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S. J.

10.

導凡御物如月照臨。

Qu'ils ont dirigé le siècle et gouverné les êtres, semblables

à la lune lorsqu'elle abaisse son éclat (sur le monde). »

M. Pauthier: « Ils ont été amenés à en faire une application spé

<<ciale aux choses qui, comme l'éclat de la lune, s'étendent au

« loin (!). »

Il y a ici autant de fautes que de mots.

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11.

由是義故謂之印度。

S.J.: « C'est par suite de cette idée qu'ils l'ont appelé In-tou (Inde).

M. Pauthier: « C'est de là que vient le sens de l'expression (sans

krite) In-tou« indou, » qui a été donnée à ce pays. »

Le sens de lune que présente le mot sanskrit

Indou ne peut

venir de la comparaison rapportée par le voyageur, puisque c'est sa signification propre. L'auteur veut dire que c'est de l'idée exprimée dans le passage précédent qu'est dérivé l'emploi du mot In-tou (lune) pour désigner avec emphase le pays dont il s'agit. Voici le passage en entier :

a

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Au milieu d'une longue nuit obscure, en l'absence du magistrat qui observe (et annonce) les heures, ils se trouvent comme lorsque l'éclat du soleil a disparu. Alors les flambeaux succèdent au jour, mais quoiqu'ils brillent comme des étoiles, pourrait-on comparer leur éclat à la splendeur de la lune ?

Si, partant de ce point, ils ont comparé leur pays à la lune, c'est surtout parce que, dans cette contrée, les sages et les saints qui se sont succédé, ont dirigé le siècle et gouverné les êtres, semblables à la lune lorsqu'elle abaisse son éclat (sur le monde). C'est par suite « de cette idée qu'ils l'ont appelée In-tou (l'Inde). ›

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12.

0.19 VI Æ

俗。無云經界之別。

總謂槃羅門國焉。

S. J. D'après leur nom éminent que la tradition conserve et que « l'usage a consacré, (lorsqu'on n'indique pas les divisions des dif«férentes contrées), on donne à l'Inde le nom général de Royaume « des Brahmanes. »

Comme si l'on disait : royaume des hommes dont la conduite est pure. Tel est le sens que Hiouen-thsang donne au mot indien Po-lo-men; liv. II, fol. 7 r.

M. Pauthier: « C'est de cette caste que sortent les instructions destinées à former et à perfectionner les mœurs. Nous ne parlerons pas «ici en détail de l'étendue et des limites de ce pays auquel on donne, « en général, la dénomination générale de royaume des Po-lo-men, » II y a ici un grand nombre de fautes.

1o M. Pauthier rend le mot t'song,« suivant, d'après, » par

sortir.

2° Il a oublié qu'un verbe neutre ne doit jamais être construit avant son sujet. C'est ce qui arriverait si l'on disait SORTENT les instructions, au lieu de les instructions sortent, si par impossible c'était là le sens des quatre premiers mots.

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3o Il traduit le mot ya-tch'ing, appellation distinguée, « nom éminent, par les instructions.

4o Il passe les mots fitch'ouen-i (pour

traditione, par tradition, et rend les mots

fili-tch'ouen), chhing-sou,

« passer en usage, » par former et perfectionner les mœurs.

5° Il dit « Nous ne parlerons pas ici des limites, et ne fait pas attention qu'il les énonce quelques lignes plus bas. L'auteur veut dire que quelquefois, par respect pour les Brahmanes, on donne à l'Inde un nom général qui est dérivé du leur (royaume des Brahmanes); alors on n'indique pas les limites et la position du pays, comme lorsqu'on dit, par exemple, l'Inde du nord, l'Inde centrale, l'Inde du midi.

13.

若其封疆之域可得而言。

五印度之境。周九萬餘里。

S. J.

Quant aux frontières de ce royaume, je puis les faire

<connaître. Les limites des cinq Indes embrassent une étendue

d'environ quatre-vingt-dix mille lis.

L'expression fong-kiang désigne les grandes limites d'un royaume; les mots king-kiai, employés plus haut, s'appliquent aux limites des différents territoires entre lesquels un royaume est partagé. Dans les livres classiques, ces mots désignent souvent les divisions des propriétés, des terres, entourées d'un petit canal. (Cf. dictionnaire P'in-tseu-t'sien.)

M. Pauthier: Si l'on y comprend toutes les contrées dout les fron«tières se communiquent, et que l'on peut appeler les cinq In-tou, ce pays a quatre-vingt-dix mille lis environ de circonférence. >

D

fong-kiang-tchi-iu, lit

1o Il a rendu par si le mot jo, « quant à, pour ce qui regarde. ( 2o Il a rendu les mots téral, « les limites des frontières, par les contrées dont les frontières se communiquent. »

3° Il a ajouté les mots y comprendre qui ne se trouvent pas dans le

texte.

4° Les mots kho-te-eul-yen signifient : « je puis a les dire, les énoncer (les frontières). » M. P. a confondu ce membre de phrase avec le suivant. Il en a construit le dernier mot yen, qui est le verbe actif dire, avec les cinq premiers mots de la seconde ligne, et lui donne pour régime direct le nominatif king, « les limites,» (des cinq Indes); il traduit : « que l'on peut APPELER LES LIMITES DES cinq In-tou, » etc.

14.

北廣南狹。形如半月

S. J.: « Il est large au nord et étroit au midi; sa forme ressemble

« à une demi-lune. »

M. Pauthier: « Du nord en s'étendant au sud, sa forme étroite et « allongée ressemble à une demi-lune. »>

1° Il est aisé de voir que l'adjectif houang, « il est large (au nord), a pour corrélatif l'adjectifhia, « il est étroit» (au midi). M. Pauthier a fait disparaître cette opposition en rendant l'adjectif kouang, « large,» par s'étendre. Il n'a vu qu'une chose dans cette phrase: la forme étroite (d'une partie de l'Inde).

2° Il s'est gravement trompé sur la règle de position qui détermine la place des mots qui indiquent une direction, une localité. Ces mots se mettent constamment avant un adjectif ou un verbe, comme on le voit deux fois dans ce passage. pè-kouang, « au nord, il est au midi, il est étroit ou se

large ou il s'élargit; »nan-hia,

« rétrécit. D'après la règle énoncée plus haut, pour dire, en chinois, s'agrandir, s'élargir au sud, on écrirait nécessairement kouang, et non

nan

kouang-nan, ainsi que l'a cru M. Pauthier.

J'ajouterai qu'il a rapporté à la direction du sud le mot

qui se rapporte à la direction du nord.

3o Il a fait l'adjectif étroit du verbe neutre

le construisant avec

kouang,

hia, il est étroit, et,

hing, il a traduit: sa forme étroite.

15.

畫野區分。七十餘國。

S. J. Si l'on divise les plaines (de l'Inde) et qu'on les sépare

d'une manière distincte, elle forme soixante-dix états. »

Le mot hoa, signifie diviser. Exemple: Bt H

dividendo (imperium) fecit novem Tcheou. En mandchou ouyonn dcheou oboume dendekhe.

L'expression composée

'iu-fen, s'explique en mandchou

par ilgame faksalame, distinguer et séparer. M. Pauthier: « On y a tracé les divisions d'environ soixante et dix royaumes. »

On voit qu'il traduit le verbe fen, séparer par les divisions. Il empiète sur le membre de phrase suivant, et paraît avoir oublié la règle du génitif qui, lorsque deux noms sont en construction, exige absolument que le terme antécédent se place après le terme conséquent. (Cf. Rémusat, Grammaire chinoise, pag. 79). Pour dire en chinois les divisions de soixante et dix royaumes, il faudrait écrire:

t + 25thsi-chi-koue-tchi-fen, et non 分七十

fen-thsi-chi-koue; car ces mots, ainsi placés, signifieraient : diviser soixante-dix royaumes. Le mot koue, ne pourrait être un génitif, et serait inévitablement le régime direct du mot fen, séparer.

M. Pauthier a montré qu'il ignorait le sens de l'expression

k'iu-fen, distinguer et séparer, qui, comme je l'ai dit plus haut, se traduit, en mandchou, par les mots ilgame faksalame qui ont exactement le même sens.

16.

時特暑熱。

S. J. En tout temps, le climat est extrêmement chaud. »

Le mot chi, temps, est ici adverbe par sa position et signifie en tout temps. M. Pauthier rend ce mot par les saisons : « Les « saisons y sont très-chaudes. » L'adjectif chou-je, chaud,»

se rapporte à l'Inde, et non aux saisons. Toutes les fois que Hiouen

thsang parle des saisons, il ne manque jamais d'employer les mots 4sse-chi, quatuor (anni) tempora.

17.

北乃山阜隱軫。丘陵渴滷。

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