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8.

香燭斯繼雖有星光

之照景如朗月之明。

S. J. Alors les flambeaux succèdent au jour, mais quoiqu'ils

brillent comme des étoiles, pourrait-on comparer leur clarté à la splendeur de la lune. »

M. Pauthier traduit : « Que l'on s'éclaire par une succession de lu« mières artificielles (siao-tcho; quand même elles (ces « lumières artificielles) auraient l'éclat des étoiles qui brillent au fir

«mament... >

S. J. Il y a en chinois : « les flambeaux succèdent. »

1° M. P. a suppléé sans nécessité le verbe s'éclairer.

2o Il a pris le verbe neutreki, continuer, succéder, pour le substantif succession.

3° Il a traduit le substantif succession au cas instrumental, quoiqu'il ne soit pas suivi d'un verbe actif.

4o Il a fait un génitif du nominatif tcho (les flambeaux), sans faire attention à l'adverbesse, qui lui montrait clairement que

le mot ki était un verbe neutre dont le sujet est siao-tcho

les flambeaux de la nuit, c'est-à-dire avec lesquels on s'éclaire la nuit.

a

S. J.

9.

苟緣斯致。因而譬月。

良以其土聖賢繼軌。

Si, partant de ce point, ils ont comparé (leur pays) à la

lune, c'est surtout parce que, dans cette contrée, les saints et les «sages se sont succédé les uns aux autres..... »

M. Pauthier n'a rien compris à ce passage; il traduit : « Si, do«minés par ces considérations de causes et d'effets, et après avoir

(

⚫ comparé l'excellence de la lune avec leur pays, les saints hommes << et les sages ont successivement saisi ces rapports..... ›

S. J.

10.

導凡御物。如月照臨。

Qu'ils ont dirigé le siècle et gouverné les êtres, semblables

à la lune lorsqu'elle abaisse son éclat (sur le monde). »

M. Pauthier Ils ont été amenés à en faire une application spé

ciale aux choses qui, comme l'éclat de la lune, s'étendent au

« loin (!). »

Il y a ici autant de fautes que de mots.

11.

由是義故謂之印度。

S.J.: C'est par suite de cette idée qu'ils l'ont appelé In-tou (Inde). »

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M. Pauthier: « C'est de là que vient le sens de l'expression (sans

« krite) In-tou« indou, » qui a été donnée à ce pays. »

Indou ne peut

Le sens de lune que présente le mot sanskrit venir de la comparaison rapportée par le voyageur, puisque c'est sa signification propre. L'auteur veut dire que c'est de l'idée exprimée

dans le passage précédent qu'est dérivé l'emploi du mot 印度

In-tou (lune) pour désigner avec emphase le pays dont il s'agit.
Voici le passage en entier :

(

"

Au milieu d'une longue nuit obscure, en l'absence du magistrat qui observe (et annonce) les heures, ils se trouvent comme lorsque « l'éclat du soleil a disparu. Alors les flambeaux succèdent au jour,

« mais quoiqu'ils brillent comme des étoiles, pourrait-on comparer leur éclat à la splendeur de la lune ?

Si, partant de ce point, ils ont comparé leur pays à la lune, c'est surtout parce que, dans cette contrée, les sages et les saints qui se ⚫ sont succédé, ont dirigé le siècle et gouverné les êtres, semblables à la lune lorsqu'elle abaisse son éclat (sur le monde). C'est par suite ⚫ de cette idée qu'ils l'ont appelée In-tou (l'Inde). »

D

12.

從其雅涵。傅以成
俗無云經界之別。

總謂槃羅門國焉。

S. J. « D'après leur nom éminent que la tradition conserve et que l'usage a consacré, (lorsqu'on n'indique pas les divisions des dif«férentes contrées), on donne à l'Inde le nom général de Royaume « des Brahmanes. »

Comme si l'on disait royaume des hommes dont la conduite est pure. Tel est le sens que Hiouen-thsang donne au mot indien Po-lo-men; liv. II, fol. 7 r.

M. Pauthier: « C'est de cette caste que sortent les instructions destinées à former et à perfectionner les mœurs. Nous ne parlerons pas «ici en détail de l'étendue et des limites de ce pays auquel on donne, « en général, la dénomination générale de royaume des Po-lo-men. » Il y a ici un grand nombre de fautes.

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1° M. Pauthier rend le mot tsong, suivant, d'après, par

sortir.

2° Il a oublié qu'un verbe neutre ne doit jamais être construit avant son sujet. C'est ce qui arriverait si l'on disait SORTENT les instructions, au lieu de les instructions sortent, si par impossible c'était là le sens des quatre premiers mots.

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3o Il traduit le mot ya-tch'ing, appellation distinguée, « nom éminent,» par les instructions.

4o Il passe les mots fitch'ouen-i (pour

traditione, « par tradition, et rend les mots

fili-tch'ouen), tchhing-sou,

⚫ passer en usage, par former et perfectionner les mœurs.

5o Il dit : « Nous ne parlerons pas ici des limites, et ne fait pas attention qu'il les énonce quelques lignes plus bas. L'auteur veut dire que quelquefois, par respect pour les Brahmanes, on donne à l'Inde un nom général qui est dérivé du leur (royaume des Brahmanes); alors on n'indique pas les limites et la position du pays, comme lorsqu'on dit, par exemple, l'Inde du nord, l'Inde centrale, l'Inde du midi.

13.

若其封疆之域可得而言。

五印度之境。周九萬餘里。

S. J. : • Quant aux frontières de ce royaume, je puis les faire

⚫ connaître. Les limites des cinq Indes embrassent une étendue <d'environ quatre-vingt-dix mille lis. »

L'expression fong-kiang désigne les grandes limites d'un royaume; les mots king-kiai, employés plus haut, s'appliquent aux limites des différents territoires entre lesquels un royaume est partagé. Dans les livres classiques, ces mots désignent souvent les divisions des propriétés, des terres, entourées d'un petit canal. (Cf. dictionnaire P'in-tseu-t'sien.)

M. Pauthier: Si l'on y comprend toutes les contrées dout les fron« tières se communiquent, et que l'on peut appeler les cinq In-tou, ce pays a quatre-vingt-dix mille lis environ de circonférence. »

1o Il a rendu par si le mot jo,« quant à, pour ce qui regarde. ▸ 若

2o Il a rendu les mots

D

fong-kiang-tchi-iu, lit

téral, les limites des frontières, par les contrées dont les fron<tières se communiquent. »

3o Il a ajouté les mots y comprendre qui ne se trouvent pas dans le

texte.

4° Les mots kho-te-eul-yen signifient : « je puis « les dire, les énoncer (les frontières). » M. P. a confondu ce membre de phrase avec le suivant. Il en a construit le dernier mot yen, qui est le verbe actif dire, avec les cinq premiers mots de la seconde ligne, et lui donne pour régime direct le nominatif king, « les limites,» (des cinq Indes); il traduit : « que l'on peut APPELER LES LIMITES DES cinq In-tou, » etc.

14.

北廣南狹。形如半月

S. J. « Il est large au nord et étroit au midi; sa forme ressemble

« à une demi-lune. »>

M. Pauthier: « Du nord en s'étendant au sud, sa forme étroite et « allongée ressemble à une demi-lune. »>

1o Il est aisé de voir que l'adjectif houang, « il est large » (au nord), a pour corrélatif l'adjectifhia, « il est étroit » (au midi). M. Pauthier a fait disparaître cette opposition en rendant l'adjectif kouang, « large,» par s'étendre. Il n'a vu qu'une chose dans cette phrase: la forme étroite (d'une partie de l'Inde).

2° Il s'est gravement trompé sur la règle de position qui détermine la place des mots qui indiquent une direction, une localité. Ces mots se mettent constamment avant un adjectif ou un verbe, comme on le voit deux fois dans ce passage. pè-kouang, « au nord, il est large ou il s'élargit ; »nan-hia,« au midi, il est étroit ou se « rétrécit. » D'après la règle énoncée plus haut, pour dire, en chinois, s'agrandir, s'élargir au sud, on écrirait nécessairement kouang, et non kouang-nan, ainsi que l'a cru M. Pauthier. J'ajouterai qu'il a rapporté à la direction du sud le mot

qui se rapporte à la direction du nord.

3o Il a fait l'adjectif étroit du verbe neutre

le construisant avec

nan

kouang,

hia, il est étroit, et,

hing, il a traduit: sa forme étroite.

15.

畫野區分。七十餘國。

S. J. Si l'on divise les plaines (de l'Inde) et qu'on les sépare

« d'une manière distincte, elle forme soixante-dix états. »

Le mot畫 hoa, signifie diviser. Exemple: 畫為九州

dividendo (imperium) fecit novem Tcheou. En mandchou: ouyonn dcheou oboume dendekhe.

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