Sur le socle de ciment imitant le granit qui la supporte sont gravés ces mots : A PIERRE BELON MÉDECIN, VOYAGEUR, NATURALISTE Derrière AU HAMEAU DE LA SOULTIÈRE une autre place, ombragée de tilleuls, on admire une tour hexagonale, couronnée de machicoulis et surmontée d'un toit à six pans, servant de clocher à l'église paroissiale : c'est tout ce qui reste du vieux château de Foulletourte, dont le seigneur de vait chaucier l'esperon du pié destre » du comte du Maine, son suzerain, quand celui-ci montait à cheval à Foulletourte ou dans ses environs (1).. La fondation de Foulletourte remonte à une époque reculée. Construit tout d'abord au pied du château, il forma pendant longtemps une agglomération toute chétive, qui a conservé jusqu'à nos jours le nom de vieux bourg. (1) Archives nationales, P. 13341, fol. 84 v°. Le « grant chemin mansays » qui le desservait << arrivait à Foulletourte par Couléard, en sortait par la rue Creuze, passait par devant le moulin et la ferme de la Beurrerie. Traversant la lande de la Justice et la route actuelle de Mézéray, il s'en allait gagner le moulin de Teufeu. Ce chemin, dont l'entretien était bien imparfait, était pavé à l'entrée et au sortir du bourg. Montant et sablonneux, il était d'un accès difficile près de la Beurrerie; le fermier était tenu par son bail de fournir à toutes réquisitions deux paires de bœufs pour aider en cet endroit au transport des charges. L'année 1711, les sieurs Garnier et Violet, demeurant paroisse de Saint-Mathurin en Anjou, avaient l'entreprise « des carpements, pavés, caillossage et autres ouvrages à faire pour rendre (ce chemin) praticable» (1). « Le 26 novembre, leur « facteur », Simphorien Goés, fit un marché avec Joseph Guichard, laboureur, par lequel celui-ci s'engagea à faire « les (1) Abbé L. Denis, Foulletourte. Revue historique et archéologique du Maine, t. XXXIV, p. 16. voitures et charroys du pavé qui serait nécessaire pour paver la rue Creuze, qui est à l'entrée du bourg de Foultourte en arrivant de La Flèche et le chemin de Couléart scitué à la sortye du bourg en allant au Mans... à prendre le pavé aux environs du moulin de La Rochelle, scitué paroisse de la Fonteine-Saint-Martin. » Goés promit de lui payer les voitures et charoys, pour chaque espace de douze pieds de Roys en long et autant en large, pour ce qu'il conviendra employer à paver la rue Creuze, quarante et cinq sols, et pour ce qui conviendra employer à paver le chemin de Couléart cinquante sols » (1). La construction de la route nationale de Paris à Nantes, commencée en 1740 (2), fit toute sa prospérité. «Le passage d'une grande route était un avantage considérable pour une localité, à cette époque où la patache était l'unique moyen de transport. L'arrivée fréquente dans notre village des troupes, des carrosses, des diligences, des voitures de poste et de messageries, des marchands de bestiaux, lui donnait une vie, une animation que le progrès moderne lui a fait perdre. Ce va et vient achalandait de nombreuses hôtelleries, et on en comptait sept à Foulletourte à l'époque de la Révolution : L'Escu, Le Plat d'Estain, Le Chesne Vert, La Pomme de Pin, La Teste Noire, La Croix Verte, Le Croissant ouvraient leurs portes toutes grandes aux voyageurs. Les hôtes, aux visages fortement enluminés, et toujours joyeux, leur donnaient, moyennant finance, bon gite et bonne table. «La gazette était un luxe inconnu à nos villageois ; le voyageur la remplaçait d'ailleurs avantageusement. Autour de la grande cheminée de l'hôtel, où brillait un feu pétillant, on se pressait pour écouter le récit du dernier arrivant; on l'interrogeait sur le roi et sur la cour; on apprenait de lui les succès ou les revers (1) Etude de Foulletourte, minutes Joseph Dupont. (2) Archives des Perrais. |