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FIEF DU PRIEURÉ

DE LA FONTAINE-SAINT-MARTIN

Ce fief comprenait à Cerans la métairie du Boulay, qui lui devait 18 boisseaux de seigle mesure du prieuré et 24 autres boisseaux mesure de Foulletourte, et 4 deniers de cens; les lieux de La Porte, de La Braudière, de La Haverie et de La Rousselerie, qui lui payaient 11 boisseaux de seigle et 5 s. 6 d. de cens; ceux de La Hellandière, 5 s. de cens; du Chesne, 6 s. 4 d. de cens; des Terriers, 16 s. 4 d., une poule et deux corvées à faucher, de cens; de La Brardière, 12 boisseaux de seigle de rente foncière; le clos de vigne du Souillet, 20 d. de cens; le cloteau du Sablonnay, 2 s. 6 d. de cens; des maisons et des jardins au bourg de Foulletourte, etc. Jeanne Le Vayer, prieure de La Fontaine-Saint-Martin, bailla à cens à Denis Groënet et à sa femme, en 1380, la place d'une de ces maisons, « avec le droit de vendre vin en détail le temps durant du ban du seigneur de Foultourte et autre temps », à la charge de tenir ces choses de son prieuré (1).

MOULIN DE FLOUÉ

Le moulin de Floué relevait du fief de Cerans sous le devoir de l'obéissance.

Jeanne de La Bucelière, veuve de Robert de Clermont, chevalier, et ensuite de Geoffroy Burel (2), aussi chevalier, donna aux religieuses de La Fontaine

(1) Archives de la Sarthe, H. 1508.

(2) Un ancêtre de ce chevalier, Durand Burel, avait assisté en 1151, comme témoin, à la confirmation aux religieuses de La FontaineSaint-Martin, par Henri, duc d'Anjou, du don de 60 livres angevines de rente que Geoffroy, son père, leur avait fait (Archives de la Sarthe, H. 1530.)

Saint-Martin, en février 1252 (v. st.), tous ses droits sur le moulin de Floué ou Flouet, à Cerans, où il devra être établi une chapelle desservie par un prêtre et à l'entretien de laquelle seront affectés les revenus du moulin, à la réserve d'un septier de froment (12 boisseaux) applicable chaque année à la pitance du prieuré, pour la célébration de l'anniversaire d'elle et de Geoffroy Burel. A son exemple, en mai 1254, Agnès, veuve de Pierre Burel, chevalier, et alors remariée à Hubert Potart, chevalier, céda aux mêmes religieuses, pour le salut de son âme et de celles de ses ancêtres, tout ce qu'elle pouvait avoir sur ce moulin.

Les religieuses convertirent ces droits en une rente annuelle et perpétuelle de six septiers de mouture rendus en leurs greniers, moitié le jour de la Nativité de la Vierge, moitié le jour de Noël.

Le curé de La Suze percevait également une rente foncière de trois livres sur le moulin de Floué, et le titulaire de la chapelle de Notre-Dame de Pitié desservie en l'église Saint-Pavin de la Cité du Mans une autre rente de trois livres (1).

LA MERSERIE

Nicolas Bordier en est seigneur en 1675 (2).

(1) Archives de la Sarthe, H. 1508 et 1533. Inventaire des titres du fief de Cerans, 1770. (2) Archives de la fabrique de Cerans.

H. ROQUET.

Archives des Perrais.

PIÈCE JUSTIFICATIVE

1635, juillet, Fontainebleau.

ERECTION PAR LOUIS XIII DE LA SEIGNEURIE DE FOULLETOURTE EN VICOMTÉ, EN FAVEUR DE SÉBASTIEN DE BROC, CHEVALIER, SEIGNEUR DES PERRAIS ET DE FOULLETOURTE. Archives des Perrais. Original avec grand sceau royal en cire verte sur lacs de soie.

«<Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut.

« Les bons et recommandables services que notre cher et bien amé Sébastien de Broc, chevalier, seigneur des Perretz et de Foultourte, gentilhomme ordinaire de notre chambre, a renduz au feu roy, notre très honoré seigneur et père d'heureuse mémoire, et à nous, méritant un assuré témoignage du contentement que nous en avons par quelque marque d'honneur qui passe à ses enfans et postérité, à ce que, par cette gratitude, ilz soient incitez à imiter sa vertu, si que bien informez que la terre, fief et seigneurie des Perretz relève directement et par moyen de la terre et seigneurie de Foultourte, tenue de nous en plain fief en tiltre de haulte, moyenne et basse justice, avec droict de bailler mesures à bled et à vin, sceaux à contractz et autres beaux droictz, le tout de bon et grand revenu, mouvant et relevant directement de nous à cause de notre chasteau du Mans; de notre grâce spécialle, plaine puissance et authorité royalle, nous avons ladite terre, fief et seigneurie des Perretz, en ce qui est directement tenu dudict Foultourte, joincte, unie et incorporée, joignons, unissons et incorporons à ladite terre, fief et seigneurie de Foultourte, et icelle terre de Foultourte créée et érigée, créons et érigeons, par ces présentes signées de notre main, en nom, tiltre et qualité de vicomté; voulons et nous plaist que doresnavant ledit de Broc, ses enfans, successeurs et ayant cause la tiennent et possèdent audit tiltre, et nous en rendent la foy et hommage soubz un seul et mesme adveu et desnombrement, y establissant juges et officiers nécessaires pour rendre la justice aux vassaulx qui en relevent, mesme qu'il fasse édiffier et eslever fourches patibulaires en lieu commode, tel que bon luy semblera, dependant de ladite terre, et jouissent de tous les honneurs, dignitez, droictz, prérogatives et préeminances y appartenans, telz et semblables

que les autres vicomtes de ce royaume, selon la coustume des lieux, sans aucune augmentation ny changement de droictz, de ressort et jurisdiction.

« Et pour ce que ledit de Broc nous a faict entendre ladite terre de Foultourte estre scituée en pays bon et fertil, abondant en bledz, fruictz et bestial, nous y avons, de nostre mesme grâce, créé et érigé, créons et érigeons deux foires et un marché, pour y estre lesdites deux foires tenues par chacun an l'une le seizième aoust et l'autre le jour de sainte Catherine, et ledit marché au jour de mardy de chacune semaine. Voulons aussi qu'ausdits foires et marché tous marchands puissent porter, mener et conduire touttes sortes de marchandises licites, les troquer, eschanger, vendre et débiter soubz les libertés accoustumées des autres foires et marchéz de notredit pays; permettant audit seigneur de Foultourte faire bastir et édiffier en lieu commode halles, loges, bancs et estaulx nécessaires pour vendre à couvert lesdites marchandises, et de percevoir les droictz de minage et autres ordinaires et pouvoir deubz. Pourveu toutesfois qu'à quatre lieues à la ronde dudit lieu de Foultourte, il n'y ayt aux jours susdits autres foires et marchez auxquelles ces présentes puissent préjudicier, et sans que pour raison d'icelles on puisse prétendre aucune franchise, ny que nos droictz en soient diminuez.

<< Si donnons en mandement à noz amez et féaulx conseillers les gens tenans notre court de Parlement et chambre de nos comptes à Paris, ces présentes faire registrer et de leur contenu jouir et user ledit de Broc plainement et paisiblement, et au sénéchal du Maine ou son lieutenant, les faire aussy registrer et si besoin est publier à son de trompe en toutes les villes, bourgs, villages et bourgades voisines dudit lieu de Foultourte, pour estre icelles gardées et observées perpétuellement et à tousjours; car tel est notre plaisir. Et afin qu'elles soient stables, nous y avons faict mectre notre scel, sauf en autres choses notre droict et de l'aultruy.

«< Donné à Fontainebleau, au mois de juillet l'an de grâce mil six cens trente cinq, et de notre règne le vingt sixième.

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Sur le repli: « Par le roy : Bouthillier ».

NOTE

SUR LE MOULIN DES BELLES-OUVRIÈRES

En des vers gracieux, M. H. Thirant nous a dit récemment le charme de notre Loir au moulin des Belles-Ouvrières (1), commune de Clermont. A cet attachant tableau je ne veux rien ajouter. Mon intention dans cette simple note est seulement de redonner à notre moulin son nom véritable. Sans doute, rien de plus poétique que ce nom de Belles-Ourrières, mais aussi rien de moins historique.

Ce moulin est, ni plus ni moins, l'antique demeure d'une famille Bellœuvre qui l'occupait dès le XIVe siècle. Parmi les censitaires de Créans, à cette époque, je rencontre en effet : Guillaume Beleurre qui doit 8 deniers de son «hebergement de la Beleuvrière ». Le même doit dix sols à l'angevine « de son herbergement de la Belle Euvrière et des appartenances ». Au deux novembre, il doit encore 13 sols pour son << herbergement de la Belleuvrière », 6 deniers au << judy absolu », « une mine de toutes ses chouses à l'angevine », et « deux chappons » à Noël (2).

Comme on voit, il y a loin de ce nom à la poétique appellation des Belles-Ouvrières. Je pourrais continuer les exemples pour les siècles suivants: ils ne pourraient que confirmer mon dire. Par ailleurs, la déformation du nom est trop facile à comprendre pour que je tente de l'expliquer.

LOUIS CALENDINI.

(1) Annales Fléchoises, t. II, (Août 1903), p. 133.

(2) Extraits d'un registre censitaire de Créans que nous publierons, avec avant-propos et commentaires, en janvier prochain. Les familles Bellœuvre, dont nous avons des représentants aux XIV®, XVe, XVI•, XVII, XVIIIe et XIXe siècles, sont encore nombreuses de nos jours au pays fléchois,

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