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Un pain à la crème...

Je soussignée reconnois avoir receu le contenu à la flèche ce 29 avril 1763 (1)..

2 1. »» S.

24 1. 13 s.

LA CORBIER (2) ».

Le convive qui, le lundi 3 février 1763, absorba le repas de La Corbier » devait, comme le Tartuffe de Molière, avoir « le teint frais et la bouche vermeille (3). »

Ne nous étonnons pas de ces repas pantagruéliques : ils étaient de mode au XVIIIe siècle. Mal appris qui ne se fût pas conformé à la mode!

L. CALENDINI.

(1) Ces deux lignes sont écrites par un notaire dont la main est plus assurée que celle de la cuisinière.

(2) Chartrier la Varenne-Choiscul-Praslin, une feuille papier 25/18. (3) Tartuffe, acte II, scène 5.

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René Flacé naquit à Noyen le 20 ou 28 novembre 1530 de Guillaume Flacé et de Guillemine Lemaître. Il fut baptisé dans la coquette église de sa paroisse, Saint-Pierre. Son enfance s'écoula paisiblement sur les bords riants de la Sarthe, à l'ombre de la haute tour de Saint-Germain et du léger clocher de Saint-Pierre. Ce fut là qu'il entendit tout à la fois l'appel de Dieu qui le voulait pour son prêtre et la voix douce de la Muse dont le commerce devait embellir sa vie et illustrer son nom; l'harmonie des sons enchantait son oreille

et c'est ainsi que, sensibles aux voix divines et humaines se formèrent l'esprit délicat et l'àme pieuse de notre illustre patriote.

Sans doute il apprit des prêtres de sa paroisse ou de ceux du petit collège de Noyen, s'il existait déjà, les éléments du latin. Les brillants succès de l'âge mûr permettent de supposer que René Flacé fut l'élève modèle, intelligent et travailleur, avide de savoir.

L'étude ne lui faisait pas oublier sa haute vocation. A 16 ans, le 3 mars 1546, il recevait la première tonsure cléricale sous l'épiscopat de Mgr Jean du Bellay, évêque du Mans. (1) Le jeune clerc mit un

(1) Ins. Ecclés.

assez long temps à franchir les autres degrés de la hiérarchie ecclésiastique; ce ne fut, en effet, que onze ans plus tard, le 18 septembre 1557, que René fut ordonné prêtre par Mgr Charles d'Angennes. C'est à ce moment que commence sa vie de professeur, soit au collège de Noyen, soit à l'école presbytérale de sa paroisse. En tous cas, le titre d'un de ses ouvrages et les registres de la paroisse Saint-Pierre nous le montrent alors comme professeur.

L'éducation de la jeunesse a toujours été considérée, par le clergé, comme un devoir de sa charge, et c'est encore la marque des prêtres zélés de s'entourer d'une couronne de jeunes élèves, ou de se dévouer entièrement aux rudes fonctions du magistère. René Flacé pensait ainsi, et toute sa vie l'œuvre de l'éducation des enfants lui tint à cœur. Sur un théâtre restreint, il prit à Noyen l'expérience qui devait lui être nécessaire quand la Providence l'aurait appelé sur une plus vaste scène.

Le jeune prêtre employait dès lors ses loisirs à composer des vers. Se ressentant encore de son enthousiasme pour l'antiquité, il se plut à employer la langue de Virgile. C'est donc en vers latins qu'il écrivit son premier ouvrage : Speculum hæreticorum carmine perstricium. - Il était alors, ajoute le titre, « apud Novianos professor humanarum litterarum. »

Le choix d'un tel sujet indique, à lui seul, l'esprit combattif de René Flacé! C'était en 1560.

Un ouvrage plus sérieux de pastorale fut publié, quelques années plus tard, par René Flacé, quand il eut connu, à la Couture, les besoins des jeunes âmes confiées à ses soins : c'est le « Catechismus catholicus in quo discipulus doctorem interrogat de rebus ad fidei catholico professionem pertinentibus. »(Paris, chez Buon, in. 8° 1574). L'auteur n'avait pas abandonné, dans un tel sujet, le vers latin; car cet ouvrage d'apolégitique est composé sous forme de poème, en distiques

assez correctement cadencés. Plus tard, il les traduisit en vers français jugés inférieurs à ses vers latins. Cet ouvrage plusieurs fois retouché, ne fut complètement terminé qu'en 1590.

Au dire de certains de ses contemporains, ce catéchisme serait le plus important et le plus parfait, à tous points de vue, des ouvragesde René Flacé. Il en reçut, en tous cas, beaucoup d'éloges et en vit s'accroître sa réputation.

On doit encore à notre compatriote de nombreux poèmes, quelques pièces de théâtre, dont une tragédie en vers. L'un de ces poèmes parut au Mans en 1591, chez l'éditeur Olivier. Il était dédié à l'évêque Claude d'Angennes, neveu et successeur sur le trône de SaintJulien, de Charles d'Angennes. Ces deux prélats goûtèrent fort l'un et l'autre le savoir et la vertu de René Flacé et lui accordèrent une généreuse protection.

Ce poème est intitulé « de admirabile ascensione Christi. »

Le poète était à ses heures, historien, ou, ne faudrait-il pas mieux dire, collectionneur d'histoires. Car son ouvrage, fort curieux, sur l'origine des Manceaux est un tissu de légendes extraordinaires, intéressantes sans doute, mais dénuées de tout fondement (1). On le peut lire dans la Cosmographie de Belle-Forest. La réputation de science et de piété du jeune maître du collège de Noyen engagea l'évêque du Mans à lui confier, malgré son âge, une charge importante. Jean Poivet, curé de la Couture, démissionna en 1563; il avait habité Noyen lui aussi; nous l'y trouvons curé de Saint-Germain en 1546. Peut-être connaissant son jeune confrère, eût-il quelque part à la décision.

(1) Bien que de valeur secondaire tous ces ouvrages sont remarquables et nécessiteraient une étude particulière dont nous n'avons encore que les premiers éléments. Peut-être essaierons-nous quelque jour de compléter cette notice en faisant connaître les œuvres de René Flacé. Elles méritent une étude spéciale,

de l'évêque. René Flacé devint donc curé de la Couture à sa place. Jamais choix ne fut plus heureux : c'était l'homme de la situation.

La Couture était, à cette époque, une paroisse suburbaine du Mans; la ville était fort travaillée par l'hérésie calviniste; ses partisans montraient une audace inquiétante et un zèle digne d'une meilleure cause. Il fallait, pour combattre la fausse doctrine, un orateur disert et habile. René Flacé arrivait en pleine bataille avec un talent très sûr et un esprit mùri. Dans la pleine jeunesse, il était d'une activité extrême, menant de front le ministère paroissial dont il avait le plus grand souci, les conférences apologétiques — il fut le rude ennemi des réformés, la direction d'un collège qu'il établit ou reforma à la Couture.

Cette dernière œuvre surtout, sa préférée, l'occupait. Désireux d'arracher la jeunesse à la Réforme qui ne négligeait rien pour l'attirer dans son parti, il fonda un Collège d'internes « fort célèbre pour être empli d'une infinité de gentilshommes et autres enfants de maisons honorables, auxquels il fait apprendre les lettres humaines, la musique, l'écriture et tous autres exercices propres à la jeunesse bien instruite.» Ainsi parle La Croix du Maine son contemporain.

Malgré ses nombreuses occupations, René Flacé trouvait encore le temps de prêcher avec succès dans son église, à la cathédrale et dans d'autres paroisses du diocèse. Bon philosophe, théologien consommé, il plaisait en même temps qu'il persuadait, et ses contemporains s'accordent à faire le plus pompeux éloge de son talent de prédicateur.

Il était aussi, avons-nous dit excellent musicien et historien.

Ces aptitudes presque universelles, cette vie si pleine d'œuvres, le mirent davantage encore en relief, et le 3 septembre 1595, à la mort de Jean Raguindel,

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