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mourut en 1613. En 1626, sa veuve reçoit la déclaration des Jésuites de La Flèche pour leur terre et fief de la Moinerie. De ses neuf enfants, une fille, Gabrielle, épousa Renault de Sévigné, seigneur de Montmoron; elle eut, en partage, en 1636, la terre du Coudray qui passa ainsi dans la maison des Sévigné.

Gabrielle et Renault de Sévigné eurent au moins 7 enfants; l'aîné, René-François, posséda le Coudray jusqu'en 1686; les deux plus jeunes, Christophe-Jacques et Jacques-Christophe (filleul de la célèbre marquise de Sévigné), furent tous deux des officiers de marine fort distingués. M. de Beauchesne nous fait, de leurs campagnes maritimes, un récit des plus attachants.

En 1716, la terre du Coudray retourne à Françoise de Quatre-Barbes, dame de Saint-Denis du Maine qui en opère le retrait féodal; et à la fin du XVIIIe siècle elle est dans la famille de Croixmare.

Pour être complète, l'étude de la terre du Coudray devait comprendre aussi les deux chatellenies de Chemeré et de Saint-Denis du Maine qui y ont été successivement annexées.

Le travail de M. de Beauchesne, fruit de longues et minutieuses recherches, nous découvre une fois de plus chez l'écrivain un talent littéraire de premier ordre et chez l'historien une science puisée aux meilleures sources.

Maurice Boutry. · Choiseul à Rome. Lettres et mémoires inédits 1754-1757. Introduction par André HALLAYS. Paris, Calman-Lévy.

L'illustre famille de Choiseul, issue des comtes de Langres, et qui tire son nom de la terre de Choiseul, en Champagne (arrondissement de Chaumont), s'est divisée en trois branches principales celle des ducs de Choiseul, marquis de Stainville, à laquelle appartient l'ambassadeur et ministre, objet du livre de M. Boutry; la branche des ducs de Praslin, qui intéresse plus particulièrement notre programme, puisqu'elle donna les seigneurs de La Flèche; enfin la branche des comtes de Beaupré qui a fourni elle-même trois autres branches, dont celle des comtes de Choiseul-Gouffier.

Ce livre de M. Boutry est déjà vieux de quelques années, mais il l'a réédité en 1903, pour la plus grande satisfaction des lecteurs qui recevaient toujours l'énervante réponse: épuisé.

Etienne-François (1719-1785), comte de Stainville, puis duc de Choiseul, fut ambassadeur à Rome par la toute puissance

de Mme de Pompadour, et, grâce à elle encore, devint ministre de la guerre et de la marine en 1761.

M. Boutry publie la correspondance de Choiseul pendant l'ambassade de Rome; cette correspondance est précédée d'une préface dont l'auteur nous dit : « La tâche modeste du préfacier sera de mettre le lecteur à même de connaître les deux personnages qui vont se trouver en présence: le pape et l'ambassadeur ». Le nom du préfacier nous dit l'excellence de la préface: c'est M. André Hallays, le Flâneur des Débats que nos lecteurs ont su goûter déjà dans ses délicieuses flâneries au pays de Ronsard.

La tâche du préfacier n'était pas si modeste que le veut dire «< trop modestement » M. André Hallays, car il s'agissait de présenter deux personnages de haute valeur, le pape, Benoit XIV, et l'ambassadeur de France, le duc de Choiseul. M. André Hallays nous peint ces deux caractères en quelques traits rapides, mais il y met cette précision et cette clarté dont il a le secret. Il dit, en terminant :

<«<Les documents qui sont aujourd'hui publiés éclairent donc un très curieux chapitre de l'histoire religieuse du XVIIIe siècle. Ils mettent en lumière la figure d'un des papes les plus remarquables des temps modernes, et, en même temps, celle d'un homme d'Etat, qui, plus tard, devait gouverner la France. Enfin, si on les lit avec soin, on y découvre sans peine beaucoup de détails qui montrent combien peu ont changé, depuis cent années, les relations des Etats, et, en particulier, de la France avec le Saint-Siège. Il nous a paru superflu d'insister sur ces rapprochements.

>>

Dom Cabrol, bénédictin de Solesmes, abbé de Saint-Michel de Farnborough (Angleterre). Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie. Fascicule III.

Nous avons déjà présenté à nos lecteurs ces deux premiers fascicules de ce savant dictionnaire. (Cf. Annales Fléchoises, I-248 et 1-328. Le 3° fascicule consacre encore 200 colonnes à l'Afrique, (Histoire et topographie, liturgie antenicéenne et postnicéenne, archéologie, langues parlées) et renferme de précieux détails (gravures à l'appui) sur les antiques églises africaines. Les articles en sont signés : F. CABROL, H. LECLERCQ, c'est dire toute leur autorité et toute leur valeur.

Au même fascicule, on lit une étude, de H. LECLERCQ, sur l'Agape ou repas funèbre, aux premiers siècles, une autre de P. ALLARD sur sainte Agathe. Vient ensuite (de H. LECLERCQ), l'histoire fort intéressante d'Agaune, lieu célèbre près du lac

Léman par le massacre d'une légion au IVe siècle; le concile d'Agde est étudié par Dom CABROL et, enfin, le fascicule se termine par le mot Agneau. On étudie le symbolisme général et primitif de l'agneau: c'est ensuite l'Agneau muni des attributs du Bon-Pasteur, l'Agneau sur la Montagne. Chacun des articles cités est accompagné d'une excellente bibliographie, indication complète de tous les ouvrages à consulter sur la question.

Paul Delaunais.

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Vieux Médecins Mayennais. PierreHenri Hippolyte Bodard de la Jacopière (1758-1826), fit ses humanités au collège de La Flèche.

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L'auteur est trop connu par ses humouristiques travaux pour qu'il soit nécessaire de le louer ici longuement. Ses livres ont fait les délices de milliers de lecteurs, mais bien peu, peut-être, savent que l'auteur, sarthois d'origine, a, par sa famille, de nombreuses attaches avec la Flèche et la Vallée du Loir. Ce nous est une raison et nous en sommes heureux d'annoncer ici son dernier volume. Voici ce qu'en dit le Bulletin de la Société bibliographique (septembre): «Les âmes simples qui prennent au sérieux les grandes phrases creuses des «< frères et amis» apprendront, par l'exemple du naïf Alcide Chanteau, combien les théories des socialistes ressemblent peu à leurs actes. Ce livre a donc son actualité: sa forme humouristique et ses illustrations feront accepter plus volontiers encore les leçons utiles qu'il pourra donner aux jeunes ouvriers et apprentis que séduisent les fallacieux programmes socialistes. >>

L. de Farcy et P. Pinier. Le Palais épiscopal d'Angers. Angers, Germain et Grassin, 1903.

<< Les auteurs n'ont point voulu écrire l'histoire des Evêques d'Angers, mais simplement faire connaître leur demeure et les montrer eux-mêmes dans ce beau cadre de pierre où ils ont vécu. On peut dire que le palais épiscopal a été, plus que la demeure des comtes, le cœur de la cité angevine. Tout Angers pendant sept ou huit siècles, a défilé dans ces murs vénérables.

<< Dans la première partie de l'ouvrage, MM. de Farcy et Pinier ont résumé les diverses transformations qu'a subies le monument depuis le XIe siècle jusqu'à nos jours. La seconde partie est un examen minutieux de tout ce qui compose ou de tout ce qui composait jadis le palais. L'objet

de la troisième partie, ce sont les évêques eux-mêmes, avec leurs habitudes, leur genre de vie, le personnel que réclamait leur administration, le mobilier dont ils ornaient leurs salles, les fêtes et les cérémonies dont leur demeure a été le théâtre au cours de sa longue histoire. Cette dernière partie n'est pas terminée; ce sera l'objet d'un second volume, que les historiens et les savants attendront avec impatience. 26 gravures et plans facilitent l'intelligence du texte, même à ceux qui n'auraient pas souvent parcouru l'édifice. L'évêché d'Angers est un des plus beaux de France; il aura désormais une monographie digne de lui. Peut-il en être autrement, quand il s'agit d'une œuvre signée du savant chanoine Pinier et de l'éminent auteur de la Monographie de la cathédrale d'Angers? »

(Extrait de l'Anjou Historique, septembre.)

Lucien Pinvert. Lazare de Baif (1496? 1547), in-8°, 130 p. Paris, Fontemoing, 1900.

L'avocat distingué, qu'est M. Lucien Pinvert, se double d'un fin lettré, et le docteur en droit pouvait, aisément, sans crainte, affronter les épreuves du doctorat ès-lettres. 11 le fit, et c'est sa thèse latine que je présente aujourd'hui à nos lecteurs.

Le sujet qu'elle traite est du plus haut intérêt pour les Annales Fléchoises, et c'est, sans contredit, le meilleur ouvrage qui ait été fait jusqu'ici, sur notre illustre compatriote, Lazare de Baïf. Nous commencerons donc très prochainement à en publier de longs extraits. J'en ai, tout dernièrement, obtenu l'autorisation nécessaire de l'auteur lui-même, qui me l'accorda de vive voix avec la plus grande bienveillance, y ajoutant les plus flatteuses promesses pour notre jeune revue.

Je me contenterai donc aujourd'hui de reproduire en partie l'excellent compte rendu qu'en donna jadis M. V.-L. Bourilly dans la Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine. Ce sera comme la préface de notre publication future.

«En étudiant Jacques Grevin, sur lequel il a publié un << ouvrage excellent (1), M. Pinvert a tout naturellement été «< conduit à s'occuper de ceux qui préparèrent les voies au «<théâtre Français et fournirent les premiers modèles du «< nouveau genre dramatique. C'est ainsi qu'il a rencontré << Lazare de Baïf; et séduit par cette figure jusqu'à ce jour «< restée presque complètement dans l'ombre, il a entrepris (1) L. Pinvert (Jacques-Grévin) (1538-1590), in-8°, 1898.

« de la faire revivre dans ce livre qu'il nous donne aujour «<< d'hui.

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« Lazare de Baïf naquit à la Cour des Pins près La Flèche, « vers 1496. Il appartenait donc à cette génération qui, élevée « d'abord dans les fastidieuses disciplines du moyen-âge, «vit poindre les premières heures de la Renaissance, et, « pleine d'enthousiasme pour la culture antique, ne craignit point de se la procurer au prix des plus rudes « efforts, allant la chercher même à son lieu d'origine, dans « cette Italie qui, dans son sol, dans ses bibliothèques, <«< avait gardé les débris glorieux de l'antiquité. Tels sont les «< frères du Bellay, Guillaume et Jean, Guillaume Pellicier, «<le futur évèque de Montpellier, Jacques Colin, Melin de << Saint-Gelais, etc., pour ne citer que des Français. Un <«<< double trait les caractérise d'abord, ils se sont tous for« més à peu près complètement eux-mêmes, par un travail << opiniâtre et continu, n'ayant trouvé, en France surtout, que « de rares maîtres, obligés d'aller faire, pour ainsi dire, un « stage en Italie d'où ils ont rapporté un savoir très étendu, parfois encyclopédique, et des idées très larges et très & humaines; en second lieu, ils ont été en même temps que << des humanistes, des hommes d'action: ils ont composé « des livres, publié des travaux d'érudition, sans pour cela « négliger les affaires publiques dans les charges dont ils <«< étaient pourvus. De là, la complexité de leur vie et le « charme qui s'en dégage: car leur esprit a trouvé dans « cette activité le fond solide de réalités grâce auxquelles << ils ont éprouvé et enrichi leurs connaissances; et de leurs <«< connaissances, ils ont tiré des principes et des règles pour discipliner leur activité et la diriger aux fins voulues. «Lazare de Baïf a donc été à la fois humaniste et homme « d'action. M. Pinvert a marqué ces deux caractères, le pre«mier plus fortement que le second. Comme humaniste, Baïf <«<est original parce que l'un des premiers, avec Budé, il a « possédé à la fois le latin et le grec qu'il apprit à Rome de <<< Lascaris et de Masurus. A sa connaissance de la langue <«<< latine nous devons différents traités d'érudition comme le « De re Vestiaria (1526), le De Vasculis (1531), le De re Navali « (1536); à sa connaissance du grec, deux traductions en vers « français, de l'Electre de Sophocle (1537), de l'Hécube d'Euripide (1544). C'est par ces deux dernières œuvres que Baïf « a préparé la renaissance du genre tragique. En réalité, son <«<action comme humaniste s'est exercée moins par des « œuvres que par sa vie, ses relations, ses conseils, ses

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