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M. Pauthier traduit : « C'est par suite de cette dernière division que « les prêtres bouddhiques du In-tou, se conformant aux saintes instructions de Fo, se retirent les jambes croisées, dans la demeure a de la grande tranquillité (ou monastère bouddhique), les uns avant « trois lunes, les autres après trois lunes. »

1° Je n'ai pas besoin de relever l'expression se retirer les jambes croisées. M. Pauthier a passé le mot liang, deux (retraites). 2o Il rend par monastère bouddhique l'expression

ngan

kiu, qui signifie ici une retraite (c'est-à-dire, l'état d'une personne qui s'est éloignée du monde pour vaquer, pendant un temps déterminé, à des exercices de piété).

3o Il rend les adj.thsien, anterior, etheou, posterior, par les adverbes avant et après. S'ils avaient ce sens, ils seraient placés

après le mot lunes. L'auteur explique plus bas la correspondance de ces lunes suivant le calendrier chinois.

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23.

前三月當此從五月十

六日至八月十五日後

三月。當此從六月十六
日至九月十五日。

S. J. Les trois lunes antérieures correspondent ici (en Chine) au temps

qui s'écoule depuis le 16o jour de la cinquième lune jusqu'au 15° jour de la huitième lune; les trois lunes postérieures correspondent

ici au temps qui s'écoule depuis le 16° jour de la sixième lune jusqu'au 15° jour de la neuvième lune. »

M. Pauthier: Si c'est avant trois lunes, ils doivent les faire compter • du 16o jour de la cinquième lune jusqu'au 15° jour de la huitième lune; si c'est après trois lunes, ils doivent les faire compter de la ⚫ sixième lune jusqu'au 15 jour de la neuvième. »

1o On voit que M. Pauthier, faute de comprendre le mot tang,

cela équivaut, cela correspond, a fait disparaître la coincidence que l'auteur établit ici entre le calendrier indien et le calendrier chinois

(cf. § 21).

2o I rend encore les adjectifs « antérieures, postérieures, par les

adverbes avani, après, » contrairement à la règle de position.

24.

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前代譯經律者。或

云坐夏。或云坐臘。

S. J.: « Les hommes des générations précédentes, qui ont traduit la

partie disciplinaire des livres sacrés (Vinaya), ont dit (c'est-à-dire

«ont appelé cette retraite) tantôt Tso-hia, tantôt Tso-la. »

M. Pauthier: «Avant l'époque où les livres sacrés (bouddhiques) et les autres ouvrages réglementaires furent traduits, les uns << disaient qu'il fallait se mettre en retraite les jambes croisées (1), les « autres qu'il fallait le faire quelque temps avant le solstice d'hiver. »

Les mots thsien-taï s'appliquent aux siècles précédents 前 dans lesquels on a traduit les livres, et ne peuvent signifier AVANT l'époque où on les a traduits, ce qui serait en opposition avec le texte. On verra tout à l'heure qu'il faut conserver en français les 42 tso-hia et 44 tso-la sans les traduire. L'auteur explique plus bas à quoi tient cette différence de prononciation. Il n'y a pas un mot qui signifie jambes croisées, ni solstice d'hiver.

sons

On lit dans l'ouvrage bouddhique intitulé Mi-to-king-sou-tch'ao.

liv. II, fol. 23 r. « Les religieux appellent une année (vulgo

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i-souï) Hila, parce que, dans tout le cours de l'année,

il n'y a qu'une seule époque appelée la. Ils disent aussi un 夏 i-kia pour une année. Ces deux mots expriment la

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• été
• même idée. »

Si cette observation était juste, elle expliquerait peut-être d'une manière assez satisfaisante la synonymie de ces deux locutions

sous le rapport du sens, et en même temps la différence de prononciation (cf. Exercices pratiques, § 24, D, pag. 189).

L'expression king-lin, ne signifie pas livres sacrés et ouvrages réglementaires, mais la partie réglementaire ou discipli

naire (Vinaya) des livres sacrés.

25.

斯皆邊裔殊俗。不達

中國正音。或方言未
融而傅譯有謬。

S. J.: « Cela (c'est-à-dire cette double prononciation) est venu de ce que les peuples situés au-delà des frontières ont des usages différents, « et ne possèdent pas la vraie prononciation de la langue chinoise (litté«ralement de la Chine), ou bien de ce que les mots des pays étrangers n'étant pas encore bien compris, ceux qui les ont transmis ou traduits ont pu commettre des erreurs. »

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M. Pauthier: «Toutes ces coutumes et habitudes étrangères, si « différentes des nôtres, n'avaient pas encore pénétré dans le royaume « du milieu. Quant à la prononciation exacte (des termes sanscrits), le langage, dans certaines provinces, n'est jamais en parfaite harmonie (avec celui d'autres provinces), et les traductions ou transcriptions qu'on en a faites sont pleines d'incorrections. »

a

(

M. Pauthier n'a saisi ni la construction ni le sens de la première partie de la phrase: « cela vient de ce que les peuples situés au-delà des frontières (c'est-à-dire les peuples étrangers) ont des usages « différents. » Mais les erreurs de la suivante sont infiniment plus graves. Il y a en chinois: Epou-tatchong-koue-tching-in, non penetrant (i. e. non callent) China rectam pronunciationem.

1° M. Pauthier a mis un point après

Tchong-koue,

la Chine, » et il a traduit : « n'avaient pas encore pénétré en « Chine! »

2o Il construit les mots Etching-in, « la prononciation « exacte, » qui sont le régime direct du verbe ta, « ta, posséder parfaitement (M. Pauthier le traduit par pénétrer dans un pays),

avec les mots de la phrase suivante, et il écrit: quant à la prononciation exacte (des termes sanscrits).

3o Le mot young a le sens de clair (Dictionnaire de Basile, clarum); d'après sa position, il signifie ici être compris clairement (voyez le dictionnaire de Khang-hi); M. Pauthier le rend par être en parfaite harmonie avec.

4° Les mots fang-yen signifient ici expressions locales (cf. Morrison, Engl. and Chin. Dict. part. III, 239, au mot local). M. Pauthier l'a traduit par le langage (yen) dans certaines provinces (j fang). Dans cette locution, le mot

s'applique ici aux pays étrangers. Il a le sens de

fang, regio,

pie-koue,

royaumes différents (Cf. dictionnaire P'eï-wen-yun-fou, liv. XIII,

fol. 85 v.)

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:

26.

又推如來入胎。初生。

出家。成佛。涅槃。日月

皆有參差語在後記。

S. J. Les calculs (des auteurs) relativement à la conception de « Jou-laï et à sa naissance, à l'époque où il sortit de la famille (c'est«à-dire où il embrassa la vie religieuse), où il devint Bouddha, où il entra dans le nirvân'a, ces calculs, dis-je, offrent des différences de jours et de mois. C'est ce que j'exposerai dans la suite de mon récit. » M. Pauthier traduit : « En outre, pour ce qui concerne la conception de Jou-laï (Bouddha), sa naissance, la sortie de sa famille, son ⚫ absorption dans le Nie-pan (nirvana), LE SOLEIL ET LA LUNE (!), tout cela ne peut être exposé (en chinois) que dans des termes irrégu«liers, par la nécessité où l'on se trouve de n'en parler que de seconde « main. »

J'ai besoin de prévenir le lecteur,

1° Que les mots LE SOLEIL ET LA LUNE (!), employés par M. P. correspondent aux mots de ma traduction (différences de) jours et de

mois.

2° Que les mots « tout cela ne peut être rendu en chinois que dans « des termes irréguliers, »> répondent aux mots chinois

kiaï-yeou-tsan-tch'a, (dies et menses) habent differentias. Cf. § 124, 5 au mot kiaï, et Rémusat, Gr. chin. § 75.

3o Que la phrase « par la nécessité où l'on se trouve de n'en parler que de seconde main » répond aux mots chinois

iu-tsaï-heou-ki, mot à motiu, les détails (relatifs à ces différences chronologiques), tsai, se trouveront,heouki, dans les récits qui vont suivre (littéralement in posteriori narratione).

Je m'abstiens d'examiner la traduction de M. Pauthier qui occupe les pages 456, 457 et une partie de la page 458. Ce morceau est rendu d'une manière si fautive, qu'il me faudrait le retraduire en entier et consacrer une quinzaine de pages pour signaler les principales erreurs qu'il renferme. Je me contente d'en citer deux.

Pag. 458, lig. 16, M. P. prend l'étoffe de coton pour de 氎布 (qui

la laine; la soie brune des vers à soie sauvages

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vivent sur les arbres) pour de la soie écrue; le lin pour le chanvre, Mais passons: ces sortes de fautes sont trop nombreuses pour

être enregistrées ici.

27.

細耎可得緝積。故

以見珍充服用。

S. J.: « Ces poils (d'animaux sauvages) sont fins, souples et suscep⚫tibles d'être filés. C'est pourquoi on les estime beaucoup, et on les

« emploie à faire des habits. »

M. Pauthier traduit: Toutes ces étoffes sont tissues à la main ; « c'est pourquoi (parce qu'elles sont tissues à la main !) elles ont beaucoup de valeur. >>

1° Il rend les adjectifs si-juen, « fins et souples,»

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