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Arabie et autres pays estranges, rédigées en trois livres. Paris, G. Cavellat, 1553, in-4o.

De arboribus coniferis resiniferis, aliis quoque nonnulis sempiterna fronde virentibus. Paris, G. Cavellat, 1553, in-4°.

De admirabili operum antiquorum et rerum suscipiendarum præstantia liber. Paris, G. Cavellat, 1553, in-4°.

De aquatilibus libri duo, cum iconibus ad viram ipsorum effigiem quoad ejus fieri potuit, expressis. Paris, Ch. Estienne, 1553, in-8°. Cet ouvrage offre le plus grand intérêt : il renferme les bases de l'ichthyologie moderne.

L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs pourtraicts, retirez du naturel, escrite en sept livres. Paris, G. Corrozet, 1555, in-fol. C'est le plus ancien traité d'ornithologie que nous possédions.

Portraits d'oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes, d'Arabie et d'Egypte. Paris, G. Cavellat, 1557, in-4°. Ce livre est l'abrégé du précédent.

Les remonstrances sur le défault du labour et culture des plantes, et de la cognoissance d'icelles, contenant la manière d'affranchir et apprivoiser les arbres sauvages. Paris, G. Cavellat, 1558, in-8°. Cet ouvrage est un des meilleurs de Pierre Belon; les progrès de la science ne l'ont pas encore fait oublier,

H. ROQUET.

(A suivre.)

St Luc, XVIII, 10 à 15.

A l'ombre d'un pilier, près du seuil de l'église,
Egrenant en leurs doigts noueux leur chapelet,
Deux pauvrettes sont là, raides dans leur corset
Comme des saints de pierre, — en robe rude et grise.

Et leur voix monte à Dieu, tel un parfum de brise: « Nous avons pu pécher, o Seigneur! Qu'un reflet De ton immense Amour chasse notre regret;

Entends nos pleurs, accents de la douleur qui brise! »>

Et moi, le front levé, drapé dans mon orgueil,
J'avançais pour prier jusques au sanctuaire;

La grâce vint soudain illuminer mon œil.

Je ne vis plus en moi qu'un lugubre ossuaire
Où, mortes, reposaient les sublimes vertus...

Je revins sur mes pas, mais je ne les vis plus.

(Cathédrale de Marseille).

L'ÉPAVE

La tempête a hurlé durant la nuit; sans trève
A grondé le tonnerre, et la vague en courroux
A poussé durement l'épave sur la grève :
On la voit au matin sombrer dans les remous.

C'était une corvette hier!... La lame brève
Caressait sa carène en des replis très doux;
On eût dit que l'esquif s'envolait dans un rève
Tant il glissait, léger, sans ployer ses mâts roux.

La vie est une mer, l'homme une barque frèle.
Au calme elle voguait... Vinrent les ouragans;
Ils ont crevé la voile, abattu les haubans.

La volonté sans force est la barre infidèle
Qui glisse dans les mains des faibles matelots
Et ne sait plus guider leur course sur les flots.
M. L.

DEUX RECETTES DE MÉNAGE

DU XVIIE SIÈCLE

Grande dame et femme de ménage sont, à notre époque agitée et frivole, deux termes qui peuvent paraître inconciliables. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous le règne brillant de Louis XIV, en dehors des trop nombreuses familles qui, désertant la province, papillonnèrent autour du Roi-soleil et se ruinèrent à sa Cour, il existait une immense majorité de maisons nobles qui continuèrent la vie patriarcale des àges précédents.

La comtesse de Fiesque eut, Dieu merci, de rares imitatrices dans le Maine et nous pourrions citer les noms de dames de la plus haute noblesse qui, dans notre province, pratiquèrent, selon le joli mot de la marquise de Sévigné, « la sainte économie ».

En classant les documents du riche chartrier de Coulonge, nous avons pu constater que les dames de cette terre, vivant modestement dans ce coin charmant du Perche vendômois, surent, par leurs vertus domestiques, conserver et même augmenter leur fortune et se faire estimer de tous pour leur bienveillance et leur charité.

L'une d'entre elles, surtout, Marie de Verdelay, nous a laissé plusieurs cahiers entièrement écrits de sa main, où se trouvent consignés tous les détails de l'administration de ses nombreux domaines.

Elle était la fille ainée de René II de Verdelay, écuyer, seigneur de Coulonge, bailli du Vendômois et grand rapporteur de France, et de Marie de Jac

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quard. Née à Rahay, elle fut baptisée dans l'église de cette paroisse, le 1er avril 1620. Christophe d'Illiers, seigneur de Bourgueil, fut son parrain, et sa tante maternelle, Marie Le Beau, femme de Christophe de Jacquard, seigneur de la Grande-Fosse, fut sa marraine et lui donna son nom.

Son père, René de Verdelay, mourut en 1638, âgé de 57 ans, ne laissant que deux filles, Marie et Catherine. Celle-ci, née à Rahay, le 10 avril 1623, se maria à Jacques de Marguerie, seigneur de Formigny.

Marie épousa, le 25 septembre 1646, François de Moges, seigneur de Préaux et du Besneray, conseiller du Roi et maître ordinaire en sa Chambre des Comptes de Normandie.

François de Moges était fils de Scipion de Moges, chevalier, seigneur de Saint-Georges, conseiller au Parlement de Rouen, et de dame Marie Baudouin.

Non commune en biens avec son époux, Marie de Verdelay administrait elle-même sa fortune et gardait pour elle le titre de dame de Coulonge, François de Moges se qualifiant seulement seigneur de Préaux.

Elle était veuve au 4 août 1661, date à laquelle elle obtint de Louis XIV des lettres patentes lui accordant la garde-noble de ses enfants.

Nous ignorons leur nom, sauf celui de René qui seul survécut à sa mère.

René de Moges fut maintenu dans sa noblesse par jugement de M. de Marles, intendant à Alençon, le 25 avril 1668 et reçu conseiller au Grand-Conseil, le 9 mai 1674. Il épousa, le 17 février 1677, ElizabethAgnès Marsollier, fille d'Alexandre Marsollier, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du Roi, et d'EliZabeth de Faverolles.

Marie de Verdelay mourut à Rahay, et fut inhumée dans la chapelle de la Vierge, en l'église paroissiale, lieu de sépulture des seigneurs de Coulonge, le 16 mars 1703. Sa pierre tombale, de marbre noir, mal

heureusement enlevée de son premier emplacement et mise au-dessous des marches du sanctuaire, ne porte plus comme inscription que les noms de la dame de Coulonge et la date de son décès.

Les papiers laissés par Marie de Verdelay nous donnent de précieuses indications pour l'histoire de Rahay et de ses environs que nous écrivons actuellement. Dans l'un des cahiers, nous avons trouvé les deux recettes que nous publions à la suite de cette notice. Elles intéresseront, nous en avons l'espoir, les lecteurs et surtout les lectrices des Annales Fléchoises.

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Il faut faire couper les jambons de derrière les plus forts que l'on peut, les faire mortifier trois ou quatre jours lorsque le temps est froid et moins lorsque le temps est doux. Il faut ensuitte les saler, sans faire de troux, avec sel égrugé, poivre, cloux battus, graine de genièvre verte en poudre. Lorsqu'ils auront esté aux moins six semaines au saloir et les avoir retournés, il faut les retirer et les mettre à la cave dans un trou que l'on fera profond à proportion de la quantité de jambons que l'on aura à mettre.

Il est nécessaire de garnir le fond du trou de branches de genièvre. Vous poserez ensuitte un jambon sur les branches, la peau du cochon dessous et vous ferez couler sur le jambon une bonne chopine de lie chaude. Vous remetterez ensuitte des branches de genièvre et vous poserez un autre jambon avec lie chaude dessus, comme au premier et ainsy des autres, en couvrant le dernier de genièvre.

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