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Le Ch. Vous vient-il quelque idée? cherchez. Lelio. Tu gagnerois encore plus que tu n'éfperois. Le Ch. Tenés, je ne ferai point l'hypocrite ici; je ne fuis pas non plus que vous à un tour de fourberie près; je vous ouvre aufli mon coeur, je ne crains pas de fcandalifer le votre, et nous ne nous foucierons pas de nous eftimer; ce n'eft pas la peine entre gens de notre caractere: pour conclufion, faites ma fortune, et je dirai que vous êtes un honnête hoinme; mais convenons de prix pour l'honneur que je vous fournirai; il vous en faut beaucoup,

Lelio. Eh demande-moi ce qui te plaira, je te l'accorde.

Le Ch. Motus au moins, gardés-moi un fecret éternel. Je veux deux mille ecus, je n'en rebattrois pas un fou, moyennant quoi je vous laiffe ma Maitrelle, et j'acheve avec la Comtelle; fi nous nous accommodons, dès ce foir j'écris une lettre à Paris que vous dicterés vous même; vous vous y ferés tout auffi beau qu'il vous plaira, je vous mettrai à même: quand le mariage fera fait, devenés ce que vous pourrés, je ferai nantie et vous aulli, les autres prendront patience.

Lelio. Je te donne les deux mille ecus avec mon amitié.

Le Ch. Oh! pour cette nippe -là, je vous la troquerai contre cinquantes pistolles, fi vous voulés. Lelio. Contre cent, ma chere fille.

Le Ch. C'eft encore mieux; j'avoue même qu'elle ne les vaut pas.

Lelio. Allons, ce foir nous écrirons,

Le Ch. Oui; mais mon argent, quand me le donnerés-vous?

Lelio. (tire une bague,) Voici une bague pour les cent piftolles du troc d'abord.

Le Ch.

Bon; venons aux deux mille ecus.

Lelio. Je te ferai mon billet tantôt.

Le Ch. Oui tantòt; Madame la Comteffe va venir, et je ne veux point finir avec elle que je n'aye toutes mes furetés. Mettés-moi le dédit en main; je vous le rendrai tantôt pour votre billet.

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Le Ch. Voici la Comteffe. Quand j'aurai été quelque tems avec elle, revenés en colere la preffer de décider hauteinent entre vous et moi, et allés-vous en de peur qu'elle ne nous voye ensemble.

Jezt verabredet der vermeinte Chevalier auch mit der Gråfin, Daß sie mit dem Lelio brechen müsse, und erfährt bei dieser Gelegenheit, daß sie ihm zehntausend Livres vorgeschossen habe, von ihm aber beredet sey, ihren Ansrüchen auf die Wiederbezahlung schriftlich zu entsagen. Der Chevalier råth der Gräfin jest, zu thun, als ob ihre Wahl zwischen ihm und dem Lelio auf diesen falle; dieß seht den leztern in neue Verlegenheit. Endlich entdeckt sich der Chevalier, als die dem Lelio bestimmte Person, und dieser bleibt nun von beiden verschmäht zurück.

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Alain Rene' le Sage, geb. zu Ruys in Bretagne, 1677, gest. zu Boulogne sur Mer, 1747, ist durch seine meisterhaften Romane, vornehmlich durch den Gil-Blas mehr berühmt, als durch seine Lustspiele und komischen Opern;

obgleich

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la

sbgleich diese leßtern thm ihre bessere Form in Frankreich zu
verdanken haben. Zu seinen Lustspielen entlehnte er, wie
zu seinen Romanen, gewöhnlich den Stof aus spanischen
Novellen und Schauspielen. Sie heissen: le Traitre Pu
ni Dom Felix de Mendoce le Point d'honneur,
ou, l'Arbitre des différents Cefar Urfin
Rival de fon Maître → la Tontine Turcaret la
Critique de Turcaret la Force de l'Amour
Foire des Fées les Amans Jaloux. In seinen früheru
dramatischen Arbeiten war ihm noch fast alles Fehlerhafte
der spanischen Schauspieldichter eigen, die er vorzüglich stus
dirte und nachahmte. In der Folge aber bildete er sich eine
leichtere und frefere Manier. Menschenkunde, feiner Wig
und komische Laune waren ihm in nicht gewöhnlichem Maaße
eigen; und er besaß die Gabe, mit Scharffinn und Einsicht
die Natur zu erforschen, und sie mit eben so viel Wahrheit
und Eindruck darzustellen. Schade wars daher, daß er sich
dura) die einträglichere Arbeit für die komische Oper und das
théatre de la Foire von der eigentlichen komischen Laufbahn
ablenken ließ. -Den Turcaret erklären die Kunstrichter
einstimmig für sein bestes Lustspiel. Es ist eine beissende
Satire auf die Traitans oder Finanzpåchter, deren Turca!
ret einer ist, der an eine Baronesse, deren Liebhaber er ist,
große Summen und Geschenke verschwendet, am Ende aber
entlarvt, und wegen einer für einen Betrüger geleisteten
Bürgschaft in Verhaft genommen wird. Eine der schönsten
Scenen ist die, wo eine gewisse Frau Jakob zu der Baronesse-
kömmt, und sich als Schwester des Turcarer angiebt, ohne
zu wissen, in welchem Verhältnisse jene mit ihm steht:

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LA BARONNE. LISETTE. Madame JACOB. [1 80 Me, Jacob. Je vous demande pardon, Madame, de la liberté que je prends. Je revends à la toilette, et ine nomme Madaine Jacob: j'ai l'honneur de vendre

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quelquefois des dentelles et toutes fortes des pommades a Madame Dorimene. Je viens de l'avertir que j'aurai tantôt un bon hazard: mais elle n'eft point en argent, et elle m'a dit que vous pourriez vous en accommoder. La Baronne. Qu'est-ce que c'eft?

Me. J. Une garniture de quinze cent livres, que yeut revendre une Procureufe: elle ne l'a mife que deux fois.

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La B. Je ne ferois pas fachée de voir cette cöeffure.

Me. J. Je vous Papporterai dès que je l'aurai, Madame, je vous en ferai avoir bon marché.

Lifette. Vous n'y perdrez pas,, Madame eft ge néreufe.

Me. J. Ce n'eft pas l'intérêt qui me gouverne; et jai Dieu merci d'autres talens que de revendre à la toilette.

La B. J'en fuis perfuadée.

Lif. Vous en avez bien la mine.

Me. J. Hé vraiment fi je n'avois pas d'autre reffource, cominent pourrois-je élever mes enfans auffi honnêtement que je fais? J'ai inon mari à la verité; mais il ne fert qu'à groffir ma famille, fans m'aider à P'entretenir.

Li. Il y a bien des maris qui font tout le contraire.

La B. Hé que faites-vous donc, Madame Jacob, pour fournir ainfi toute feule aux dépenses de votre famille?

Me. J. Je fais des mariages, ma bonne Dame, Il eft vrai que ce font des mariages légitimes; ils ne produifent pas tant que les autres:inais voyez-vous, je ne veux rien avoir à ine reprocher.

Lif C'eft fort bien fait....

Me. J.

J.

Me. J. Si Madame étoit dans le goût de fe inarier, j'ai en main le plus excellent fujet.

La B.

Pour moi, Madame Jacob?

Me. J. C'eft un Gentilhomme Limoulin; la bon ne pâte de mari! Il se laiffera mener par une seinme, comme un Parifien.

Lif. Voilà encore un bon hazard, Madame.

La B. Je ne me fens point en disposition d'en profiter: je ne veux pas si-tôt ine marier; je ne fuis. point encore dégoutéé du monde. ¡

Lif. Oh bien, je le fuis moi, Madame Jacob; mettez-moi fur vos tablettes.

Mé. J. J'ai votre affaires c'est un gròs Commis qui a déja quelque bien, mais peu de protection; il cherche une jolie femme pour s'en faire.

Lif Le bon parti! voilà mon fait.

3 La B. Vous devez être riche, Madame Jacob.

Me. J. Hélas, je devrois faire dans Paris une autre figure; je devrois rouler carolle, ma chère Dame, ayant un frere comine j'en ai un dans les affaires.

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La B. Vous avez un frere dans les affaires ?

Me. J. Et dans les grandes affaires encore, Je fuis foeur de Monfieur Turcaret: puifqu'il faut vous le dire: il n'eft pas que vous n'en ayez aiii parler.

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La B. (d'un air étonné.) Vous ètes foeur de Monhieur Turcaret!

Me. J. Oui, Madame, je fuis fa foeur de pere et de mere même.

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Lif (d'un air étonné.) Monfieur Turcarèt eft votre frere, Madame Jacob!

Me. J. Oui, non frere, Madeinoifelle, inon propre frere, et je n'en fuis pas plus grande Dame pour cela. Je vous vois toutes deux bien étonnées; c'est

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