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par étoffes, et l'expression tsi-tsi, filer, » par tisser à la main.

2o Il passe les mots

tchong-fo-yong, c'est-à-dire servir

à faire des habits (littéralement implere vestium usum).

28.

其北印度風土

寐烈短製褊衣。

S. J.: « Dans l'Inde du nord, le climat est froid et le vent souffle

<< avec violence; on porte des vêtements courts et étroits. »

M. Pauthier: « Dans le In-tou du nord, où le climat est froid et où « les chaleurs durent peu, les vêtements sont courts et étroits.... »

et le

En chinois, lorsque deux substantifs sont suivis de deux épithètes, elles deviennent des verbes neutres dont le premier se rapporte au second substantif, et le suivant au premier. Ainsi, dans cette phrase, le mothan, être froid, se rapporte au climat †, mot lie,« être violent» (Lun-tiu, cap. x, § 39), au vent, J. 1° M. Pauthier a rendu le mot lie, être violent, impétueux, > par le substantif chaleurs.

20 Il a passé le mot Ji fong, «vent, qui est le sujet du verbe lie, être violent.

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3o Il a confondu le premier membre de phrase avec le suivant, et il a construit le mot lie, « être violent, qu'il prend pour le substantif chaleurs, avec l'adjectif toen, court, » qui commence un autre membre de phrase et se rapporte aux vêtements. Il traduit: les CHALEURS durent peu.

4o Les quatre motstoen-tchi-pien-i signifient littéralement (les) étroits vêtements, à courte façon, (ressemblent beaucoup à ceux des barbares). M. Pauthier, ayant construit l'adjectif toen, court, avec le mot lie, « être violent, (suivant lui, les chaleurs!) » a rendu par court et étroit l'adjectifpien, qui signifie seulement étroit.

Ainsi, quoiqu'il ait écrit comme moi « des vêtements courts et étroits, » on ne peut pas dire que sa traduction soit exacte, puisqu'elle ne répond qu'aux mots pien-i « vêtements étroits, » ainsi que je viens de le montrer. En effet, il a rendu par durent peu le mottoen, « court, » et l'a rapporté au mot chaleurs qui n'existe pas ici.

Le mot courts de ma traduction répond à l'expression

tchi, « courte façon. >>

toen

29.

頗同胡服。外道

服飾紛雜異 Hill

S. J.: «(Ces vêtements) ressemblent beaucoup à ceux des peuples

<«< barbares. Le costume des hérétiques offre un mélange bizarre et

« une façon étrange. »>

M. Pauthier a mis un point après

po-thong,
po-thong, « ils

<< ressemblent beaucoup; » il traduit : «pour le reste, c'est comme << dans les autres provinces. » Puis il fait entrer, dans la phrase suivante, les motshou-fo, « vêtements des peuples barbares, » qui sont régis par le verbe thong, « ils ressemblent. »

« Quant aux vêtements des peuples barbares, aux habillements de « ceux qui professent des doctrines étrangères aux croyances communes, « ces vêtements sont très-variés d'espèces et de formes très-diffé

« rentes. >>

1o M. P. n'a pas vu que les motsfen-tsa, « mélangé, » etili-tchi, «< façon étrange, » ne s'appliquaient ici qu'aux vêtements des hérétiques.

2o Il emploie dix mots pour rendre les mots waï-tao. Il fallait dire simplement les hérétiques.

30.

或孔雀羽尾。

S. J.: « Les uns se parent d'une queue de paon. »

M. Pauthier: « Les uns portent des vêtements faits avec des ailes et

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Les mots i et fo (vulgo se vêtir de) ont quelquefois la

même extension que le mot français porter, en parlant des parties de l'habillement ou des parures: ainsi l'on dit :

衣冠kouan,

«< porter un bonnet » (littéralem.: «< revêtir un bonnet »);

i-kiu, « revêtir, c'est-à-dire, porter des souliers; »fo-iu, «< revêtir du jade » (Fen-loui-tseu-kin, liv. XVIII, fol. 68), c'est-à-dire porter sur soi des ornements de jade. Si l'on voulait traduire ici comme le fait M. P., l'on arriverait à ce sens étrange : porter des vêtements faits avec du jade!

31.

或無服露形。

S. J. « Quelques-uns ne portent pas de vêtements et vont nus « (littér. découvrent leur corps).» Gonçalvez: descobrir se nu.

M. Pauthier D'autres n'ont de vêtements que LA FORME DE LA « ROSÉE (!). »

M. P. a vu que le mot lou, « découvrir, » signifiait quelquefois rosée, et quehing, «corps,» avait encore le sens de forme, et vite il a écrit des vêtements de forme de rosée, sans s'embarrasser si cela avait un sens!

En supposant, par impossible, que l'expression

lou-hing

eût ici le sens de roris formam habens, il faudrait, d'après la règle de

position, que cette étrange expression fût placée avant fo, « vête

«< ment, » de cette manière: hoe-wou

或無露形之服

lou-king-tchi-fo, et encore la phrase signifierait-elle : « quelques-uns

n'ont pas de vêtements ayant la forme de la rosée ! »>

32.

剎帝利槃羅門。清

素居簡潔白儉約。

S.J.: « Les Kchattriyas et les Brahmanes ont des habitudes simples « et modestes ; ils sont propres et économes (dans leurs habits). >>

M. Pauthier traduit: « Ils portent la pure soie blanche sans aucune « teinte; mais, dans leurs demeures, ils retranchent ces pures étoffes << blanches avec une louable économie. »>

1° L'expressionthsing-sou, qu'il traduit par pure soie, se dit uniquement au moral d'un homme simple et ennemi du luxe. On lit dans la biographie de Li-yen (Histoire de la Chine septentrionale) : « Li-yen était simple et modeste (thsing-sou); il ne « prenait de ses appointements que ce qui lui était nécessaire pour «< vivre et se vêtir : le surplus ainsi que les pièces de soie et les pro« visions de grains, il en gratifiait les barbares; mais, avant tout, il << s'en servait pour subvenir aux besoins de ses soldats.»

2o L'expressionkiu-kien est de Confucius (Lun yu); elle signifie « s'attacher à ce qui est strictement nécessaire » (littéralement, kiu, s'établir dans, c'est-à-dire, s'attacher àkien, la modération). Conf. Morris. Dictionn. chin., part. II, 6063. M. Pauthier, faute de comprendre cette locution, a mis un point après kiu, s'attacher à (to dwell in, au figuré), et l'a traduit par << dans leurs demeures. >>

3o Formant le verbe retrancher du mot « la modération, » qui est le régime direct du mot kiu, «< s'attacher à » il a écrit << ils RETRANCHENT ces pures étoffes blanches avec une louable écono

<<< mie. >>

kk

4° En écrivant retrancher ces étoffes, il a empiété sur la phrase suivante et a pris les motskie-pe, qui en sont le nominatif, pour le régime direct de kien, substantif gouverné par kiu, « s'attacher à, » et dont il a fait le verbe actif retrancher. 5° L'épithète dissyllabique kie-pe ne peut signifier seule pure étoffe blanche. Elle se dit également de la pureté du cœur et de la propreté extérieure. C'est ce que prouve une foule de passages qu'il serait superflu de rapporter ici.

6o Il donne à l'épithète dissyllabique

kien-yo, « ménager, « économe,» le rôle d'un adverbe (avec une louable économie). Tout le monde sait, cependant, que, d'après un usage presque constant, les adverbes chinois se mettent avant les verbes auxquels ils se rapportent. Je me contenterai de citer cet exemple du livre des

vers (livre Ta-ya, od. Wen-wang) : 4. É* 命。自求 多

Yong-yen-p'eï-ming-tseu-khieou-to-fou; c'est-à-dire : Si «l'homme pense constamment à s'unir aux vues du ciel, il s'attirera <«<lui-même beaucoup de bonheur.» (Cf. Rémusat, Grammaire chinoise, § 177.)

L'adverbe yong, «< constamment, » précède le mot yen, qui signifie ici penser (en mandchou: gônitchi, s'il pense).

33.

其有富商大買惟釧而己。

S. J. « Les riches colporteurs et les grands marchands des villes ne

« portent d'autre ornement que des bracelets. »>

M. P. traduit « Les marchands qui sont riches et qui font un

« grand commerce ne vendent que ces objets de luxe. »

ta-kou,

1o M. Pauthier divise en deux l'expression « grands marchands-établis» (l'opposé de chang, «marchands <«< ambulants »), et il les traduit par faire un grand (ta) commerce (kou). Il n'a pas vu que ces deux expressions étaient employées ici pour former un de ces parallélismes que recherchent les écrivains chinois. Du reste, ces deux mots sont toujours associés ensemble. Meng-tseu, chap. I, pag. 17, 1.7 : « Les colporteurs ( chang) et les marchands établis (kou) désireront de déposer (les objets de leur commerce) dans les marchés du roi. »

"

2o Il s'agit ici des habillements et des parures, et non des objets de commerce. Il y a en chinois : « les marchands (portent) seulement « des bracelets, et c'est tout. » M. P. traduit : « ne vendent que ces << objets de luxe.» Il oublie le mot bracelets, et rapporte les mots objets de luxe aux ornements qu'il a énumérés plus haut et qui n'existent pas dans le texte.

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