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CERANS-FOULLETOURTE

FÉODALITÉ

FOULLETOURTE

Le château de Foulletourte n'existe plus; « son logis principal, seul vestige de l'ancien manoir, a été transformé en église paroissiale vers 1835 ». Nous allons «< cependant en essayer la reconstitution, à l'aide d'un ancien plan géométrique du XVIIIe siècle et de la Visitation de la terre de Foulletourte faite au mois de novembre 1600, en présence de « haut et puissant seigneur Eléonor Barjot, escuier, sieur de MoussyBarjot, Roncée et de la dite terre et seigneurie de Foulletourte, et de honnorable homme Jean Bellanger, sieur du Tertre, naguères fermier de ladite seigneurye », par Anthoinne de Lestang, demeurant à Saint-Biez-en-Belin, Marin Mouche, demeurant à La Suze, maistres maczons, Joachim Moriceau, maistre charpentier, faiseur de meulles et meullins, demeurant en la parroisse de Foulletourte, Michel Loret l'aysné et Pierre Mersenne, maistres couvreurs, demeurans,» le premier à Requeil et le second à Oizé (1).

« Si l'on en juge par la tour à pans de l'église, ancienne cage d'escalier du logis seigneurial, les

(1) Archives des Perrais. Cahier papier, des 26 novembre et jours suivants 1600.

constructions de la Cour de Foulletourte remontaient à la fin du XVe siècle ou au commencement du XVI. Elles étaient élevées non loin et à gauche de l'ancien chemin du Mans à La Flèche, sur un petit coteau qui domine le ruisseau de Fessard. Les bâtiments s'élevant autour d'une cour irrégulière, se composaient encore, à la fin du XVIe siècle, d'une fuie, d'une chapelle, de communs et de la maison seigneuriale, le tout entouré d'une « saincture de murailles ». Quant au manoir proprement dit, aujourd'hui converti en église, il était flanqué, du côté de la cour, de sa tour hexagonale, terminée par une partie en saillie sur corbeaux, et comprenait une cave, une cuisine, la « chambre des filles, estant sur la cave », la chambre du seigneur, « l'estude estant au bout d'icelle chambre », la « garde robbe», la grande salle de la maison, une chambre au bout de cette salle « appellée la chambre rouge », le tout au rez-de-chaussée. A l'étage se trouvaient plusieurs chambres et un grand grenier sur la pièce située au-dessus de la grande salle. Ce n'était pas un château fort proprement dit, mais une habitation rurale, protégée contre un coup de main, succédant, peut-être, à un donjon féodal, digne d'abriter les anciens seigneurs de Foulletourte, premiers chevaliers des comtes du Maine » (1).

Des souterrains voûtés, en pierres de taille et dont l'ouverture se trouvait dans le puits du château, mettaient celui-ci en communication avec plusieurs points éloignés. L'un avait son issue à un kilomètre de là, à La Hardonnière, et il y a quelques années on a retrouvé les traces d'un autre à La Mulottière.

La châtellenie de Foulletourte relevait de la baronnie de Château-du-Loir. Son possesseur devait foi et hommage lige au comte du Maine, son suzerain, et << toutesfoiz » qu'en sa présence celui-ci voulait mon

(1) Abbé Amb. Ledru, Histoire de la Maison de Broc, p. 119.

ter à cheval, il était tenu de lui « chausser l'esperon du pié destre ». En retour, le jour où il accomplissait ce devoir, le comte du Maine devait le faire servir par ses écuyers et lui donner une livrée comme à l'un d'eux.

Il avait droit de haute, moyenne et basse justice, de four à ban, de fuie, de pêche, de garennes, de mesures à blé et à vin, de sceaux à contrats, dans toute sa seigneurie, d'usage et de pacage dans la lande du Bourray et dans la forêt de Longaunay; de banvin pendant quarante jours, pendant lesquels il pouvait « vendre le vin du creu de sadite chatellenie en sa maison de Foulletourte, par les mains de ses serviteurs et sans assiette », et sans pouvoir « cedder, transporter ou bailler à ferme ce droit, à peine d'en estre déclaré descheu »>.

Son domaine comprenait, en 1457, outre le château de Foulletourte, comprenant « maison, estraiges, courtilz, vergiers, jardins et foussez, allées, yssues et dépendances d'icelles choses et un réservoir à mectre poisson », la métairie dudit lieu de Foulletourte, les bois de La Jarriaye, d'une contenance de deux cents arpents, ceux de Rèmes, sauf les droits du comte du Maine (1), une autre lande entre Foulle

(1) Ses fourches patibulaires étaient dressées dans les bois de Rèmes, au lieu qui en a conservé le nom de La Justice (Chartrier des Perrais).

<< Item, une pièce de bois et landes appellés les bois de Rèmes sis près voustre forest de Longaulnay, contenant en bois que en landes huit cents arpents ou environ, duquel bois vous prenez et avez droit de prendre tous les droits que ès autres bois segréaux de voustre ditte forest de Longaulnay vous appartient : c'est à scavoir que vous avez droit de prendre et avoir l'herbaige des bestes herbaigées ès bois et landes de Rèmes, sauf que mes bestes y sont franches sans payer aucun herbaige.

.Item, y avez droit de prendre la tierce partie de la vente du bois toutesfoiz que le cas y échet qu'il est vendu avec l'enchère qui par dessus le prix que je aurois vendu ledit bois seroit mise, si aucune y est, et moi les deux parts dudit bois m'appartient.

Item, quand pesson audit bois et voustre forest est crié à parnaige

letourte et La Fontaine-Saint-Martin, joignant d'une part aux bois de Rèmes, « le grant chemin mançais entre eux », contenant trente arpents environ; le four à ban et le moulin de Foulletourte, « l'aistre » de La Huonnière, les étangs de La Hardouinière, de Sion et de La Bezardière, et les habergements de La Lamberdière et de La Brière, à Yvré-le-Pôlin (1).

Sa mouvance comprenait la plus grande partie du territoire de la paroisse de Cerans, soit directement, soit par l'intermédiaire de divers petits arrière-fiefs; elle s'étendait en outre sur les paroisses voisines : Parigné-le-Pôlin, Oizé, Yvré-le-Pôlin et Saint-Gervaisen-Belin. Ses vassaux, tous tenus à la foi et à l'hommage simple et en plus à quelques deniers de service, lui devaient Palluau, 18 d. et un cheval; Montaupin-La Cour, à Oizé, 7 s. 6 d.; L'Orgeardière, à Oizé, 4 d.; La Chevalerie, à Parigné-le-Pôlin, 3 s. et un cheval « à muance de seigneur »; Rouveau, à Oizé, 12 d. ; le château des Perrais, obéissance; La Herpinière, 12 d.; La Jeunaisière, 6 s.; La Belinière, 16 d. ; la Motte de La Forterie, à Parigné-le-Pôlin, 7 s. 6 d. ;

je vous suis tenu payer pour le parnaige dudit bois douze soulz pour voustre droit de parnaige, et puis prendre et lever iceluy parnaige par quarante jours commençant au temps dudit parnaige de voustre dite forest.

<Item, avez droit de prendre et avoir la tierce partie de la minière à fer desdits bois et landes, et les deux parts m'en appartiennent.

Item, ai droit de prendre par moi ou par mes gens à ce commis bois audit lieu de Rèmes pour mon usage, tant à faire maisons, merrains, chauflaige pour ma maison que pour le four à ban et pour les réparations de mes moulins et estangs, que à toutes autres choses nécessaires pour la terre et appartenances de Foulletourte, ainsi que moi et mes prédécesseurs en avons accoustumé à user anciennement. << Item, ai droit d'avoir la connoissance des malefaicteurs, avec l'amende, pris par moi ou par mes gens et officiers, et s'il advient que vos officiers les prennent avant les miens, la punition vous en appartient par prévention. (Archives nationales, P. 345 3, cote 63. Aveu rendu par Jean de Bouillé, écuyer, seigneur de Foulletourte, au comte du Maine, le 28 novembre 1457.

(1) Archives nationales, P. 345 3.

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