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Fleurs douces que Décembre étouffe sous la neige,
Que se fanèrent vite, au grand souffle mauvais,
Tous les serments naïfs de s'aimer à jamais

Et tous les beaux mots bleus qui leur faisaient cortège!

Ah! s'aimer; vivre heureux dans quelque clair Là-Bas,
Le cœur ensoleillé d'une éternelle fête,

Les yeux fermés au Mal, l'oreille à la Tempête,
Et s'aimer, et s'aimer, juqu'à la mort... Hélas !...

Hélas! ces solennels serments, pourquoi les faire,
Et pourquoi caresser ces rêves décevants...?
Le sort qui fait ramper les mers, crier les vents,
Ne se rirait-il pas, bientôt, de nos chimères ?
Oh! le vide infini qu'on serre dans ses bras...
L'Océan tournoyait comme une bête en cage;
Le vent faisait sa tâche occulte, sans courage,
Et nos amours, déjà, s'en allaient le front bas...
Maurice PRAX.

NOVEMBRE 1903. B. H. Gausseron.

F. E. Adam.

Les Disparus :

Eloge tardif, mais sincère et vrai d'un poète enlevé, jeune encore, «< en pleine verdeur d'intelligence ». Il tenait à l'Anjou par sa jeunesse ; il fit ses études au collège de Combrée, où il excella dans la versification latine. Le vers latin le conduisit tout naturellement à la poésie française.

Nous reproduisons, après la Revue des Poètes, cette charmante poésie qu'il composa un an avant sa mort, en mars 1899.

LORSQUE J'ÉTAIS ENFANT

Lorsque j'étais enfant.. Laissez-moi, rien qu'une heure,
Embrasser d'un coup d'oeil attristé, mais ravi,

Ces jours fleuris et doux dont le parfum demeure:

Le souffle du Passé partout m'a poursuivi.

Je naquis en Avril, j'en conserve la flamme;

Mon cœur est comme un nid tout plein d'oiseaux chantants,

Et je garde en mes yeux, et je garde en mon âme,

La claire vision d'un radieux Printemps.

Dans le petit logis que le lierre décore

Avec un cep de vigne, avec un tronc de houx,
Ma mère souriante, et belle et jeune encore,
Sur ses genoux, le soir, me mettait à genoux...
Tout cela maintenant me revient comme un rêve,......
Des jeunes souvenirs je ressaisis le fil;
Je priais: - La prière était toujours trop brève,
Car un baiser tombait à chaque Ainsi soit-il !!

Lorsque j'étais enfant et bégayant à peine,
Mon père, interrompant un moment son labeur,
M'appelait près de lui. Sa figure sereine,

Ses yeux vifs et profonds sont gravés en mon cœur.
O Bible des enfants dont j'épelais les pages!
O Fée éblouissante en ses palais vermeils!
Contes enluminés dont les belles images
S'animaient chaque nuit et peuplaient mes sommeils.
Lorsque j'étais enfant, quand nous étions trois frères,
(Nous étions trois; hélas ! je suis seul aujourd'hui),
L'aîné nous entraînait parfois dans les bruyères :
Avec des cris de liberté, derrière lui,

Par les sentiers, sur les talus et dans la mousse,
Nous cueillions la merise ou la fraise des bois,
Et nous ne revenions souvent qu'à l'heure douce
Où le souper frugal nous rappelait tous trois.

Je revois tout la ferme et la mare et les saules
Rasant de leurs rameaux l'eau clair du lavoir,
Et les filles du bourg laissant sur leurs épaules
Tomber leurs longs cheveux à la danse du soir,
Et le vaste jardin où mes jeunes amies

Me disaient doucement : « Viens jouer avec nous ! »
Blondes têtes d'enfants maintenant endormies,

Quand je songe au Printemps, hélas ! je songe à vous!...
Passez devant mes yeux, triste et riant cortège,
Douces illusions, espoirs ambitieux,
Calme foyer, clocher d'ardoise et vieux collège,
Amis qui n'êtes plus, passez devant mes yeux !
Et vous qui me parliez avec vos voix bénies,
Poètes, gais oiseaux de mes Avrils charmés,
Qui jetíez dans mon cœur toutes vos harmonies,
Dans mon âme à jamais je vous tiens renfermés.

Et vous y resterez! Comme le Grec antique
Je vous porte avec moi. - L'orage a beau sévir,
Ames des bien-aimés, fleurs au parfum mystique,
Je vous porte avec moi, nul ne peut vous ravir.
Vous avez déployé vos ailes de colombes,
Vous avez pris l'essor vers des mondes plus beaux,
Je vous suivrai! Je sais le mystère des tombes :
Mon rêve est plein d'espoir en face des tombeaux.
J'ai marché. Les printemps, les étés, les automnes
Ont passé; désormais ce sont les froids hivers;
Au lieu de chants d'oiseaux, des souffles monotones
Et lents, dans les bois gris que j'avais vus si verts,
Pleurent.... Mais j'ai marché; j'ai trouvé dans ma voie,
Au jour de la détresse et pour me soutenir,
Celle qui sait changer toute douleur en joie

Et me fait voir, un coin d'azur en l'avenir.

Près d'elle j'ai marché, j'ai gravi la colline,
J'aperçois le sommet et j'y serai demain ;
Je m'arrête, et dans le couchant qui m'illumine
J'embrasse d'un regard tout le vaste chemin :
L'espace s'élargit, l'horizon se déroule
Immense et radieux, et si je n'entends plus
Monter à ces hauteurs les clameurs de la foule,
Les voix de mon enfance ont en moi leur reflux.

Plus aux champs de l'éther monte l'aéronaute,
Plus son œil, si petit, contient d'immensité;
Et c'est ainsi pour moi sur la montagne haute

J'arrive, je m'arrête, et le val, la cité,
Les hameaux, les forêts, le fleuve, la campagne,
Ne font plus devant moi qu'un tout harmonieux;
Je regarde, et je tiens, debout sur la montagne,
Le Passé dans mon cœur et le ciel dans mes yeux.

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F. Robert.

Nécrologie M. le général Fay, M. Blouin

du Bouchet, M. Brienne, M. Heysh.

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NOVEMBRE 1903. - P. Association des anciens Elèves.
Réunion du 1er octobre au Cercle Militaire.
H. M.- Variétés Histoire de Lapins.
A. Maillet.

· La Rentrée d'octobre au Prytanée.

X. Nécrologie M. le général Lebrun.

REVUE DE LA RENAISSANCE.

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1903. Deux cent vingt vers inédits de

Son influence sur la Pleiade.

A notre grand regret nous ne pouvons que signaler ces études de notre savant collaborateur. Nous en ferons le compte rendu lorsque nous aurons reçu la Revue de la Renaissance, depuis longtemps aussi introuvable que son directeur.

LA TRADITION, Revue illustrée internationale du Folklore, 60, quai des Orfèvres. OCTOBRE 1903.

Jacob Christillin. Dans les Alpes.

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Prof. Aniceto Specchio. Un coin de l'Italie méridionale. Alfred Harou. Traditionnisme de la Belgique.

Henry Calhiat. Le miracle de saint Janvier.

H. C. Galerie traditionniste.

Albert Denis.

Dans les Alpes.

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Jacques Rougé. Quelques croyances et coutumes du Bas Terroir Tourangeau.

H. C.

Galerie traditionniste: Lionel Bonnemère de Cha

vigny. Destutayre.

C. W.

Le Tombeau de sainte Cécile.

La Saint-Hubert dans les régiments allemands.

S'-J. La Saint-André.

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*WALLONIA. - AOUT ET SEPTEMBRE 1903. - M. des Ombiaux. Théodore Baron, le peintre de la Meuse.

Joseph Rulot. L'exposition des Dinanderies.

Henri Bragard. Le folklore de la Wallonie prussienne. Un après-midi de dimanche à Malmédy.

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Fr.-Jacques-Louis Detrixhe. Chansons dialoguées.

Ernest Mathurin, Emile Hublard. Documents el notices.

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II. - A TRAVERS LES LIVRES.

Nous faisons précéder d'un astérisque tous les ouvrages offerts à la bibliothèque des Annales Fléchoises.

Abbé A. Angot.
Le Balnéum de Rubricaire. Extrait du
Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de
la Mayenne), in-8°, 8 p. Laval-Goupil, 1903.

Sainte-Gemme-le-Robert, canton d'Evron, (Mayenne) possède une station gallo-romaine, dite « le château de Rubricaire ». M. l'abbé Angot a fait exécuter des fouilles dans un

endroit appelé prison, et il a découvert que ce que la tradition qualifiait prison était un balneum avec bains froids et bains chauds, dont il nous donne une minutieuse description. D'excellentes photographies nous représentent l'état actuel de ces ruines.

M. l'abbé Angot termine en cherchant à identifier Rubricaire avec Robrica indiqué sur la table de Peutinger.

Marquis de Beauchesne. Le château du Coudray et les chalellenies de Chemeré et de Saint-Denis du Maine, in-8°, 334 p. Laval-Goupil, 1903.

M. le marquis de Beauchesne ajoute toujours à la liste déjà longue de ses travaux historiques, et nous sommes heureux de l'en féliciter et remercier au nom des Annales Fléchoises. L'auteur du «< Château de la Roche-Talbot » vient de publier une étude des mieux documentées et des plus précieuses pour l'histoire du Maine.

Le château du Coudray, (Mayenne) appartient aujourd'hui à Mme la comtesse de Montalembert, née Guesdon de Beauchesne, descendante en ligne paternelle des plus anciens seigneurs du Coudray, les de Fallais et des Rotours, par l'alliance de Jehan des Rotours avec Denise de Fallais.

La création du fief du Coudray ne saurait être postérieure à la seconde moitié du XIIIe siècle, et dès le XIe siècle on trouve un Foulques du Coudray. Avant la fin du XIVe siècle, cette terre était passée dans la famille des de Fallais, qui la possédèrent pendant tout le XV. En 1523, le seigneur en est Robert II des Rotours, qui la tient soit de son oncle Jehan III de Fallais, mort sans enfants, soit de sa mère Denise de Fallais.

Robert II des Rotours épousa Charlotte de la Roë, fille de Jehan de la Roë et de Françoise Le Clerc de Juigné: sa 1 femme lui apportait « la terre d'Aligné près La Flèche ».

Leur fils, Robert III des Rolours, seigneur du Coudray et d'Aligné, est «< homme d'armes de la Compagnie du comte du Lude, Jehan de Daillon ». C'est son testament que publie M. de Beauchesne à la fin de son ouvrage.

Barbe d'Aulnière, veuve, en 1585, de Robert III, épousa en deuxièmes noces, Pierre du Bellay, seigneur de la Courbe et dut abandonner la terre du Coudray à sa fille aînée Radegonde des Rotours, qui fut enlevée et épousée en 1589 par Charles du Bellay, frère de Pierre.

Il faut lire les intéressantes pages que l'auteur consacre à Charles, qui tenait pour la ligue dans le Bas-Maine. Charles

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