תמונות בעמוד
PDF
ePub

sont pratiquées des ouvertures qui permettaient de jeter sur les assaillants des pierres, de la poix ou de l'huile bouillante.

Mgr Jean-Baptiste Bouvier, évêque du Mans, vint consacrer cette église en 1839. Deux ans plus tard, il constitua définitivement Foulletourte en paroisse distincte de celle de Cerans.

Le cimetière de Cerans, aujourd'hui en dehors du bourg et tout près du presbytère, entourait autrefois l'église; celui de Foulletourte est situé sur le bord de la route d'Oizé,

D'après Jaillot, un combat eut lieu autrefois à l'Est et près le bourg de Cerans. La grande quantité d'ossements humains que la terre recèle en cet endroit confirme la remarque de ce géographe. « Les habitants du pays reportent cette action à l'an 1370. Les Anglois, disent-ils, étaient campés dans la lande de Cerans, lorsque du Guesclin les attaqua. Forcés de battre en retraite, ils enfouirent leur argent. Trois siècles plus tard, trois de leurs compatriotes vinrent la nuit enlever ce trésor et en charger plusieurs mulets »> (2).

La rencontre de du Guesclin avec les Anglais eut lieu à Pontvallain, dans la lande de Rigallet (3). Un combat a bien pu se livrer à Cerans pendant la guerre de Cent Ans ou à une époque antérieure. Aucun historien n'en a jamais fait mention.

H. ROQUET.

(A suivre.)

(2) Cauvin. Essai sur la statist. de l'arrond. de La Flèche, p. 183.

Le Paige, Dictionnaire topogr... du Maine, t. I, p. 156,

(3) H. Roquet, Pontvallain, ms.

[graphic]

Affranchissement des communes.

A défaut

de beffroi, la cloche de l'église sonne le Couvre-feu.

* Voir numéro precédent.

éjà se sont levées les communes. Au XIe siècle, les grandes puissances du moyen âge s'étaient peu à peu dégagées, au milieu d'une agitation confuse. Dans le siècle suivant, ces puissances s'organisent. L'une d'elles entre en lice pour la première fois c'est le peuple qui s'affranchit, et forme les groupes urbains. Par

tout souffle un esprit de liberté, créateur des communes et des villes consulaires, aussi bien en France qu'en Italie et en Flandre. La ville du Mans fut une des premières à revendiquer sa franchise. On sait comment se fit cette première tentative, et comment le Conquérant força la cité mancelle à lui livrer ses clefs (1073) (1).

Malgré de puissants obstacles, la vie municipale prend bientôt un vigoureux essort, et, à la fin du XIII® siècle, l'établissement des communes est devenu général (2). Or, un des premiers signes du développement de cette vie dans chaque commune est l'acquisition d'une cloche, d'un sceau particulier (3) et d'une tour ou beffroi (4). Ce beffroi renfermait la cloche qui devait convoquer les bourgeois aux assemblées (5), et qui, le soir, sonnait le Couvre-feu comme, le matin, elle avait sonné le commencement du travail (6). Pour la commune, la cloche était, en quelque sorte, un signe sensible d'affranchissement, plus marqué encore par le beffroi construit pour elle en face ou, souvent encore, en place du donjon seigneurial. Autour de ce beffroi se concentrait toute la vie municipale (7). Si un seigneur octroie à une ville ce droit de franchise, il a bien soin, dans sa charte, de réserver aux habitants le droit d'élever un beffroi et d'y suspendre la

[ocr errors]

(1) Dareste. Hist. de la France. t. I. p. 603 et t. II. pp. 29 et sq. Abbé Voisin. Les Cenomans anciens et modernes. t. I. pp. 344 et sq. Voyez aussi tous les auteurs locaux : Lepelletier de la Sarthe, abbé Ledru, abbé Charles, etc.

(2) Hallam: l'Europe au moyen âge. t. I. p. 352.

(3) A. Giry: Manuel de Diplomatique. pp. 649, 652, 851.

(4) Ordonnances des rois de France. t. II. p. 79.

(5) A. Lecoy de la Marche: La Société au XIIIe siècle. Paris, 1880, passim.

(6) Revue du Clergé français, citée, p. 34. Lecoy de la Marche op. cit. P. 152.

(7) De Caumont, Abécédaire d'archéologie, architecture civile et militaire, pp. 173 et sq.

banclocque (1) que le clocheman (2) ira sonner chaque matin et chaque soir (3), de même que celui qui retire sa charte retire tous ces droits, et inflige alors la plus grande punition dont une ville puisse être frappée (4).

En plus de ses nombreuses attributions, la cloche municipale, pour laquelle on commence à construire de magnifiques hôtels de ville, à Bordeaux, à Caen et ailleurs (5), la cloche municipale, dis-je, sonne chaque soir le Couvre-feu. Si les heures varient, la pratique est générale; selon les lieux, elle peut prendre les noms les plus divers (6); presque toujours elle indique le signal de la fermeture des cabarets. « La cloche du « beffroi, écrit M. Th. Courtaux, sonnait le Couvre<< feu à sept ou huit heures du soir selon les saisons, - ignitegium ou pyretegium, disent les textes (7). «Il était défendu de conserver chez soi du feu et de la <«<lumière après cette heure. C'était à la fois une << mesure de police pour prévenir les incendies, et une << précaution contre les conspirations nocturnes » (8). Passé cette heure, il était défendu à tout tavernier de verser à boire aux truands et ribauds qui infestaient

[ocr errors]

(1) Nouveau Larousse illustré t. I. p. 816, vo banclocque.

(2) « Cloqueman ou varlet du luminaire de l'église de N. D. de Noion. » La Fons. Une cité picarde p. 184 — cf. Victor Gay. Glossaire archéologique 3o fascicule p. 397 — Nouveau Larousse illustré, t. III, p. 64 vo Clocheman.

(3) Revue du Clergé français. citée p. 34.

(4) Miræus. Oper. Diplom. nova collectio t. IV. cap. XLIIe p. 540 (punition infligée à la ville de Cambrai par Henri, roi des Romains, en 1226.)

(5) De Caumont, Abécédaire d'archéologie, architecture civile et militaire, pp. 174 et sq.

(6) Appelée Cloche du Couvre-feu, en Angleterre et au nord de la France; cloche de la paix dans le pays Wallon (à Saint-Omer par exemple); salva terra, au sud de la France; cloche de la fermeture des portes, en Allemagne; campana dei custodi, en Italie; cette cloche est surtout appelée campana de'tavernai, campana bibitorum, cloche du vigneron, wirtsglocke (Cf. Rev. du Clergé français, citée p. 34). (7) Revue du Clergé français, citée p. 32.

(8) Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 30 août 1902, col. 331,

alors les rues tortueuses des cités (1). Au reste, le guet (2) faisait sa ronde, et, dans certaines villes, il conduisait en prison et les y renfermait, jusqu'au lendemain, les vagabonds, les débauchés et les voleurs de nuit qu'il rencontrait après ce Couvrefeu (3). Si la cloche ne suffit pas, une ordonnance comme celle d'Etienne Boileau, vers 1263, rappelle qu'à Paris, sous des peines sévères, « nul crespinier ne << puet ne ne doit ouvrer ne faire ouvrer en nule seson «puis l'heure que le querrefeu est sonnez à Saint« Merri » (4).

Saint-Merri! mais direz-vous, Saint-Merri n'est pas un beffroi ?

Je prévoyais votre objection et j'y réponds. En beaucoup de villes, il n'y avait qu'une cloche, celle de l'église; par ailleurs, en mainte cité, certains quartiers éloignés du beffroi municipal n'entendaient jamais d'autre cloche que celle de leur paroisse. Il arriva donc qu'après entente avec le clergé paroissial, -entente qui, au moyen âge, était facile, si l'on considère le grand esprit de foi des fidèles la municipalité fit sonner la cloche de l'église, moyennant une légère retribution accordée le plus souvent au sacriste. Ainsi en était-il à Londres où la cloche de la cité se trouvait à Saint-Paul (5). A Paris, plusieurs églises sonnaient le Couvre-feu: Notre-Dame commençait toujours (6). N'est-ce pas, d'autre part, de cette cloche

A.

(1) Cf. à ce sujet : M. Baunard, Reliques d'Histoire, p. 109. Franklin, La Vie privée d'autrefois; Ecoles et Collèges, pp. 17 et sq. (2) Sur la composition du guet au XIIIe siècle, Cf. A. Lecoy de la Marche, op. cit pp. 144 et sq.

(3) Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, cit. col. 332. Nouveau Larousse illustré t. II p. 723. En bon nombre d'endroits on appelait pour cette raison le Couvre-feu la Chasse-Ribauds.

(4) Livre des Mestiers. Rev. du Clergé français p. 33.

(5) Revue du Clergé français, loc. cit.

(6) Interméd. des Chercheurs et Curieux cit.

Saint-Merri, Saint

Beaucoup de communes, dit M. de

Germain, etc. sonnaient aussi le Couvre-feu; à Chartres, le Couvre-feu sonnait à Notre-Dame, etc.

«

« הקודםהמשך »