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nation qu'on puisse lui supposer. J'ai fait don de ma trouvaille à l'un de mes confrères, qui lui a fait les honneurs de son musée; il n'a pas collé d'étiquette.

REVUE DES DEUX-MONDES.

Alfred Rebelliau.

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Un épisode de l'histoire religieuse du XVIIe siècle. La Compagnie du Saint-Sacrement (16271666).

Le P. Le Lasseur S. J. trouvait, il y a vingt ans, à la Bibliothèque Nationale, les Annales de la Compagnie du S-Sacrement, par le comte René de Voyer d'Argenson. En 1888-89, le P. Clair S. J. les analysait dans les Etudes; en 1899, M. Rabbe les présentait à nouveau dans la Revue historique; en 1902, un bénédictin, Dom Beauchet-Filleau, les publiait intégralement, pendant que M. Raoul Allier en faisait un savant commentaire sous ce titre la Cabale des Dévots. (Cf. Compte rendu L. Brunel, Revue d'Histoire littéraire de la France). Enfin, M. Alfred Rebelliau en fait à son tour le sujet d'une étude fort intéressante.

Le premier groupe de cette «< Compagnie du Sacrement » fut constitué à Paris, en 1630. Il y en eut 56 autres dans toute la France. La Flèche, Angers, Tours, Poitiers, Laval eurent leur groupe. Nous savons que la «< Confrérie du S'-Sacrement » existait à La Flèche depuis la fin du XVIe siècle. Mais nulle part nous n'avons trouvé à côté la co-existence d'une société secrète la «< Compagnie du S1-Sacrement ».

A la vérité, cette compagnie se dérobait à la connaissance des autorités locales, à celle de l'Evêque surtout. Ce nous est une raison d'expliquer le silence absolu que gardent sur elle nos archives fléchoises.

Cependant, la « Compagnie du S'-Sacrement » s'était formée pour lutter contre les protestants et plus tard les jansénistes, et, si l'on se rappelle que La Flèche était proche de Saumur, foyer de protestantisme, proche d'Angers, ville des Jansenistes par la famille de l'évêque Henri Arnauld, et si on ajoute que nous avions à La Flèche même, à côté du collège royal, une école janséniste ou le « Petit Collège », fondée par Jean Gallard, en 1655, on ne trouvera pas étonnant que notre ville, centre d'activité religieuse et littéraire au XVIIe siècle, ait été pourvue d'un groupe de cette fameuse « Cabale des Dévots ».

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* REVUE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU MAINE, t. LIV, 2o livraison.

Robert Triger. Excursion archéologique du 2 août 1903, Cf. infrà.

Raoul de Linière. M. de Millon et Malborough aux sièges de Liège et de Huy (1702-1703).

Grâce à des documents originaux conservés au château de la Groirie (Trangé), M. de Linière nous présente une étude d'histoire générale vraiment fort intéressante. On y voit aux prises, à Liège, M. de Millon et le fameux comte de Malborough; le premier dut capituler devant le second. Les diverses phases de ce siège nous sont présentées d'une façon précise et savante, dans un récit fort attachant, et nous tenons d'autant plus à en renouveler à l'auteur nos félicitations et celles des Annales Fléchoises, qu'il fut le fondateur et le soutien, avant la lettre, de la jeune revue fléchoise.

REVUE D'HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

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classique en France.

Etudes sur les origines de la tragédie

- Comment s'est opérée la substitution de la tragédie aux Mystères et Moralités (suite). Cf. Annales Fléchoises, t. II, p. 207-208.

Dans un premier article, l'auteur nous a donné une liste qui pouvait nous montrer comment le théâtre de la Renaissance s'était substitué au théâtre du XVe siècle. En étudiant cette liste, on voit que « beaucoup de poètes ont écrit en vue de la représentation, mais, par désespoir d'y atteindre jamais, se sont réduits à se faire imprimer... Mais les représentations n'ont jamais cessé d'être et désirées et nombreuses. » M. Lanson nous découvre ensuite le caractère et le sens de ces représentations, qui ont été tout d'abord offertes au public, à la cour ou dans des collèges. Elles disparurent vite de la cour, où le besoin d'échapper aux réalités cruelles des guerres civiles, faisaient désirer de plus joyeux amusements. La tragi-comédie et la pastorale parurent cependant dans certains palais, comme à Usson, chez la reine Marguerite.

Les mises en scène des pièces jouées à la cour, dans les châteaux, sont merveilleusement décrites par M. Lanson. Costumes, décors, tout était riche et somptueux, digne de l'auditoire. Aussi ces représentations laissaient-elles un souvenir enchanteur dans les esprits. Ronsard pouvait dire avec raison :

Quand voirrons-nous quelque tournoi nouveau?
Quand voirrons-nous par tout Fontainebleau
De chambre en chambre aller les mascarades?
Quand voirrons-nous le matin les aubades

Quant aux représentations données par les écoliers dans les collèges, on en a méconnu jusqu'ici le caractère et l'importance. Aujourd'hui, où la scène a ses acteurs de profession, on regarde comme puérils les exercices scéniques des collèges. Mais, au XVIe siècle, il n'y a pas encore d'acteurs de profession; presque partout, à la cour comme au collège, il n'y a que des acteurs d'occasion, qui attirent toujours le public.

Les écoles et les collèges ont fait, au XVIe siècle, la fonction d'un «<< Théâtre libre ». Aux compères de la Passion le vieux répertoire; aux écoliers le théâtre nouveau. On jouait non pas seulement dans l'enclos des collèges, mais au dehors. Ainsi, au Mans, sont représentées publiquement les pièces de Samson Bedouin et celle de René Flacé. Ces représentations scolaires se multiplièrent en France, si bien que Paris retardait sur la province. Mais Hardy et sa troupe, en installant la tragédie, la tragi-comédie, la pastorale sur la scène de l'hôtel de Bourgogne, rendirent au théâtre parisien la prépondérance, la direction du mouvement dramatique. Pierre Lafenestre. François Maynard (1582-1646).

M. Lafenestre tire merveilleusement de l'oubli si injuste où il est tombé le poète François Maynard. Venant au monde à l'heure où Ronsard le quittait, Maynard fut tout d'abord un ardent Ronsardisant de 1606 à 1620. Il était en effet secrétaire de la reine Marguerite, dont la Cour d'Usson était un asile ronsardiste. Mais en quittant cette Cour pour celle de Louis XIII où Malherbe régnait en maître, Maynard fut à son tour Malherbisant. Maynard jeune et ronsardisant a encore un autre titre à notre attention: il fut le condisciple et l'ami de Racan. Méconnu à tort aujourd'hui, Maynard a joui, de son vivant, d'une véritable renommée; nul ne lui rendit justice tout d'abord, et on connaît la requête du poète à Richelieu et la réponse de celui-ci, le tout vaut d'être cité bien que M. Lafenestre n'en parle pas :

Armand, l'âge affaiblit mes yeux,

Et toute ma chaleur me quitte :

Je verrai bientôt mes aïeux

Sur le rivage du Cocyte,

Là, je serai l'un des suivants

De ce bon monarque de France (François Ier)

Qui fut le père des savants

Dans un siècle plein d'ignorance.

Dès que j'approcherai de lui,

Il faudra que je lui raconte
Tout ce que tu fais aujourd'hui
Pour combler l'Espagne de honte.
Je contenterai son désir
Par le beau récit de ta vie,
Et charmerai le déplaisir
Du malheureux jour de Pavie;
Mais s'il demande à quel emploi
Tu m'as occupé dans le monde,
Et quel bien j'ai reçu de toi,

Que veux-tu que je lui réponde?

Rien, répondit le cardinal.

Maynard se vengea par ce sonnet, l'un des deux ou trois

entre mille auxquels Boileau faisait grâce :

Par vos humeurs le monde est gouverné,

Vos volontés font le calme et l'orage,

Et vous riez de me voir confiné,

Loin de la Cour, dans mon petit village..

Cléomédon, mes désirs sont contens,

Je trouve beau le désert où j'habite,
Et connois bien qu'il faut céder au tems,
Fuir le monde et devenir ermite;

Je suis heureux de vieillir sans employ,
De me cacher, de vivre tout à moy,
D'avoir dompté la crainte et l'espérance,

Et si le ciel, qui me traite si bien,
Avoit pitié de vous et de la France,
Vostre bonheur seroit égal au mien.

-

L. Brunel. La Cabale des dévots par Raoul ALLIER. Compte rendu précis et fort intéressant de ce livre, non moins intéressant, que M. R. Allier publiait l'année dernière et dont l'apparition a suscité bien des étonnements. La << Cabale des dévots » (1627-1666) fut appelée aussi « la Compagnie du Saint-Sacrement ».

Voir, Revue des deux Mondes, l'étude de M. Alfred Rebelliau sur le même sujet.

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Joseph Vianey.

par Léon SÉCHÉ.

Euvres complètes de Joachim du Bellay,

Compte rendu qui rend toute justice à l'œuvre importante

de M. Léon Séché.

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Délicieuse poésie que nous sommes heureux de mettre sous les yeux de nos lecteurs. Avec nous ils goûteront le réel talent de notre jeune compatriote.

QUAND LA NUIT TOMBA

A Henry DELTEIL.

Le vent qui se jouait au milieu des lueurs
D'un soleil que le soir transperçait de sa lance,
Etait si doux qu'à peine il rythmait le silence,
Le silence pensif, palpitant comme un cœur.

La mer frôlait les rocs, puis, l'écume en dentelle
Venait s'épanouir sur le sable doré.

Des oiseaux s'éployaient dans l'air tiède et cendré
Et les barques au loin semblaient être des ailes.

Le cœur bercé, les yeux perdus, les bras unis,
Nous laissions, tous les deux, l'heure magicienne
Nous entrainer, avec des secrets de sirène,
Loin des réalités, vers des rêves bénis.

Ah! dans un soir pareil effeuiller des promesses
Et des serments tremblants d'éternelles amours!
Les faisions-nous chanter, les Jamais, les Toujours,
Mais les Toujours surtout, meilleurs que des caresses!

O ma sœur, souviens-toi. Tout était éternel.
Notre amour triomphant était pareil aux roches.
Le Destin pouvait bien le battre à coups de pioches,
Il resterait debout, superbe, face au ciel.

Mais dans l'immense paix recueillie et mystique,
Comme l'oiseau surpris qui s'abat sous le plomb,
La Nuit tomba soudain avec du sang au front,
Les yeux troués, le cœur béant, sombre et tragique.

Le vent joli, n'eut plus son rythme cadencé.
Un long frémissement fit frissonner la côte...
La Lune enfin surgit, perverse, aride et haute,
La Lune... œil sans prunelle, immobile et glacé.
La mer qui someillait reprit sa course vaine,
Sa pauvre course folle et sans cause, et sans fin...
Sort misérable !... Aller sans but... Manger sans faim,
Sort de la mer, oh! sort de l'existence humaine...

Mon amie, mon amie, en allée aux lointains,
Souviens-toi du sourire épuisé que nous cùmes
Dans cette lourde nuit d'épouvante et de brumes
Qui noyait tout d'un coup nos espoirs enfantins,

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