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LES SOULIERS DE NOËL

A mes petites amies, Germaine B... et Simone D...

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La nuit du saint Mystère;
Jésus-Emmanuel

Abandonne le ciel

Et descend sur la terre.

La neige aux blancs flocons
Tombe fine et serrée;
Et les vieilles maisons
Couronnent leurs pignons
De sa blancheur nacrée.

La mère a l'œil ravi
S'approche, puis se penche
Sur ce couple béni

Abrité dans son nid
De mousseline blanche.

Et quand, le cœur joyeux.

De maternelle joie,
Elle a couvé des yeux
Les berceaux gracieux
Enveloppés de soie,

Vers l'âtre aux chauds brasiers
Elle vient, souriante,

Et met deux gros baisers
Sur deux mignons souliers
De couleur éclatante.

C'est son couple charmant,
Sur la foi des légendes,
Qui, près du feu riant,
A, pour Jésus enfant,
Déposé ces offrandes.

Car notre cher Jésus
Vint pauvre sur la terre;
De froid ses pieds tout nus
Auraient été perclus,

S'il n'avait eu sa mère.

II

Bientôt minuit sonna,

Et dans le ciel plus calme

Un vol d'anges passa

Qui chantaient : « Hosanna! »

Et tenaient une palme.

L'un d'eux, sous des rayons

A la lueur sereine

Cachant ses cheveux blonds,

Sur les souliers mignons
Mit une bourse pleine.

Cela fait, il partit,

Et les deux sœurs jumelles
S'éveillèrent au bruit
Doux et charmant, que fit
Le souffle de ses ailes.

La mère murmura :

<< Dormez, petites reines;
« Au jour votre œil verra

« Ce que l'Ange apporta
« Du Ciel pour vos étrennes. »>

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Et la mère, au retour,
Sur son sein qui les choie,
Jusqu'à la fin du jour
Retint avec amour
Ses deux filles, sa joie.

«Restez toujours, toujours,
« Aussi bonnes, dit-elle,
« Pour que, chères amours!
« L'ange des premiers jours
« Vous garde sous son aile.

« Il charme, guide, instruit;
« Suivez-le d'un cœur ferme,
<< Croyez ce qu'il vous dit :
«<< La jeunesse s'enfuit
<«<Lorsque le cœur se ferme. »

HENRY GAUDIN.

CERANS-FOULLETOURTE

FÉODALITÉ

(SUITE ET FIN)

LES SOULLETTIÈRES

Les Soullettières relevaient du fief de Rouveau, à Oizé, sous le devoir de 8 d. de cens au jour des Trépassés. Ses détenteurs devaient chaque année, en rentes foncières, 30 livres à la prestimonie de la messe de neuf heures fondée en l'église de Cerans, 30 s. au seigneur de La Chevalerie et 22 s. aux religieux de Château-l'Hermitage (1).

COULÉARD

Le lieu et fief de Couléard relevait de la seigneurie de Cerans et lui devait chaque année 6 s. de cens, conjointement avec le lieu du Chardonnay (2).

Les religieuses de La Fontaine-Saint-Martin, à qui il appartenait en reconnurent formellement la suzeraineté à Jamet Francboucher, seigneur de Cerans, le 12 mai 1439 (3).

(1) Archives des Perrais.

(2) Archives des Perrais.

(3) Archives de la Sarthe, H. 1508.

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