « nom gé

néral. »

S. J.

« est un. »

5.

月有多名斯其一稱。

La lune a beaucoup de noms : celui-ci (celui de Indou) en

'On sait que Hiouen-thsang a rédigé la relation de son voyage, en Chine

et par conséquent loin de l'Inde qu'il venait de parcourir.

(

M. Pauthier: « La lune a beaucoup de noms, mais ces noms sont

compris sous cette dénomination (!). :

6.

言諸群生輪回不息。

S. J.: «Ils disent que tous les êtres reviennent sur eux-mêmes << comme une roue, sans jamais se reposer (c'est-à-dire meurent et << renaissent sans interruption). »

M. Pauthier: « Ils disent que tous les êtres vivants tournent sans fin dans un cercle d'existences successives. »

Il est regrettable que M. Pauthier n'ait pas conservé la métaphore qu'emploie ici l'auteur, et qui est la seule adoptée en chinois pour rendre l'idée de la métempsychose.

7.

無明長夜。莫有司

晨。其猶白日旣隱

S. J. Au milieu d'une longue nuit obscure, »>

M. Pauthier: « Ceux qui ne sont pas éclairés par les lumières de

l'intelligence subissent un long crépuscule.

S. J. En l'absence du magistrat qui observe le temps (qui annonce les heures, en mandchou erin touwara khafan). »

M. Pauthier Ceux qui n'ont pas, pour les guider dans la vie, la « lumière directrice de l'astre qui brille dans le ciel. »

S. J. Ils (les hommes) se trouvent comme lorsque l'éclat du soleil a disparu. »

M. Pauthier: « (Ils) ressemblent à ceux qui sont plongés dans les « ténèbres d'un jour brillant qui s'est obscurci. »

M. Pauthier pourrait-il dire ce que signifient les ténèbres d'un jour brillant? On voit qu'il n'a rien entendu à ce passage.

8.

窅燭斯繼雖有星光

之照景如朗月之明。

S. J. Alors les flambeaux succèdent au jour, mais quoiqu'ils brillent comme des étoiles, pourrait-on comparer leur clarté à la splendeur de la lune. »

M. Pauthier traduit : « Que l'on s'éclaire par une succession de lu« mières artificielles (siao-tcho); quand même elles (ces « lumières artificielles) auraient l'éclat des étoiles qui brillent au fir

<< mament... »

S. J. Il y a en chinois : « les flambeaux succèdent. »

1° M. P. a suppléé sans nécessité le verbe s'éclairer.

2o Il a pris le verbe neutreki, continuer, succéder, pour le substantif succession.

3° Il a traduit le substantif succession au cas instrumental, quoiqu'il ne soit pas suivi d'un verbe actif.

4o Il a fait un génitif du nominatif tcho (les flambeaux), sans faire attention à l'adverbe Hf sse, qui lui montrait clairement que le mot ki était un verbe neutre dont le sujet est siao-tcho

les flambeaux de la nuit, c'est-à-dire avec lesquels on s'éclaire la nuit.

S. J.

9.

苟緣斯致。因而譬月。

良以其土聖賢繼軌。

Si, partant de ce point, ils ont comparé (leur pays) à la lune, c'est surtout parce que, dans cette contrée, les saints et les sages se sont succédé les uns aux autres..... »

M. Pauthier n'a rien compris à ce passage; il traduit: « Si, do<minés par ces considérations de causes et d'effets, et après avoir comparé l'excellence de la lune avec leur pays, les saints hommes << et les sages ont successivement saisi ces rapports..... »

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