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monstrations), et le mot tchong (les morts), par être achevées (en parlant des funérailles). Le sens que je donne àsongtchong (comitari mortuos), est rendu, dans la version tartare-mandchoue du Thong-kien-kang-mou (part. II, liv. 38, fol. 97 r., lig. 3), par: ako okho be sindara, c'est-à-dire « enterrer les morts. >>

L'expression pin-tsang, signifie enterrer (Morris. Dict. chin., part. II), mais l'enterrement proprement dit (humatio), n'étant pas en usage chez les Indiens, je me suis contenté de la traduire avec l'expression précédente (qui veut dire « conduire en terre),» par « rendre les derniers devoirs. »

On voit clairement qu'ici l'auteur ne dit pas un mot du temps que durent les pleurs et les démonstrations de douleur, et de plus, que M. P. a confondu le premier membre de phrase avec le second, et a rendu les verbes pin-tsang (enterrer), comme si c'était un substantif au génitif (le cérémonial pour les funérailles, c'est-à-dire des funérailles).

102.

積薪焚燎。

S. J. On les brûle sur un bûcher. »

M. Pauthier traduit : « On entasse du bois pour cet usage, et on y «< met le feu en différents endroits. »

1o On voit, par la position des mots, que l'expression tsisin, est ici au cas instrumental, et signifie « avec du bois accumulé,

au moyen de bois accumulé; » elle se construit avec tit kk fenliao, brûler (congestis lignis cremare, comburere). M. P. s'est donc trompé en traduisant le verbe i tsi, à l'indicatif présent, « on «entasse du bois pour cet usage. »

2o Il est encore tombé dans l'erreur en traduisant le verbe liao, brûler, par « mettre le feu en différents endroits. » Il a été conduit à ce sens par cette définition que Morrison donne du mot liao, lorsqu'il est pris comme substantif: fire lit up in various places as « a sign of national concerns, etc. » Mais il s'agit, dans cette définition, de feux qu'on allume de distance en distance sur des lieux élevés, pour transmettre des signaux et annoncer quelque grave événement.

Ici, le mot liao, se prend dans un sens verbal, et dans ce cas,

:

il signifie comburere. Cf. Chi-king, ode Han-lo. En mandchou, ibid. deidchimbi.

103.

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三日野葬棄林飼獸。

S. J.: « La troisième s'appelle ye-tsang, c'est-à-dire faire les funérailles (de quelqu'un) dans un lieu désert. On abandonne le mort dans une forêt, afin qu'il serve de pâture aux animaux. »

M. Pauthier: « La troisième espèce s'appelle funérailles des lieux infréquentés. On abandonne le corps du défunt dans une forêt, où « il est dévoré par les bêtes sauvages. ›

1° Ici comme dans les passages cités plus haut, le mot qui précède tsang (littéral. « enterrer, ») est au cas locatif dans un « désert, » comme les motsho (feu), et chouï (eau), dans les locutions ho-tsang,choui-tsang, littéralement :

enterrer dans le feu, enterrer dans l'eau. » M. P. a regardé le motyé comme étant au génitif: « funérailles des lieux infré« quentés.

2o Il a pris le mot sse, nourrir (les animaux), pour un verbe passif. Il a oublié qu'un substantif non précédé de

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iu,

par, » ne peut être regardé comme complément d'un verbe passif, que lorsqu'il est placé avant ce verbe; alors il se trouve au cas instrumental. Ex.ou-chi, « être mangé par les corbeaux. » (Cf. P'eï-wen-yun-fou, livre CII A, fol. 73 r.)

Si le mot ou, corbeaux, était placé après le verbechi, <«< manger, »> (comme cheou, animaux, » est placé ici après ssé, nourrir »), il deviendrait son régime direct, et les mots

D'où il ssé

chi-ou, signifieraient «< manger des corbeaux. résulte que, dans le passage qui nous occupe, les mots tcheou, signifient « (pour) nourrir les animaux, » et non « être mangé < PAR les animaux. »

Il arrive ordinairement que le verbe passif est placé avant son

complément; mais dans ce cas, le nom est toujours précédé de la préposition iu, « par, comme dans cette phrase de Mencius :

*\*. £* ^ tch’i-jin-tche, ssé-iu-jin, « ceux qui gou

vernent les hommes sont nourris PAR les (autres) hommes. (Cf. Rémusat, Gram. chin. § 172.)

J'ajouterai en terminant que le mot ssé, « nourrir, ne peut être pris au passif dans le sens de être mangé par, être dévoré par. » Lorsqu'il est passif, on doit le traduire par « être alimenté, être nourri. » C'est ce que prouve l'exemple de Meng-tseu cité plus haut, où le mot (vulgo chi, manger») ici « être nourri, se pro食 nonce ssé, parce qu'il se prend pourssé. (Cf. Dictionnaire de Khang-hi, clef 184, fol. 40 v. lig. 13 et 15.)

»

104.

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生立德號,死無議諡

S. J. Pendant la vie de l'homme, on lui donne un titre qui

rappelle ses vertus; après sa mort, on ne lui décerne pas de nom < posthume. >>

M. Pauthier a cru que ce passage, qui a un sens général, s'appliquait uniquement au roi; il a traduit : « Il (l'héritier du trône) établit • les qualités du défunt en proclamant tout haut ses vertus, sans lui donner de titres honorifiques posthumes. >

Il y a ici plus d'une erreur. 1o M. P. a supprimé le mot

vivant, phrase

sing,

faute d'avoir vu le parallélisme des deux membres de quand un homme est vivant,..... quand un homme est

< mort, >> .....

2o Il n'a pas vu que les motste-haó, litt. « de vertuun titre, étaient en construction et inséparables. Il a pris le génitifte, virtutis ou virtutum, » pour le régime direct du verbeli, et il a traduit : « il établit les vertus. » 3o Il a fait le verbe actif proclamer du substantif

honorifique, qui est le régime direct du verbe

D

haó, ‹ titre

li,

établir »

li-te-haó, « constituer, donner un titre qui rappelle

⚫ les vertus de quelqu'un »), et il a traduit: « en proclamant tout haut << ses vertus.» Ici le mot hao doit se lire au 3 ton haó (nomen honorabile).

4° Cette faute grave nous fournit l'occasion de faire une observation importante. Les règles de la syntaxe chinoise s'opposent absolument à ce que le régime de deux verbes monosyllabiques qui se suivent, ou d'un verbe dissyllabique, soit intercalé au milieu. C'est ce qui arriverait cependant si, par impossible, dansiTE-hao (que M. P. explique par « établir les vertus, les proclamer »), le motte, vertus,» était à la fois régime deli, et de hao. Pour que ces trois mots signifiassent, comme le veut M. P. établir et proclamer les vertus,» il faudrait qu'il y eût dans le

texte立號德 li-hao-te, « établir-proclamer-les vertus. » Mais l'expressionli-hão, n'existe pas en chinois avec le sens d'établir et de proclamer. De plus, le mot hao, lu au premier ton (hao) signifie « clameur » et «< crier à haute voix; » il n'a jamais, étant seul, le sens du verbe actif proclamer.

hao, li,

Il résulte des principes que je viens d'exposer, que le mot est nécessairement un substantif, régime direct du verbe « établir, » et que le mot fi te, « vertus» se trouve au génitif en vertu de sa position. (Cf. Remusat, Gramm. chin. § 79.)

5° Et ceci est bien plus grave, M. P., oubliant que le génitif doit toujours précéder le mot avec lequel il est en construction (cf. Rémusat, Gramm. chin. § 79), a été chercher le mot sse, ‹ mourir, » qui commence le membre de phrase suivant, et en a fait le génitif « du défunt (les vertus du défunt). Pour traduire « vertus du défunt,» il faudrait qu'il y eût en chinois:

sse-tche-tchi-te, mot à mot : « du défunt-les vertus. »

(

les

(

103.

喪禍之家人就食。

S. J. Dans une maison où quelqu'un vient de mourir, personne

« ne prend de nourriture. »

M. Pauthier Le chef de la famille qui a présidé aux funérailles « ne prend aucune nourriture. »

1° Il a réuni ensemble le dernier motkia, « maison » (qui est au cas locatif, « dans la maison ») du premier membre de phrase, et le premier mot du second ▲ jin, « hommes » (qui est au nominatif), et il en a formé le mot kia-jin, expression qu'il traduit par « le chef de famille, » quoiqu'elle ne signifie que « domes<«<tique » (famulus), et cela en style moderne.

2o Les mots sang-ho, signifient: «< malheur qui résulte <«< de la mort; >> M. P. les rend par le mot « funérailles,» auquel il ajoute le verbe « présider à » dont le texte n'offre aucune trace.

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3o En réunissant le nominatif jin, «hommes,» au mot kia, « dans la maison, » qui précède, il a fait disparaître cette idée que personne de la maison où quelqu'un est mort ne prend de la nourriture, littéralement : « homines non adeunt, id est non tangunt < cibos, et s'est imaginé que le chef de la famille (le père) seul s'imposait cette privation.

106.

殯葬之後。復常無諱。

S.J.: Après les funérailles, ils reprennent leurs habitudes. Ils ne ⚫ célèbrent point l'anniversaire de la mort (de leurs parents). »

M. Pauthier: «....... Il est d'un usage constant de ne pas renvoyer ceux • qui ont accompagné, etc. »

Reprendre ses habitudes, c'est recommencer à prendre de la nourriture.

1o M. P. traduit les mots fo-tchang, reprendre ses habitudes, c'est-à-dire recommencer à manger, » par «< il est d'un usage

<constant. >>

2o Suivant le dictionnaire bouddhique Tseng-tsie-tchi-in (fol. 17 v.), le mot hoeï, a quelquefois le sens deki-chin, « jour « anniversaire de la mort (des parents). » (Voyez Khang-hi, au mot synonymeki-ji, et Gonçalvez, Dict. port. chin., au mot

anniversario.)

Il rend les mots wou-hoeï, 無諱

« versaire de la mort, » par « ne pas (

«< ceux qui ont accompagné, » etc.

ne pas avoir de jour anni

wou) renvoyer (hoei !)

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