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de nos armées, et toujours une bouteille de bon vin du pays récompensait son éloquence.

«Le personnage le plus fêté et le plus désiré était Je messager du Mans. Son fourgon, qu'entourait toujours un gros de cavaliers, montés sur « de fort bons bidets », apportait la joie avec lui. Deux fois chaque semaine Foulletourte recevait sa visite » (1). Le coche de Paris, en 1765, y arrivait le samedi à 8 heures du soir. Il en repartait le lendemain à 4 heures du matin et se rendait pour dîner à La Flèche, à 10 heures (2).

Le notaire royal de Cerans et les notaires de la châtellenie de Foulletourte avaient leur résidence dans cette localité dès le XVIe siècle; la poste aux chevaux y possédait un relais au XVIIIe siècle et la poste aux lettres un bureau (3).

(1) Abbé L. Denis, Foulletourte. Revue hist. et arch. du Maine, t. XXXIV, p. 17.

(2) Bulletin de la Société d'Agr., Sc. et Arts de la Sarthe, t. XXXIV, p. 397. Grâce aux grandes routes, les communications entre les principales villes du royaume devinrent de plus en plus faciles. Un carosse faisait chaque semaine, dès 1727, le service du Mans à Angers. En 1760, le carosse et le fourgon des messageries royales employaient deux jours à parcourir la distance entre ces deux villes, et quatre jours et demi l'été et cinq jours et demi l'hiver celle du Mans à Paris. En 1778, la diligence de Paris à Nantes arrivait au Mans le samedi soir ; elle partait le lendemain à trois heures du matin pour Angers et on revenait le lundi à trois heures du soir, pour reprendre ensuite sa route sur Paris. Deux diligences accomplissaient ce trajet en 1784; quatre, en 1791 et 1792, dont deux pour Nantes, au prix de 12 sols par lieue et par place; deux seulement en 1793 et 1794, au prix de 15 sols; et cinq par décade, une tous les deux jours, en 1795, à 21 sols par lieue. Outre ces diligences, on trouvait au bureau des messageries du Mans des voitures extraordinaires à quatre places, qui partaient à volonté, moyennant un prix convenu et les quatre places remplies ou payées. (Almanachs Manceaux. Cauvin, Recherches sur l'adminis

tration municipale de la ville du Mans, p. 377. Etc.)

Le 13 décembre 1694, Me François Aubin, sieur du Verger, conseiller du roi, maître des postes et messageries du Mans à Paris et autres lieux, subrogé aux droits de Claude Villon, bourgeois de Paris et fermier général des postes d'Anjou et du Maine, continue pour trois ans le traité fait le 1er janvier 1689 entre Aimable Duvau, directeur des postes du Mans, et René Ferard, sieur de La Chesnays, maître de poste à Foulletourte. Le même jour, il donne droit à Mathieu Casseroux

On remarque sur son territoire, au pied de la butte du Bruon, un très beau dolmen porté obliquement sur trois pierres. Il est connu dans le pays sous le nom de Pierre Couverte et appelé à tort par certains auteurs Table de Vignolles (1).

Le sol renferme des argiles rouges, roses, jaunes et blanches, employées à la fabrication de poteries, de tuiles et de briques de bonne qualité; du calcaire lacustre que l'on transforme en chaux dans deux ou trois fours, et, dans plusieurs endroits, du minerai de fer. Les Romains ont exploité celui-ci, et il y a soixante ou quatre-vingts ans on voyait, notamment au Gué-Réchigné, alias Gué-de-Chigné, sur le Fessard, et dans la lande de Bruon, des amas considérables de scories provenant de leurs forges à bras.

L'ÉGLISE

L'église de Cerans a été construite, suivant la tradition locale, sur l'emplacement d'un coudrier

marchand à Sablé, d'avoir et tenir dans sa maison et demeure audit Sablé, bureau de poste, dans lequel il recevra toutes lettres et paquets de lettres qui y sont portés et envoiés.....de son bureau de la poste du Mans, soit par un courrier de pied ou à cheval, à partir du bureau de la poste de Fouletourte deux fois par semaine. » (G. Esnault, Inventaire des minutes anciennes des notaires du Mans, t. I, p. 132.) - Quelques maîtres de la poste de Foulletourte nous sont connus : René Ferard, sieur de La Chesnays, 1589-1694; Jean Bordier, 1707-1717; MarcAntoine Ferard, sieur de La Chesnays, 1741-1765; René Froger, 1774-1785. (Archives de la fabrique et registres de l'état civil de Cerans.) Les maîtres de poste jouissaient du privilège fort envié de faire valoir leurs terres sans payer de tailles. René Follenfant était, en 1788, directeur de la poste aux lettres de Foulletourte. (Archives de la fabrique de Cerans.)

(1) Cauvin, Essai sur la statistique de l'arrondissement de La Flèche, p. 182. - Pesche, Dictionnaire..., t. I, p. 251. — Edom, Géogr. de la Sarthe, p. 132. R. Charles, Guide illustré du touriste au Mans et dans la Sarthe, p. 286. Le dolmen de la Table de Vignolles se trouve à Saint-Jean-de-la-Motte, dans la forêt de la ChaussePaillière.

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M. l'abbé Amb. Ledru a bien voulu nous autoriser à reproduire cette gravure, ainsi que plusieurs autres publiées dans son Histoire de la Maison de Broc. Mamers, Fleury et Dangin, 1898, 2 vol. in-4°. Nous lui en sommes profondément reconnaissant et le prions à nouveau de bien vouloir agréer nos remerciements les plus chaleureux et les plus sincères.

ÉGLISE DE CERANS

dans lequel la Vierge apparaissait. Elle est dédiée à Notre-Dame et très bien décorée. Elle appartient au style gothique et possède deux bas-côtés, dont l'un, celui de gauche, a été édifié en 1653, avec la chapelle de Saint-Sébastien, par Sébastien de Broc, chevalier, vicomte de Foulletourte et seigneur des Perrais (1).

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chapelle de secours, avec un presbytère pour le logement d'un prêtre. M. Charles- Gabriel, marquis de Broc, céda grâcieusement le vieux château de la Cour de Foulletourte et sur son emplacement on construisit le nouvel édifice dans le style de la Renaissance. On eut alors l'heureuse idée d'en conserver la partie la plus curieuse, une tourelle d'escalier du XVe siècle, où « se trouve une petite

(1) Archives de la fabrique de Cerans. Invent. des titres, 1749.

salle de défense de forme hexagonale, dont les murs formant saillie sur la partie inférieure du bâtiment sont supportés par des corbeaux » (1), entre lesquels

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TOUR DE FOULLETOURTE

(1) Abbé L. Denis, Foulletourte. Revue hist. et arch. du Maine, t. XXXIV, p. 13,

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