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du nouveau Testament en faveur de sa famille (1) avec de courtes réflexions sur la doctrine et sur la morale chrétienne. Il y a joint un Abrégé de l'histoire universelle, où il rapporte des faits historiques très anciens jusqu'à Charles-Quint.

Un rhumatisme répandu sur tout son corps pendant trois années entières n'empêchait point les opérations de son esprit, et deux heures de conversation avec lui nous instruisaient plus que deux jours de travail dans le cabinet. Ayant appris la mort de M. Courdil, qu'il ne savait presque pas malade, il fut surpris d'une fièvre violente qui ne le quitta point et dont il décéda le 27 décembre 1711, àgé de 63 ans.

David Gilly avait été élu le 31 décembre 1687, membre de l'Académie d'Angers, et son installation avait eu lieu le 21 février suivant (2). Il eut pour successeur l'auteur de la notice ci-dessus, qui prononça son éloge le 6 juin 1714, jour de son installation.

David Courdil, élu au mois de mars 1693, fut installé le 14 mai suivant. Le 7 juin de la même année, il fit un savant discours « sur la question de savoir pourquoi les deux évangélistes saint Mathieu et saint Luc commencent la généalogie de J.-C. par Joseph qui n'était que son père putatif, et non pas par Joachim, père de la Vierge, dans lequel discours il a répondu à tout ce que les Juifs et les Gentils ont dit contre nous sur ce sujet » (3). Le 14 mai

(1) Il demeurait à la Doitée, paroisse de Soulaire.

(2) Le 17 mars 1689, M. Gilly iut un discours sur l'autorité des livres saints; le 27 février 1692, il parla sur les lois cérémoniales des Juifs et proposa un ouvrage qu'il méditait, où il justifierait quelles sont leur origine et leurs raisons; en 1698, il lut une dissertation sur ce sujet : « S'il est permis, en traduisant le texte de l'Ecriture, d'y ajouter quelques termes nécessaires pour l'intelligence du texte original, que la langue dans laquelle on traduit ne peut rendre sans ce secours »; le 14 mai 1699, il prononça l'éloge du roi, au nom de l'Académie, dont il était le chancelier depuis le 14 mai de l'année précédente.

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Cf. Ancienne Aca

(3) Procès-verbal des séances de l'Académie. démie d'Angers: Les travaux présentés aux séances, par l'abbé Uzureau (Angers, Germain, 1902).

1701, il prononça l'éloge de Louis XIV au nom de l'Académie, dont il avait été élu chancelier le 14 mai de l'année précédente. Il mourut en 1711, laissant une fille et un fils de son mariage avec Catherine de la Primaudaie.

F. UZUREAU,

Directeur de l'Anjou Historique.

NOS CÉLÉBRITÉS

SÉRIE DU XIXE SIÈCLE

MONSEIGNEUR BERNEUX

1814-1866

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Plus que tout

autre, SiméonFrançois Berneux devait prendre place dans ce « Panthéon de la vallée du Loir. Né à Châteaudu-Loir, cette petite ville coquettement assise presque aux confins de la Sarthe, il fut, pendant ses jeunes

années, le commensal de la noble famille de la Bouillerie, et crut même, un jour, qu'il serait envoyé comme vicaire à Bazouges.

Loin de moi la prétention de composer la biographie du saint évêque! Une main fidèle et amie l'a écrite,

il y a bon nombre d'années (1). Je ne veux ici que résumer cette glorieuse vie.

Le 14 mai 1814, dans une humble demeure de Château-du-Loir, au milieu d'une famille chrétienne, naquit Siméon Berneux. Après de fortes études au Petit Séminaire de Précigné (2) et au Grand Séminaire du Mans (3), l'abbé Berneux interrompit ses études, en 1831, pour prendre un préceptorat dans la famille Nouard, puis dans la famille de la Bouillerie, où il forma des liaisons « que ni le temps ni l'éloignement ne purent affaiblir (4) ».

Enfin, le jeune séminariste retourne à Saint-Vincent, a quelques velléités de vocation religieuse (5), est ordonné prêtre le 20 mai 1837, et nommé répétiteur de philosophie au Grand Séminaire (6). C'est à cette époque que, fatigué par l'étude, il attend un vicariat « Je vous confie cette dernière condition, écrit-il à M. Henri de la Bouillerie, son ancien élève, sous le plus grand secret; il serait trop fàcheux pour moi qu'il transpirât. Mais une chose délicieuse dont je vous prie de ne pas parler : c'est que Monseigneur m'a promis de me placer à Bazouges, s'il est possible d'y établir un second vicariat. A vous dire vrai, je n'y compte guère (7) ».

Professeur de philosophie au Grand Séminaire, il apprend, au contact de futures àmes sacerdotales, à connaître un autre apostolat, et, le 1er juillet 1839,

(1) Vie de Monseigneur Berneux, par M. l'abbé Pichon, 2e édition, Le Mans, Leguicheux-Gallienne, 1868, in-12 de 399 pages.

(2) Notice sur le Petit Séminaire de Précigné, Le Mans, Monnoyer, 1866, in-8° de 24 pages, p. 14.

(3) Essai historique sur les Séminaires du Mans, par l'abbé Pichon. Leguicheux, 1879, in-8°.

(4) Abbé Pichon, Vie de Monseigneur Berneux, citée p. 4. Nous emprunterons bon nombre de nos détails à ce dernier ouvrage.

(5) Vie de Mgr Berneux, citée pp. 8, 9.

(6) Ibid., p. 10.

(7) Lettre du 26 juillet 1837, citée par M. Pichon, op. cit., p, 10.

il dit en pleurant adieu à sa vieille mère, sans lui expliquer les motifs de son départ, et entre au Séminaire des Missions étrangères de Paris (1).

Depuis lors, la vie de Monseigneur Berneux se consacre tout entière aux infidèles ; c'est dire que nous en résumerons seulement les faits mémorables.

Le 12 février 1840, il s'embarquait au Havre (2) pour la mission du Tonkin, arrivait à Manille le 26 juin (3), en repartait au mois de septembre suivant pour Macao (4), qu'il quittait le 3 janvier 1841 (5), pour aborder au Tonkin le 16 janvier (6). Arrêté au mois d'août il confesse énergiquement sa foi devant les mandarins de Nam-Dinh (7), est conduit à Hué, le 28 mai, où on lui fait endurer de cruelles tortures (8). On le condamne à mort et l'arrêt est sanctionné par le roi Thieu-Tri, le 3 décembre 1842 (9), mais son exécution remise à plus tard (10). Un heureux changement survint, en effet, dans la situation du confesseur de la foi, changement qui fut suivi, grâce surtout à un vaillant Français, le commandant Favin-Levêque, de l'Heroine, d'un complet élargissement, à condition toutefois que M. Berneux et ses compagnons ne rentrassent ni au Tonkin ni en Cochinchine (11).

Le zélé missionnaire va-t-il de la sorte abandonner

(1) Op. cit., pp. 13-14.

(2) Ibid., p. 32.

(3) Ibid., p. 36.

(4) Vie de Monseigneur Berneux, citée p. 43.

(5) Ibid., p. 58.

(6) Ibid., p. 59.

(7) Ibid., pp. 81-98.

(8) Pages 98 et sq.

(9) Ibid., p. 129.

(10) Ibid., p. 130. La France au Dehors. Les Missions Catholiques au XIXe siècle, publiée sous la direction du P. J.-B. Piolet. S. J. T. II, p. 435.

(11) Vie de Monseigneur Berneux, citée pp. 139 et sq. Les Missions Catholiques, loc. cit.

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