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présentant de la Société Archéologique de Touraine, M. Lambron, vice-président et M. le commandant de Boissieu, délégué de la Société Dunoise, M. l'abbé Calendini, et M. le docteur Tuvache, de la jeune Société des Annales Fléchoises, M. Gentil, président de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe, notre sœur aînée, la doyenne de toutes les Sociétés savantes de la région.

Leur présence est, avec la vôtre, Monsieur le Maire, et celle des membres du Conseil municipal, une haute récompense pour le bureau de la Société historique et archéologique du Maine. Elle est en même temps le présage très flatteur de la renommée que le nouveau musée archéologique du Mans ne peut tarder à acquérir, des nombreuses et éminentes visites qu'il ne peut manquer d'attirer.

De chaleureux applaudissements interrompent souvent l'orateur, et ce premier discours terminé, M. le Comte de Lasteyrie, président de cette réunion, prit la parole. Nous ne pouvons résister au plaisir de communiquer ce beau morceau d'éloquence, qui est un blâme et un précieux enseignement pour les détracteurs du passé et les modernes démolisseurs sans respect pour nos vieux monuments :

Monsieur le Maire,
Messieurs,

Au nom de toutes les personnes étrangères, je tiens à vous exprimer la joie que nous éprouvons à nous trouver réunis dans cette belle salle, et d'avoir pu répondre à l'appel qui nous a été adressé.

Je tiens à vous féliciter d'avoir pris les mesures nécessaires pour sauvegarder la belle collection que nous avons en ce moment sous les yeux.

On a fait souvent aux municipalités le reproche d'être complètement absorbées par les nécessités toujours plus grandes de la vie moderne et de trop souvent laisser de côté les intérêts d'une importance moins immédiate.

Messieurs de la ville du Mans, vous avez compris qu'il est nécessaire dans une grande ville de savoir faire place

aux intérêts artistiques sans le développement desquels il n'est pas de grande nation.

Si nous jetons les yeux sur l'histoire, nous y voyons, en effet, que ce ne sont pas les peuples qui ont déchaîné les plus grandes guerres qui ont remporté les plus brillantes victoires, qui y ont laissé la part la plus profonde et la plus durable; nous y voyons qu'un pays, bien pelit par rapport à ses voisins, la Grèce, grâce à son génie, a rempli le monde de son nom et de son influence, bien longtemps après que ses plus fameux guerriers étaient tombés dans l'oubli.

Notre beau pays de France a également derrière lui un superbe passé artistique, et, si, depuis des siècles, la France est à la tête des autres nations, elle le doit, non pas à ses conquêtes, mais à ses admirables cathédrales, à ses œuvres d'art disséminées sur son territoire.

Malheureusement, par suite d'un changement dans le goût national, par suite, pour parler plus exactement, d'une certaine instabilité dans le goût national, quantité de ces chefs-d'œuvre ont disparu ou ont été profondément altérés.

A cet égard, les XVII et XVIIIe siècles furent des époques néfastes et demeureront responsables de ruines irréparables. Tout n'est pas perdu heureusement, de ce patrimoine artistique, de ces admirables sculptures dues à de modestes artisans, à des fils du peuple dont nous avons le droit d'être fiers. (Applaudissements),

Bien longtemps on a accrédité cette légende que les archéologues étaient des réactionnaires. Nous avons, au contraire, la prétention de faire de la bonne et saine démocratie, en mettant à l'abri de la destruction les admirables travaux des artisans du Moyen-âge, dont le talent paraissait à ce point chose normale et naturelle que leurs noms, pour la plupart, n'ont même pas été conservés.

En réunissant dans cette superbe salle tous ces débris, vous avez, Messieurs, fait œuvre doublement utile, car vous permettez aux fils du peuple de la France d'aujourd'hui de venir admirer en toute liberté ce qui fait la gloire de leurs pères. (Vifs applaudissements).

Et voyez, Messieurs, comme le bon exemple est conta

gieux. Vous avez maintenant, à côté de la cathédrale, tout un nid de vieilles demeures, aujourd'hui restaurées, et qui constituent un nouveau joyau bien digne de retenir l'attention des hommes de goût.

Vous avez aussi cette curieuse enceinte gallo-romaine, qui réserve tant d'agréables surprises à l'amateur qui pénètre dans toutes ces cours qui la dérobent malheureusement trop à nos yeux; le jour où vos ressources vous le permettront, vous feriez œuvre profondément utile en réalisant là aussi les dégagements nécessaires. Je dis œuvre utile non pas seulement au point de vue artistique, mais au point de vue des intérêts matériels de votre belle cité, car vous savez, messieurs, que sont seules visitées, par les étrangers, les villes qui peuvent offrir à leur curiosité les beaux monuments du passé. On passe à côté de celles qui ressemblent aux villes neuves de l'Amérique. (Applaudissements).

Monsieur le Maire, Messieurs,

Au nom des étrangers présents ici, permettez-moi de vous adresser, avec nos remerciements, nos bien cordiales félicitations.

Après la visite au musée, les invités se promènent à travers la vieille cité mancelle, pour en admirer les maisons historiques, comme le logis à la Tourelle, la maison d'Adam et d'Eve, etc. A 4 heures, halte à la maison de la Reine-Berengère, véritable joyau historique, richement et artistement restauré par un archéologue manceau, M. Singher.

A 5 heures, des voitures conduisent les invités à l'abbaye de l'Epau, où, dans sa beauté, ce site délicieux nous apparait plus pittoresque et plus charmant encore, au soir de cette véritable journée d'été, faite à souhait pour des excursionnistes.

C'était clôturer dignement cette superbe réunion et les Annales Fléchoises renouvellent à ses dévoués organisateurs et particulièrement à M. Robert Triger leurs sincères félicitations.

Nous ne pouvons terminer ce compte rendu sans adresser un respectueux souvenir à celui qui fonda ce musée, qui aida si intelligemment à son embellissement et à sa transformation actuelle. Le regretté M. Hucher est mort à l'heure où il devait voir ses peines et ses travaux récompensés.

L'archéologie mancelle perd en lui l'un de ses meilleurs soutiens, mais les œuvres du savant et de l'artiste demeureront et seront toujours la gloire et l'honneur du pays manceau.

P. C.

COMMUNICATION A NOS FONDATEURS & TITULAIRES

Sauf avis contraire de nos collaborateurs, lorsqu'ils voudront bien nous demander un tirage à part de leurs articles, nous prendrons un certain nombre d'exemplaires au compte de la Revue, afin de pouvoir les distribuer aux membres Fondateurs et Titulaires, et tenir ainsi les promesses que nous leur avons faites.

Les Annales Fléchoises.

I. A TRAVERS LES REVUES.

L'ANJOU HISTORIQUE.

JUILLET. Françoise Besnard, religieuse Ursuline d'Angers. - Les Religieuses condamnées à la déportation.

Cet important manuscrit nous apprend les noms de trois religieuses fléchoises condamnées à la déportation pour avoir refusé le serment contraire à leur foi.

« Visitandine de La Flèche. Le 23 mai, Marguerite-Cécile Mariolle fut arrêtée et conduite devant le Comité révolutionnaire d'Angers, où elle refusa de nouveau le serment. Enfermée à la prison nationale, elle y resta lors de la déportation des autres religieuses insermentées (24 juin).

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Religieuses de Notre-Dame de La Flèche : Catherine Frémond et Anne Perrault, arrêtées le 13 avril, furent aussitôt enfermées au grand séminaire. Le 18 avril, elles renouvelèrent leur refus de jurer. Le 21 avril, elles comparurent devant la commission militaire qui les condamna le lendemain à la déportation. Après deux mois de détention à la prison nationale, elles partirent pour l'exil le 24 juin. »

L'abbé F. Uzureau. Inauguration du monument de Bonchamps à Saint-Florent-le-Vieil.

Id.

Les Religieux de Fontevrault en 1790.

« Le grand chantre était Mathieu-Marie Auger, né à La Flèche le 18 janvier 1760. (Mort curé de Saint-Georges-du-Bois le 16 juillet 1815.)

LES ANNALES MILITAIRES (Ancienne Revue Mensuelle).

Organe de l'Union Centrale des Officiers des armées de terre et de mer.

L'ancienne Revue Mensuelle, qui prit naissance à La Flèche sous l'habile direction de M. Labrousse, vient de changer son titre et son format. Cette nouvelle série a commencé avec le no de juillet.

BULLETIN DE LA COMMISSION HISTORIQUE DE LA MAYENNE, no 58.

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