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en 1526, Macé Belon et Macée, sa femme, qui, le 16 novembre de cette année et du consentement de leurs autres enfants, Mathurin, Habert, Jehan et Marie, transportent, en avancement de droit successif, à René Belon, clerc, leur fils, sur le point d'entrer dans les ordres, la moitié du lieu, moulin, métairie et appartenances de Boisard, à Oizé (1); en 1527, Thomas Belon, propriétaire auprès de Brouassin, à Mansigné (2); René Belon, notaire de la cour du prieuré d'Oizé de 1544 à 1546, puis notaire royal à Oizé de 1550 à 1571 (3); Jehan Belon, prêtre, religieux profès au prieuré de Château-l'Hermitage et titulaire de la chapelle de La Rondelière, à Yvré-le-Pôlin, de 1593 à 1602 (4); Mathurin Belon, notaire de la cour de Belin à Teloché et y demeurant, en 1596 (5). Thomas Belon habite Mansigné en 1624 et 1629, et Pierre Belon, veuf, épouse dans cette localité Marie Alard, le 12 juin 1703 (6). René Belon décède à Oizé le 24 novembre 1672 (7). Nous ignorons quels liens de parenté les rattachaient à leur illustre compatriote. Lui-même, dans une sorte d'autobiographie qu'il écrivit en 1563 et intitula La Chronique de Pierre Belon, du Mans, médecin, au roi Charles neuviesme du nom (8), ne nous donne aucun détail sur sa famille, ni sur son enfance. Il nous dit seulement que René du Bellay, évêque du Mans, fut son premier protecteur.

(1) Cabinet de M. J. Chappée. Protocole de Me Delaroche, notaire de la cour du prieuré d'Oizé, fol. 20 ro. Le moulin de Boisard est situé à 1.800 mètres sud de La Souletière.

(2) Archives Nationales, S. 3.304.

(3) Archives de la Sarthe, H. 577, 579, 1543, etc. Chartrier des Perrais.

(4) H. Roquet, Yvré-le-Pólin, ms.

(5) Archives de la Sarthe, fonds de la seigneurie de Belin.

(6) Registres de l'état civil de Mansigné. — Ces registres mentionnent encore, en 1668, Antoine Belon, paroissien d'Oizé.

(7) Registres de l'état civil d'Oizé.

(8) Bibliothèque de l'Arsenal, ms. no 904.

Son grand désir de perfectionner ses connaissances le poussa vers les voyages. Il visita l'intérieur de la France vers 1532 et 1538, puis, de 1541 à 1557, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'île de Candie, la Grèce, l'Egypte, la Terre-Sainte et l'Angleterre, observant avec sagacité la topographie, la faune et la flore de ces pays, comme aussi les mœurs et les coutumes de leurs habitants. Ses récits sont remarquables par l'ampleur des informations et l'amour le plus vif de la vérité; et, encore aujourd'hui, il n'y a pas un naturaliste qui ne parle avec estime de ses Observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Judée, Egypte, Arabie et autres pays estranges; pas un géographe, pas un historien qui n'y trouve d'utiles renseignements sur les contrées parcourues par notre célèbre voyageur.

Ses pérégrinations ne furent pas toujours heureuses. En 1643, le cardinal de Tournon, au service duquel il était entré, l'ayant envoyé négocier avec les Suisses, ceux-ci l'arrêtèrent à Genève et l'y gardèrent en prison pendant six mois. Le 16 mars 1556, au plus fort de la lutte entre l'Espagne et la France, une troupe de Bourguignons le rencontra entre Toul et Pont-à-Mousson, allant à Metz, et l'emmena prisonnier à Thionville, alors au pouvoir de Philippe II. Il ne tarda pas à recouvrer sa liberté. Un gentilhomme nommé Duhamme, épris des lettres et des sciences, lui prêta la somme fixée pour sa rançon, heureux d'obliger un Français, un ami de Ronsard et du comte d'Alsinois (1).

De retour à Paris, Pierre Belon se remit à l'étude avec ardeur. Il se fit recevoir bachelier en la faculté de médecine de cette ville, le 15 octobre 1557, et licencié le 20 mai 1560.

Belon était pauvre. Son génie lui attira les faveurs

(1) La Chronique de Pierre Belon, p. 98.

des Mécènes de son temps, des cardinaux de Lorraine et de Tournon, de Guillaume Duprat, évêque de Clermont, et de René et de Jean du Bellay, évêques du Mans, qui lui procurèrent les ressources nécessaires pour exécuter ses voyages. Henri II lui alloua 200 écus de gages sur sa cassette et le chancelier François. Olivier, une petite pension (1). Le cardinal de Tournon, qui avait subvenu seul aux frais de son voyage de Candie, de Grèce, d'Egypte et de Terre-Sainte (1546– 1549), lui donna un logement à l'abbaye de SaintGermain-des-Prés.

Charles IX lui montra la même bienveillance que son père et l'installa dès 1560 au château de Madrid, au bois de Boulogne. Pierre Belon y rentrait un soir d'avril de l'année 1564, revenant de visiter à Paris son ami Jacques du Breuil, religieux de Saint-Germain, quand il fut assassiné par une main inconnue, sous les hautes futaies qui entouraient le château.

Les habitants de Cerans-Foulletourte ont eu raison d'élever une statue à leur compatriote (2), tout près de ce hameau de La Souletière aux vieux toits. moussus, de ces landes couvertes de bruyères roses et de cistus dorés, de ces prés verts où il s'ébattait dans son enfance et dont il se souvint toujours, même dans ses courses les plus lointaines. Pierre Belon est un des hommes les plus remarquables du XVIe siècle, qui compta tant de génies. On doit le considérer comme l'un des fondateurs de l'histoire naturelle et le créateur de l'anatomie comparée.

Il fut un botaniste éminent. Il enrichit les jardins

La

(1) Pierre Belon, dédicace de son livre De admirabili, etc. Croix du Maine, Bibliothèque du sieur de La Croix du Maine, article P. Belon.

(2) Une autre statue en bronze, œuvre de M. Ch. Filleul, lui a été érigée en 1887 au Mans, square de la Préfecture, avec le produit d'une souscription internationale à laquelle prirent part tous les Etats de l'Europe, l'Egypte, la Syrie et la Perse.

de Touvoie (1) de plantes et d'arbres divers, jusque-là inconnus (l'acacia, le platane, le thuya, le pistachier, le gaïac, le caroubier, etc.), et ces jardins devinrent, grâce à lui, la pépinière et le dépôt de graines, de plantes et surtout d'arbres fruitiers qui enrichirent dans la suite le Maine, l'Anjou et la Touraine (2). En 1558, dans ses Remonstrances sur le défault de labour et de culture des plantes, il invita le collège des médecins de Paris à fonder un établissement chargé de donner au public des leçons de culture et d'acclimater en France les arbres et les plantes utiles des différentes contrées du globe. Le cardinal de Tournon exposa son plan à Henri II; la mort de ce prince, survenue l'année suivante, et le mauvais état de nos finances empêchèrent d'y donner suite. Richer de Belleval reprit plus tard son idée et ouvrit à Montpellier, en 1598, le premier Jardin des Plantes. Celui de Paris ne fut établi qu'en 1626, par les soins de Guy de La Brosse, médecin ordinaire du roi.

Pierre Belon a composé un grand nombre d'ouvrages. Tournefort, Linné, Lamarck, Buffon, Cuvier, Geoffroy-Saint-Hilaire, etc., qui en faisaient le plus grand cas, les ont souvent cités dans leurs travaux. Les principaux sont :

L'histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du dauphin et de plusieurs autres de son espèce. Paris, R. Chaudière, 1551, in 4o.

Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Egypte,

(1) Touvoie, à Saint-Corneille, résidence des évêques du Mans avant 1789. Sous René du Bellay, dit Conrad Gesner, les jardins de Touvoie étaient les plus beaux et les plus magnifiques, non seulement de France, mais encore de l'Allemagne, de l'Italie, etc. (Pesche, Biogr. et bibliogr., p. 74).

(2) Renouard, Annuaire de la Sarthe pour 1809.

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