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CHEZ LES PÈRES RÉCOLLETS

DU LUDE

EN 1790 ET 1791

HISTOIRE DE LA LIQUIDATION D'UN COUVENT A la fin du XVIIIe Siècle

En un temps comme le nôtre, où il est si souvent question de liquidation des biens des Religieux, il nous semble intéressant de jeter un coup d'œil en arrière et de nous reporter aux opérations similaires effectuées au début de la grande Révolution.

Nous avons justement sous les yeux des renseignements de première main, dont il est impossible de suspecter l'authenticité, qui vont nous permettre de reconstituer les phases successives de la liquidatioa complète des biens des Pères Récollets du Lude, en 1790 et 1791.

Ces renseignements sont contenus dans les procèsverbaux de l'époque, documents officiels signés de ceux mêmes qui procédèrent aux différents actes de cette mutation nouveau genre.

Nous les donnons ici sans aucune arrière-pensée politique, uniquement à titre documentaire, avec le seul désir d'instruire ceux de nos concitoyens qui aiment à connaître les choses du passé.

On y trouvera d'ailleurs des éléments utiles pour préciser l'histoire du couvent des Récollets du Lude, tant à ses origines que lors de sa disparition.

I ACTE

L'Inventaire du Couvent

« Aujourd'hui, 25 mai 1790, sur les 9 heures du matin, nous Michel-Charles Lenoir de la Cochetière, maire de la ville du Lude; MM. Papin Dugravier, bourgeois; Georges Méré; marchand; Louis Blot, serrurier, officiers municipaux; en assistance de M. Oreau Jean-Baptiste, Procureur de la Commune, et de M. René Renault, notre secrétaire-greffier,

« Nous sommes transportés dans le monastère des révérends pères Récollets de cette ville pour en conséquence du décret de l'Assemblée nationale concernant les Religieux, en date du 20 février 1790, sanctionné par le Roi le 26 mars dernier, publié le 16 mai (présent mois) au prône de la grande messe paroissiale par le s Goumenault, curé, suivant son certificat en date du même jour,

PROCÉDER A L'INVENTAIRE

et aux autres opérations prescrites par ledit décret (1). «Etant entrés au monastère, nous avons demandé le supérieur de ladite maison, qui nous dit se nommer Laurent Bouchet, être gardien de lad. communauté, et nous introduit dans une salle de lad. maison.

« Après lui avoir déclaré le sujet de notre transport, il a fait avertir tous les Religieur de la maison, lesquels sont venus en lad. salle. Y ont comparu : les pères Didace Bujon, Richard Parisot, Maurice Boin et Pascal Jamyot, tous prêtres, et les frères François Nau et Louis Ganne,

« Auxquels nous avons fait donner lecture dudit décret par le susdit secrétaire-greffier.

A. « Après lad. lecture, le R. P. gardien nous a

(1) Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal du Lude (5 mars 1790 au 23 juin 1792. Série D, no 1).

présenté le REGISTRE DE LA COMMUNAUTÉ contenant la recette et la dépense, mois par mois, commencé dans le mois de mai 1789, époque de son gardianat.

« Examen fait de ce registre, nous avons reconnu que lad. maison a, en argent comptant, la somme de 856 livres, sur laquelle somme led. gardien nous a déclaré que ladite maison doit 600 livres, tant pour pain, viande, poisson, chandelle, vin, cidre, que pour gages des domestiques, notes d'ouvriers et marchands de bois.

B. « Le Père gardien nous a présenté ensuite les TITRES DE FONDATION de ladite maison. Dans l'inventaire desdits titres, nous avons trouvé ce qui suit :

1° Une liasse de lettres adressées à Mgr l'Evêque d'Angers pour obtenir de lui l'agrément d'un établissement des R. Pères Récollets en cette ville, lesquelles lettres sont de peu de considération et en lambeaux.

2o Des lettres-patentes du Roi, du mois de mars 1633, portant permission d'établir lad. communauté en cette ville.

3o Une autre lettre du Roi, du 18 août 1636, portant que, sans avoir égard à la surannation des précédentes lettres pour l'établissement des Récollets en cette ville, il leur est permis de faire ledit établissement.

4o Et l'Arrêt de la Cour du Parlement de Paris, du 23 août 1636, portant enregistrement des susdites. lettres.

5o Lettres de Claude Deruel, évêque d'Angers, du 7 janvier 1640, portant permission à la province de SteMarie-Madeleine, de l'ordre de St-François d'Assise, d'établir en cette ville une communauté de Récollets dudit ordre.

6o Fondation dudit couvent en cette ville, faite le 16 avril 1640 par Thimoléon de Daillon, comte du Lude; fondation pour laquelle celui-ci a donné en propriété des maisons et terrains qui composent actuellement ledit couvent.

7° Une autre liasse de papiers qui sont, entre autres, les contrats d'acquets faits par les anciens seigneurs du Lude de différentes maisons et terrains qui composent actuellement lad. maison et qui sont renfermés par la clôture des murs.

«Nous sommes ensuite transportés dans la sacristie, où nous avons trouvé :

2 calices d'argent doré et 1 petit d'argent uni; 2 ciboires et 1 soleil aussi d'argent; 2 encensoirs de cuivre jaune et 1 croix de bois processionnelle; le tout évalué..... 700 livres.

Item 27 chasubles, tant bonnes que mauvaises et de différentes couleurs, les unes galonnées en soie et les autres en fil; une autre chasuble en fonds d'argent et une chappe de mème étoffe, galonnée en argent, évalué... 150 livres.

Item 40 amicts, 30 nappes d'autel, tant grandes que petites, que nous avons évalués à....... 80 livres.

« Nous sommes ensuite transportés dans la bibliothèque, où nous avons trouvé 1,400 volumes de différentes espèces, entre autres: l'Histoire ecclésiastique, par M. Fleury, 36 vol. in-4o; la Bibliothèque des Prédicateurs, par le P. André; Moreri en 3 volumes et 16 volumes dans le même format; Dictionnaire des Cas de Conscience, en 3 volumes in-fo, par Pontas; Biblia Maxima, in-fo, en 19 volumes; Lois Civiles, par Domat, en 1 volume in-f; Histoire des Juifs, en 2 volumes, etc., plus une quantité de vieux livres de différentes espèces et de peu de valeur; le tout estimé à.... 230 livres.

«Ensuite nous sommes transportés dans l'église, où nous avons trouvé: 9 tableaux avec cadre de bois doré et un autre en bois d'Inde, servant à la décoration de l'autel, évalués à.... 15 livres.

«Ensuite nous sommes transportés dans la lingerie, où nous avons trouvé: 22 douzaines de serviettes communes, 2 douzaines de draps de lit, 29 nappes

de table, tant grandes que petites, 7 douzaines de serviettes et 27 taies d'oreiller, le tout en vieux linge, estimé..... 600 livres.

<< Ensuite nous sommes transportés dans les chambres des Religieux et autres vacantes, où nous avons trouvé : 7 grabats à l'usage des Religieux, lesquels sont sans rideaux, garnis d'une paillasse et d'une mante, plus 7 lits garnis de rideaux, d'un matelas et d'une couverture; le tout estimé par nous à... 120 livres.

En plus nous avons trouvé quelques petites armoires à l'usage des Religieux, que nous avons estimées à... 30 livres.

«Ensuite nous sommes transportés dans la cuisine, où nous avons trouvé les meubles suivants: 4 casseroles de cuivre rouge, 3 marmites de même métal, 2 petits chaudrons de cuivre jaune, 1 chaudron dépoli, 1 douzaine 1/2 de cueillers d'étain et autant de fourchettes de fer, quelques plats de faïence et de terre, 4 douzaines d'assiettes de faïence plus 2 plats d'étain et 2 poêles; le tout évalué à.............. 60 livres.

<<< Ensuite nous sommes passés dans le réfectoire, où nous avons trouvé 2 petites piscines avec leur couvercle de cuivre rouge estimées à............. 18 livres. Plus 4 tables et 3 douzaines de chaises, évaluées.... 36 livres. «De la sommes passés dans la cave, où nous avons trouvé 100 bouteilles en verre vides, 18 tonneaux aussi vides, 1 busse de vin et 10 barriques de cidre pour la consommation des Religieux, plus 6 paires de cotterets; le tout estimé à.. 40 livres.

«De là sommes montés dans les greniers, que nous avons trouvés absolument vides.

«Ensuite nous sommes transportés dans l'écurie, où nous avons trouvé 2 vieux chevaux avec leurs harnais; le tout estimé à......

200 livres.

30 livres.

« Et dans la cour nous avons trouvé une charrette, que nous avons estimée à....

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