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« quant à, » n'a pas d'autre objet que d'appeler l'attention du lecteur sur les mots thsaï, « richesses, et

«

i, ‹ justice. »

2o Il rapporte le moti, justice, au premier membre de

phrase, où se trouve le mot

te,

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acquérir,» tandis qu'il appar

tient au suivant, où se trouve le mot jang, « céder.

>>

3o Voici, je crois, la cause des erreurs que M. P. a commises dans ce passage. Il paraît qu'il a mis un point après l'adverbe keou, « illicitement » (in-thsai-wou-keou), et qu'il a commencé le second membre de phrase par le mot te, « acqué« rir, » qui termine le précédent, et il a lu 14. te-iu-i. C'est ce qui résulte de sa traduction : « Quand ils en acquiè« rent (te), c'est par (in) des moyens conformes à la jus« tice (i). » Pour traduire ainsi, il a supposé que les mots i-iu (quant à la justice) signifiaient par la justice, par le moyen de la justice. La construction de la phrase s'oppose absolument à ce sens, et, d'ailleurs, jamais le motiu n'a remplacé le mot pour indiquer le moyen par lequel on fait quelque chose.

4o Enfin, après avoir mis un point aprèsi, « justice, » il a traduityeou-yu-jang par « ils ont de la soumission, « de la déférence plus qu'il ne leur convient d'en avoir. » Il ne s'agit ici ni de soumission, ni de déférence, mais de concessions qu'on fait à une personne qui réclame une chose juste.

i

66.

«

懼冥運之罪輕生事之

業。詭譎不行。盟誓為信。

S. J.: Ils craignent les châtiments de la vie future, et s'abstiennent « des actes qui peuvent leur attirer des malheurs; ils n'emploient << ni la ruse, ni la fraude, et confirment leur parole par des serments << solennels. >>

M. Pauthier n'a rien compris à tout ce passage; il traduit: « Ils «< craignent les châtiments d'une transmigration enveloppée de ténè«bres; ils font assez peu de cas des occupations mondaines de la vie,

« qu'ils regardent comme de fausses et insidieuses déceptions. Ils ne font « point de déclarations publiques en prenant les dieux à témoin, et « cependant ils gardent religieusement leur foi promise. »>

1o Les mots

signifient destin de la vie future; il les rend

par transmigrations enveloppées de ténèbres.

2o Les mots sing-sse-tchi-nie signifient les actes nie) produisant (✈ sing) des embarras ou des malheurs (sse). tchi est une particule relative. M. P. rend ces quatre mots par occupations MONDAINES DE LA VIE. On voit qu'il a traduit sing, « produisant, » par le génitif de la vie, et qu'il n'a tenu aucun compte du mot sse, « embarras, malheurs,» régime direct du verbe sing, produire. »

3o Il a regardé comme une apposition les mots

houerkiu, « la ruse et la fraude, » nominatif du membre de phrase suivant, qu'il rend par de fausses et insidieuses déceptions, et les a mis dans la dépendance du verbe king, littéralement: « mépriser. »>

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4o Il met un point après les motskoueï-kiu, « ruse et <«< fraude, » et empiète sur le membre de phrase suivant, qu'il commence par pou-king, derniers mots de la phrase se rapportant à koueï-kiu: « la ruse et la fraude kouei-kiu) ne <«< sont pas pratiquées par eux pou-hing). » Alors il rend les mots pou-hing par «ils ne font pas, » et leur donne pour régime direct les mots ming-chi, « serments solen書 «nels, » qui commencent le membre de phrase suivant, et qui, par leur position, sont au cas instrumental: « par des serments so<«<lennels (ming-chi), ils confirment leur foi ou leur

« parole (為信 wei-sin). »

3° Il a supposé que les mots wei-sin, « faire, établir, » c'est-à-dire, confirmer sa parole donnée, signifiaient être (wei) fidèles (¡ sin). Il traduit : « Ils gardent religieusement la foi << promise. >>

6° En déplaçant les mots

pou-hing, « Ils ne pratiquent

« point (la ruse et la fraude), » M. P. a avancé un fait qui est contraire au texte, savoir, que les Indiens NE FONT POINT de serments!

67

政敎尙質。

S. J. « Les instructions administratives se distinguent par un

«< caractère de sincérité. »

Littéralement

« (Dans) les instructions administratives, ils esti

«ment la sincérité. »>

M. Pauthier: « Leurs principes politiques et d'éducation sont fixés et déterminés dès une haute antiquité. »

Il y a ici plusieurs fautes graves.

1o Les mots Etching-kiao forment un mot composé qui veut dire exactement les instructions de l'administration, les ins

«<tructions administratives. Le mot Etching se trouve ainsi au génitif. M. P. en a fait un nominatif, « les principes politiques. »

2o Il a donné le sens de éducation au motkiao, « instructions, « ordres, » qui est construit avec le génitif Etching, « de l'admi«<nistration, » et se trouve au cas locatif, (dans les instructions de l'administration, c'est-à-dire, dans les règlements administratifs).

3o Le mot chang signifie ici estimer (Morrison: to esteem, to value). M. Pauthier en a fait l'adverbe en haut, dès l'antiquité.

4o Il a rendu tchi, « sincérité, régime direct de chang,

« estimer,» par les verbes passifs être fixé, être déterminé.

68.

風俗猶和

S. J. Leurs mœurs respirent la douceur et la concorde.

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M. Pauthier:

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Leurs usages et coutumes sont COMME la concorde « et l'harmonie elles-mêmes. »

Les mots yeou-ho forment un verbe composé qui veut dire être doux et sociable;» yeou se prend pour qui signifie quelquefois obéir, condescendre, (Dictionn. king-tsi-tsouan-kou, liv. XXVI, fol. 11). M. P. a fait l'adverbe comme du mot yeou, et

a rendu par deux substantifs, la concorde et l'harmonie,» le yeou-ho.

motho, seconde partie du verbe

69.

凶悖羣小。時虧國憲謀

危君上事迹彰明。常

幽囹圄無所刑戮。任其
生死不齒人倫。

S. J.: « Quant aux hommes féroces ou rebelles qui violent constam«ment les lois du royaume et ourdissent des complots contre la vie du roi, lorsque leur conduite a été mise au grand jour, on les enferme à perpétuité dans une prison, mais on ne leur fait subir ni châtiments, ni mort violente. On les laisse vivre ou mourir, et on ne les compte plus au nombre des hommes. »

M. Pauthier traduit : « Les actions perverses commises dans le but « de nuire à la société, par un nombre quelconque de personnes, sont « jugées par les magistrats du royaume aux époques où la lune est dans « son plein, etc. »>

Il n'y a pas un mot de traduit exactement dans tout ceci, mais la phrase soulignée renferme des fautes extrêmement graves.

1° Le mot hiong, «cruel, est rendu par actions perverses; peï, rebelles,» par « commises dans le but de nuire ; »

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kiun-siao (expression empruntée au Chi-king), qui veut dire la multitude des méchants, » est rendu par « la société. » 4° Les mots chi, en tout temps, » et kouei, trans⚫gressent,» sont traduits par « aux époques (chi) où LA LUNE EST DANS SON PLEIN (kouai)!

Tâchons de trouver l'origine de cette faute étrange.

Le verbe kouaï, qui est ici actif, violer, transgresser, et a pour régime les lois du royaume (koue-hien), veut dire, au neutre, « manquer, diminuer, être dans son décours, » en parlant

de la lune; mais alors il est toujours précédé du mot youei, la lune.

M. P. trompé par un souvenir vague de ce dernier sens de

kouaï, « decrescere,» lui a donné un sens opposé à celui de decrescere (sens qui exige toujours la présence de youeï, la lune), et il a traduit : la lune est DANS SON PLEIN (!) au lieu de violent, transgressent « (les lois).

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5° Ne sachant que faire des mots

« leges, » qui sont le régime du mot

koue-hien, « regni

koucï, « ils transgressent, » il a traduit: «< (les actions perverses) sont jugées par les magis« trats (hien!) du royaume (koue). »

Continuons. S. J. : « Quand leur conduite a été mise au grand jour,

« c'est-à-dire quand leur crime est avéré. »

M. P. « On recherche avec soin les traces (des complots); alors les <«< conspirateurs sont communément enfermés, SANS SUPPORTER (!) la « peine de mort. »>

6o Le mot tch'ang signifie ici à perpétuité et non communé

ment.

7° Les quatre mots

wou-so-hing-lou forment

un sens complet (on ne leur fait subir ni châtiments, ni mort violente). M. P. prend le mot 1 jin, qui commence le membre suivant (on les laisse), et, contrairement à la règle de position, lui fait régir les mots précédents hing-lou; il rend ces trois mots par « supporter « (jin) la peine de mort (hing-lou) ! »

8° Il s'est trompé en rendant les mots par peine de mort, au lieu de « châtiments corporels (FI) hing) ou peine de « mort, (lou). »

La syntaxe chinoise s'oppose à ce que l'on mette au second rang le mot qui est au génitif: pour traduire ainsi, il faudrait qu'il y eût lou-hing, ou plutôt

sse-hing (de mort la peine). De plus, en traduisant le mot 1 jin, « permettre, laisser, » par supporter, il l'a rapporté aux coupables qu'on punit, tandis qu'il

se rapporte aux magistrats qui punissent.

M. P.: «Ils y passent leur vie; mais la mort ne leur arrive pas dans « un âge avancé. »

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