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autres bâtiments (cuisine, basse-cour, écurie, toits à porcs et hangars) doit leur être retirée. »

Ce fut l'origine d'un long procès entre la commune et la fabrique lorsque, le culte étant rétabli, le presbytère fut rendu à la fabrique.

«Le conseil a aussi invité le maire à tenir la main à ce que l'article 9 de la loi du 3 brumaire an IV, qui veut que le quart des élèves de chaque école primaire soit dispensé pour cause d'indigence de la rétribution prescrite par l'article précédent, reçût son exécution. Le maire a promis d'exécuter avec zèle ce dont le Conseil venait de le charger. >>

On adapta donc le presbytère en école. La salle à manger servit de classe aux filles et le salon aux garçons. Une porte ouverte dans le pignon donnant sur la rue (et encore apparente aujourd'hui) permettait aux garçons d'entrer directement dans la salle. Il ne restait plus qu'à trouver un maître.

Le 14 frimaire an XI, le Conseil municipal proposa au jury d'intruction le citoyen Pierre Vincent Duportal (1), ministre du culte, soumissionné suivant la loi. « Ce citoyen nous ayant paru non seulement le plus digne et le plus capable, mais aussi le plus désiré de la très grande majorité des habitants à cause de sa bonne vie et mœurs que par rapport à la bonne conduite qu'il a toujours tenue en cette commune depuis plus de vingt-cinq ans qu'il y habite, le Conseil estime qu'il y a lieu de préférer le dit citoyen à tout autre comme instituteur primaire de la commune. »

On donna comme maîtresse aux filles la citoyenne Bizeray. Maître et maîtresse devaient jouir conjointement du presbytère de St-Germain et du jardin et ce pour toute indemnité.

(1) Pierre Vincent Duportal, curé de St-Germain de Noyen en 1772, prêta le serment constitutionnel, resta curé de la paroisse entière à la destruction de la paroisse de St-Pierre et Notre-Dame. Il se rétracta et au Concordat fut maintenu dans ses fonctions qu'il remplit dignement jusqu'à sa mort en 1826.

M. Duportal, instruit des intentions du Conseil, déclara qu'il se ferait toujours un devoir d'être utile à la commune et que, si le jury le trouvait capable de remplir les fonctions d'instituteur, il s'en acquitterait avec tout le zèle et tout le soin dont il était susceptible.

L'ancien curé de St-Germain ne conserva ces fonctions que durant plusieurs mois.

V

Le 25 fructidor an XI, le Conseil municipal ayant accepté une pétition du citoyen Vincent Lelièvre, tendant à être nommé instituteur primaire à Noyen, celui-ci vint s'installer à la place de M. Duportal. M. Vincent Lelièvre venait de St-Georges-du-Bois où il était instituteur.

A ce moment le culte recommençait à se montrer; M. Duportal resta comme curé dans son ancien presbytère et les classes furent transférées dans les dépendances; celle des garçons dans un local de la rue du Port-Billot, celle des filles dans la salle haute de l'ancien presbytère. M. Lelièvre et Mme Bizeray reçurent à titre d'indemnité de logement la somme de 72 fr. chacun. En outre ils avaient droit à la rétribution suivante, par élève et par mois. Pour ceux qui sont à l'alphabet Pour ceux qui apprennent à lire seulement 1 fr. >>>> Pour ceux qui apprennent à lire et à écrire 1 fr. 50 Pour ceux qui apprennent à lire, à écrire et l'arithmétique décimale 2 fr. >>>>

0 fr. 75

Les pauvres désignés par le Conseil (leur nombre ne devait pas dépasser le cinquième des élèves) étaient exempts de cette imposition. Ce fut le 1er février 1813 que M. Lelièvre entra en fonctions.

Voici donc l'enseignement reconstitué à Noyen. « Toutes les écoles primaires, disait le décret impé

rial du 17 mars 1808, prendront pour base de l'enseignement les préceptes de la religion catholique... qui ont pour objet de former des citoyens attachés à leur religion, à leur prince, à leur patrie, à leur famille. » Que les temps sont changés !

M. Lelièvre peut être considéré comme le premier instituteur laïc, puisque MM. Gasselin, Deletang et Duportal ne remplirent que transitoirement ces fonctions et sans titre officiel.

Il n'y avait pas, dans l'école, de chambre convenable pour loger l'instituteur; M. le curé Duportal accepta pour commensal M. Lelièvre.

Après ce premier maître d'école vint M. Moitet, instituteur au troisième degré, qui recevait de la commune une indemnité de 120 fr. Le 4 février 1832, il fut remplacé par M. Julien René Boucher, instituteur primaire au deuxième degré. Celui-ci arguant du manque de logement demanda une augmentation; car le curé ne le logeait pas.

En août 1833 on porta son traitement à 450 fr. et la rétribution mensuelle due par les parents fut divisée en trois classes suivant l'àge ou le degré d'instruction des enfants: 1re classe: 2 fr. 2e: 1 fr. 503e:

1 fr. 25.

Le 23 novembre 1836, l'instituteur fut remplacé par M. Désiré Lefaucheux, élève de l'école normale qui resta dans notre commune jusqu'en 1843; il laissa sa place à M. Jacques-Désiré Têtedoux. Depuis ce temps, l'école de garçons de Noyen a eu pour directeurs:

MM. François Audiot,

Luce,
Carreau,

Alex. Lemonnier.

Le local de la rue du Port-Billot était insuffisant pour le nombre d'élèves; et le maître ne pouvait s'y loger. La commune pensa faire construire à cet en

droit. Des plans et des devis furent établis; mais le procès en question entre la fabrique et la municipalité, au sujet de la propriété de ces bâtiments, empêcha le tout d'aboutir. Enfin, le droit du curé fut reconnu (1833) et la municipalité fit choix d'un autre terrain. où furent construites les classes actuelles en 1840.

1844 Le Conseil décide qu'il sera placé au milieu du bâtiment de l'école une clochette pour appeler les enfants, que cette clochette sera fixée sous un petit dôme en tôle galvanisée, supporté par une petite charpente en fer. Il vote 80 fr. pour cet accessoire qui donnera de la grâce à cet établissement.

Des agrandissements importants furent faits en 1885 par suite de l'extension de l'école, qui compte maintenant 200 élèves dans trois classes, sous la direction de M. A. Lemonnier et de deux adjoints.

MAURICE LEVEAU.

(A suivre.)

GRESSET ET FRÉDÉRIC II

On est sûr d'être entendu à La Flèche, chaque fois que l'on y parle de Gresset. Voilà pourquoi je me hasarde à dire ici quelques mots d'un épisode de son histoire, connu d'ailleurs de son dernier biographe, M. Wogue, mais dont celui-ci semble, pourtant, moins bien informé que l'auteur de la Jeunesse du Grand Frédéric, M. Lavisse (1). Depuis le 23 novembre 1735, le P. Gresset était devenu M. l'abbé Gresset (2). Ayant reçu les quatre ordres mineurs, alors qu'il était dans la Compagnie, en la quittant, il avait simplement échangé la soutane du Jésuite contre la soutanelle et le petit collet d'un abbé de cour, les portant dans le monde, comme ses vers, allègrement. A cette époque et depuis 1734, le prince héritier de la couronne de Prusse, Frédéric, établi à Rheinsberg dans les sables du Brandebourg, y tenait une petite cour où quiconque était sûr d'être accueilli, qui pouvait y discourir avec esprit. Mais Rheinsberg où, à notre époque, le chemin de fer ne passe pas encore, était, au XVIIIe siècle, loin de toute voie fréquentée. Aussi, les visiteurs y étaient rares, et ceux-là seuls s'y rencontraient qui y avaient été mandés. Encore, fallait-il, outre l'agrément du prince, hôte du château, avoir aussi celui du roi son père, monarque pour qui les belles-lettres n'étaient qu'un peu de vent, et un ecclésiastique romain, un monstre digne de tous les châtiments. Cela explique quelles difficultés rencontra

(1) Cf. Lavisse, Le Grand Frédéric avant l'avènement, in-8, p. 69-71. (2) Cf. dans la Province du Maine, t. IV, Gresset à La Flèche, p. 217.

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