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Mais comme un sacrifice n'est jamais inutile, nous fùmes récompensés du nôtre par une très heureuse innovation M. le Supérieur du Petit-Séminaire, dans un discours d'une grande éloquence, nous rappelle les bienfaits et la nécessité de l'enseignement chrétien. Le triple Amour de la Religion, de la Patrie, de la Famille, doit naître simultanément au cœur de l'enfant et s'y développer, s'y attacher chaque jour davantage. C'est l'œuvre de l'enseignement chrétien, et les collèges qui le donnent tendent à ce but, de former des Chrétiens et des Français; le Petit-Séminaire veut, en outre, former des prêtres dignes de ce nom; aux jeunes gens de répondre à cet enseignement.

L'orateur, M. le chanoine Beulé, un Fléchois, n'est pas un inconnu pour nos lecteurs; aussi, regrettonsnous que le cadre si restreint d'une Revue nous empêche de citer au moins des extraits de ce magnifique discours, de ces belles et nobles pages sorties d'une plume de littérateur, mieux encore, d'un cœur qui aime et connaît la jeunesse, qui sait lui inspirer les sincères enthousiasmes de la foi religieuse et patriotique.

M. l'Archiprêtre de Saint-Thomas de La Flèche, délégué par Monseigneur l'Evêque du Mans, présidait cette fête de famille.

Par un de ces mots pleins d'à-propos, dont il a le secret, M. le chanoine Rousseau félicite et remercie l'orateur au nom de tous ses auditeurs charmés et émus, puis il donne aux jeunes élèves de précieux et salutaires conseils pour le temps des vacances.

Nous relevons au palmarès le nom de plusieurs fléchois; citons, entre autres, le 1er de Rhétorique, Henri Pioger, qui a obtenu 6 prix et 6 accessits.

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Ecole des Frères de La Flèche

Il a déjà été donné ailleurs un compte rendu fidèle et complet de cette importante distribution, faite le Jeudi 23 Juillet. Une Revue littéraire ne peut cependant passer sous silence le discours, véritable régal littéraire, que nous y avons entendu. Ce ne fut, certes, un étonnement pour personne, chacun connaissant la perfection que tient à apporter en toutes ses œuvres, oratoires ou musicales, M. le Curé de Sainte-Colombe.

M. l'abbé Jarossay, en présence des circonstances actuelles, et pour calmer des inquiétudes légitimes, affirme la liberté d'enseignement. Il le fait en termes choisis et d'une rare éloquence. Il manie merveilleusement, pour les rendre claires et précises, les idées les plus justes et les plus nobles. Alors même qu'il défend hardiment la liberté d'enseignement, qu'il la revendique courageusement, qu'il la proclame aussi intangible que les droits du père sur son enfant, il sait garder à son discours le caractère académique, c'està-dire la modération des paroles, la douceur de l'expression, l'harmonie des périodes.

Ce morceau de littérature, de tout premier choix, devrait être entre toutes les mains; les catholiques, tous les pères de famille y pourront puiser une bonne et saine connaissance de leurs devoirs et de leurs droits.

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Prytanée Militaire de La Flèche

La distribution des prix a eu lieu le 25 Juillet, sous la présidence de M. le général Oudry.

Ancien « Brution » lui-même, originaire de notre belle vallée du Loir (de Durtal), le général Oudry aime, à ce double titre, notre cher Prytanée, on le sent dans les affectueux et paternels conseils qu'il adresse aux jeunes « Brutions ».

Nous voyons au Palmarès que la « Vallée du Loir »> s'est particulièrement distinguée le prix d'honneur a été obtenu par Armand Boismard, de Seiches; ce fut le héros du triomphe final. Nous voyons encore avec plaisir, parmi les élèves le plus souvent couronnés Jean Houdemon (1re Cie), Pierre Potet, Jean Barotte, Nouël de Kérangué (2me Cie), William Lapierre, Henri de Montfort (3me Cie), Robert Prax, Jean Labaurie (4me Cie).

M. Calmette, professeur de physique, a fait le discours d'usage sur la Télégraphie sans fil. « Sous prétexte, dit-il, d'apporter un peu de variété dans cetté cérémonie de la distribution des prix, au fond, peutêtre, pour vous convaincre de la nécessité de cultiver les lettres, on a décidé de vous offrir cette année le spectacle d'un professeur de sciences aux prises avec un discours solennel... » Quel que soit le motif qui ait inspiré le choix de l'orateur, nous ne pouvons que nous en féliciter. Les lettres y ont gagné des pages de choix et les sciences ont prouvé qu'elles pouvaient, si élevées soient-elles, se mettre à la portée de tous, de la façon la plus agréable et la plus intéressante.

M. Calmette rappelle le nom de l'inventeur du télégraphe aérien Claude Chappe, qui appartient au pays fléchois. Le deuxième des cinq garçons de Ignace Chappe, baron d'Autoroche, il naquit à Brùlon en 1763 et mourut à Paris en 1805. Il fut élève au collège de La Flèche sous les Pères de la Doctrine chrétienne.

Ce que l'on sait moins peut-être de Claude, c'est qu'avant de se livrer à la télégraphie, il cherchait la direction des ballons. Son frère René (né et mort à Brûlon, 1774-1854) nous le dit formellement : «... J'étais encore au collège de La Flèche, et déjà Claude avait fait de très grands progrès dans les sciences. Il avait fait des expériences nouvelles sur l'électricité; ce qui le préoccupait, c'était la solution du problème de la direction des ballons vers un but déterminé. Tout

écolier que j'étais, je lui dis qu'il perdait son temps avec ses ballons, faute d'appui pour les gouverner, que, d'après certaines lectures que j'avais faites sur les lunettes d'approche, il me semblait plus facile d'établir des communications rapides à de grandes distances, avec de bonnes lunettes et un bon système de signaux. Claude me crut. Il laissa ses ballons. Le difficile restait d'inventer ce système de signaux. Il l'inventa. >>

Il est permis de se demander ce qui serait arrivé si Claude n'avait pas laissé ses ballons ». Peut-être les progrès des dirigeables » auraient-ils été plus prompts, et ceux de la télégraphie plus lents? That is the question!

Rappelons, en terminant, que la première expérience télégraphique eut lieu au pays fléchois, entre Brûlon et Parcé, distants l'un de l'autre de 15 kilomètres. Claude, monté sur la maison de M. Perrotin, à Parcé, télégraphia le premier à son frère René, placé sur l'ancien château de Brùlon.

La télégraphie aérienne est bien loin aujourd'hui. Le fil électrique » lui-même a fait son temps, et, grâce à Marconi, Branly et autres savants, rien n'arrête la transmission des dépêches; il n'y a plus de distance.

Au milieu de nos gloires présentes, n'oublions pas cependant nos gloires passées, celles qui honorent plus particulièrement notre petite patrie : telle la gloire qui s'attache aux frères Chappe d'Auteroche.

NECROLOGIE

Madame CRÈS

L'un de nos éminents artistes fléchois, M. Crès, professeur de dessin au Prytanée militaire, peintre

distingué, honoré plusieurs fois, au Salon, par de hautes et justes récompenses, vient d'être éprouvé par un nouveau deuil, le plus cruel et le plus douloureux de tous.

La mort lui a enlevé, dans la fleur de l'âge, après d'affreuses souffrances, courageusement et chrétiennement supportées, la douce et charmante compagne que Dieu lui avait donnée.

Le dernier «Salon » représentait encore « les deux sœurs », Mme Crès à côté de cette tendre sœur qui sut l'entourer jusqu'à la fin de tant d'affection et de dévouement.

Que M. Crès nous permette de lui renouveler nos respectueuses condoléances dans cette douloureuse et suprême épreuve, dont nulle parole humaine ne saurait, hélas! consoler.

P. C.

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