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Ainsi parle M. Laumônier au début de son intéressante étude, et ce n'est pas sans raison. Les programmes de 1903, pour l'agrégation des lettres et l'agrégation de grammaire, comportent les extraits des Discours de Ronsard qui sont dans l'édition de Becq de Fouquières. Or, M. Laumônier prouve que cette édition, non plus que celle de Blanchemain, n'est pas du tout scientifique ni conforme à l'édition ne varietur de Ronsard lui-même.

Il y eut six éditions principales des Discours : en 1562-64, en 1571, en 1572-73, en 1578, en 1584, et une édition posthume en 1587. Le texte de 1584 a été corrigé par Ronsard lui-même, mais celui de 1587 a bien été édité, selon la volonté et les indications du poète, par ses exécuteurs testamentaires, J. Galland et Claude Binet, de sorte que ce dernier peut affirmer que « cette dernière main de ses œuvres comme un testament porte sa volonté gravée, ainsi qu'il la lui avait recommandée, inviolable ». C'est donc l'édition ne varietur, et le distingué maître de conférences poitevin démontre alors combien les éditions modernes précitées diffèrent du texte de 1587.

Pour terminer ces Notes, M. Laumônier, abordant incidemment la question de la prêtrise de Ronsard, dit qu'il n'a jamais été prêtre. MM. L. Froger, P. Bonnefon, et M. A. Hallays lui-même, ont affirmé le contraire. Adhuc sub judice lis

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Ch. Delattre, professenr au lycée Janson-de-Sailly.- Un Collège en Anjou au XVIIIe siècle.

Il s'agit du « Collège de la Charité », de Doué, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Saumur. Il fut établi en 1723 dans des locaux acquis par M. l'abbé François Chollet, directeur du petit séminaire d'Angers.

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P. C.

SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ DU PETIT JOURNAL. — 12 AVRIL 1903.
Jean Reibrach. Images de guerre, nouvelle.
L'auteur raconte la mort du sous-lieutenant Richard, le 24
janvier 1871.

Après la prise du Mans, les Allemands envahirent tout le département de la Sarthe. Le 24 janvier 1871, vers 10 heures du matin, une de leurs colonnes, forte de 1,500 hommes, s'installa avec son artillerie sur les hauteurs de Saint-Germain et envoya aussitôt à La Flèche une avant-garde de cavalerie. Celle-ci, vers midi et demi, rencontra une reconnaissance française venant de Durtal, formée simplement

de 50 hommes, sous les ordres du sous-lieutenant Richard. Vite les cavaliers teutons rebroussèrent chemin. Ils s'emparèrent, à l'hôtel de ville, du maire, M. Grollier, et de deux conseillers municipaux, et les emmenèrent avec eux, comme otages.

Nos soldats les poursuivirent activement jusqu'en dehors de la ville. De la colline voisine, les Allemands les apercurent de bonne heure et firent pleuvoir sur eux une pluie de balles et d'obus qui obligea la petite troupe à battre en retraite, et blessa mortellement son commandant.

Les Allemands entrèrent à La Flèche le soir même et remirent les otages en liberté. Le lendemain, la ville dut, pour cette escarmouche, payer en quelques heures une contribution de guerre de 350,000 francs.

H. R

II.

A TRAVERS LES LIVRES.

ANNUAIRE DE L'ARRONDISSEMENT DE LA FLÈCHE, (1903-1904), comprenant les 75 communes de l'arrondissement, plus Durtal, Les Rairies. Fougeré, Clefs (Maine-et-Loire), 1 vol. in-12, 340 p., La Flèche, Imp. Charier-Beulay, 1903.

Comte Charles de Beaumont.

Dialogue entre Alceste

et Philinthe sur la Révolution de 1830, par Georges Ducis, Tours, Deslis, 1902, in-8°, de 21 p.

Le grand tragique, l'académicien Jean-François Ducis, avait légué à son neveu Georges son souffle poétique. Or, celui-ci, astreint par son manque de fortune à des occupations plus terre à terre, avait, dans ses heures de loisirs, rimé quelques centaines de vers d'une puissante envolée; il ne les écrivit jamais, et ils fussent restés à jamais inconnus si une main amie ne les avait reproduits sous sa dictée. C'est ce que nous explique M. de Beaumont dans une courte introduction historique, où il s'est efforcé de tirer de l'oubli cette figure de poète, comme il l'avait jadis tenté pour son frère, le peintre Louis Ducis, dont les œuvres, maintenant, sont aussi peu connues que les vers de Georges.

Note sur les seigneurs de Rochecol, Tours, P. Bousrez, 1902, in-8°, de 72 p. (Extr. du Bull, de la Soc. Arch. de Touraine.)

Etude sur les seigneurs de cette importante terre touran

gelle du XV au début du XIXe siècle, d'après des archives particulières. Elle contient un grand nombre de pièces justificatives de plus que dans la publication parue dans le Bulletin tourangeau.

Les œuvres d'art d'une église rurale, Saint-Etienne-deChigny (Indre-et-Loire), Paris, Plon-Nourrit, 1902, in-8°, de 7 p. et 1 pl.

Dans cette brochure il est démontré combien on peut encore, en cherchant avec soin, retrouver d'objets d'art d'un réel intérêt, cachés au fond de nos églises de campagne. Il y est signalé, entre autres, un très beau vitrail du XVIe siècle représentant la crucifixion, et des fonts-bénitier, de la même époque et d'un type intéressant.

Nouveau document sur l'hôtel Gouin, Tours, Bousrez, 1902, in-4o, de 15 p. (Extr. du Bull. de la Soc. Arch. de Touraine.)

Une étude très complète avait été consacrée, il y a peu de temps, par MM. Hardion et l'abbé Bossebœuf, à ce bijou de la Renaissance qu'est l'hôtel Gouin à Tours. M. de Beaumont a retrouvé dans des archives particulières un important document donnant la description détaillée de ce vieux logis à la fin du XVIe siècle, et c'est cette pièce curieuse, précédée d'une introduction, qu'il publie aujourd'hui.

(Extraits de la Correspondance Historique et Archéologique.) Dom Besse, bénédictin de Solesmes. Le Cardinal Pie, sa vie, son action religieuse et sociale, Paris, Béduchaud, 1903, in-12 de 168 p., 2 fr.

Le Bulletin de la Société Bibliographique (avril 1903, p. 98), dit de cet ouvrage : « C'est une belle vie que celle de ce «< prélat sorti du peuple, et qui, élevé aux plus hautes <«< dignités de l'Eglise, par la seule puissance de son talent «< oratoire, de sa piété, de son caractère, ne craignit point « de dire la vérité au pouvoir lorsque son devoir le lui «< commandait. Le biographe est un moine que ses études «< antérieures et la sûreté de sa doctrine avaient préparé à «< cette tâche difficile. En exposant l'action exercée par un « grand évêque sur une époque où la persécution religieuse << latente ou ouverte n'a guère cessé de sévir, l'auteur aurait «< pu réveiller des querelles qui appartiennent à un passé « déjà loin de nous. Il s'en est bien gardé : la modération de «son langage et de ses appréciations n'est égalée que par la « netteté de l'exposition et du récit. »

Les Bénédictins en France, Paris, Bloud, 1903, in-16 de 63 p. (Collection Science et Religion), 0 fr. 60.

A l'époque où la Gaule romaine se remettait à peine du trouble qu'avaient causé les guerres et les invasions, ce sont les moines venus du Mont-Cassin qui, les premiers, ont restauré le goût des travaux de l'esprit. Egalement ils ont été les premiers créateurs de l'architecture nationale, et, en dehors même de leur influence sur la propagation des vertus chrétiennes, on peut dire qu'ils ont contribué à former l'àme française. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, bien qu'il ait souffert des abus de la commende, l'ordre bénédictin ouvre la voie aux grands travaux historiques. Les moines de Saint-Maur sont les vrais précurseurs de la science du XIX® siècle. Après la Révolution, c'est de Solesmes, relevé de ses ruines, que part le mouvement en faveur de la restauration de la liturgie romaine et du chant grégorien. Toute cette grande histoire est racontée dans ses lignes principales, en quelques pages aussi intéressantes que documentées. (Extrait du Bulletin de la Société Bibliographique, p. 98.)

J. Bouveret.

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Sarthe artistique, ses châteaux. Edition

Bouveret, R. Dumas, Le Mans.

Magnifique album contenant 65 vues de 34 châteaux différents. L'éditeur, au talent artistique bien connu, a réuni dans une même collection les châteaux, tant anciens que modernes, dont l'histoire et l'architecture sarthoise peuvent à bon droit être fières. Nous souhaitons volontiers que M. Bouveret puisse continuer une série si bien commencée et si intelligemment comprise. Nous nous permettrons cependant d'exprimer un désir : Une courte notice historique accompagnant les vues de chacun des châteaux augmenterait encore l'intérêt et l'attrait de cette belle collection. Dom Cabrol, bénédictin de Solesmes, prieur de Farnborough (Angleterre, Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie.

Nous présentons ici à nos lecteurs le fascicule II de ce dictionnaire qui sera la perfection du genre: c'est un véritable travail de bénédictin. Ce dictionnaire doit se trouver dans toutes les bibliothèques d'archéologues et de liturgistes, et il n'est pas jusqu'aux polémistes eux-mêmes qui pourraient y puiser d'excellentes réponses aux accusations contre les catholiques. Ce fascicule, de 285 p., in-4o, comprend Accusations contre les chrétiens, Acémètes, Achaïe, Acolyte, Acrostiche, Actes des martyrs, Ad bestias, Ad compeendum ou action de grâces, Ad metalla, Ad pacem, Ad populum, Ad sanctos, Adam et Eve, Addée et maris, Adelphia (culte des morts), Adjuration, Adon (saint), Adoration, Affranchissement, Afrique.

Paul Cottin, directeur de la Nouvelle Revue Rétrospective. – Sophie de Monnier et Mirabeau, d'après leur correspondance secrète inédite (1775-1789), avec trois portraits, dont un en héliogravure d'après Heinsius, deux fac-simile d'autographes, une table déchiffrante et un plan du couvent des Saintes-Claires de Gien. 1 vol., in-8°, 7 fr. 50. Paris, Plon-Nourrit, 1903.

Nous sommes heureux de signaler ce nouvel ouvrage de notre savant collaborateur, et nous ne saurions mieux le présenter à nos lecteurs qu'en empruntant à l'un de nos confrères l'excellent compte rendu qu'il en donne : « Ce livre débute par une substantielle étude sur les deux amants, étude composée à l'aide de documents inédits; elle est suivie des lettres inédites et secrètes de Sophie de Monnier à Mirabeau.

Celles-ci n'ont aucun rapport avec les Lettres originales de Mirabeau écrites du donjon de Vincennes, publiées en 1792; c'est une correspondance intime et chiffrée - circonstance à laquelle elle doit d'être restée inédite. Elle embrasse une période de sept années, c'est-à-dire tout le roman de Mirabeau, les intrigues qui aboutirent à l'enlèvement de Pontarlier, la fuite en Suisse et en Hollande, l'arrestation à Amsterdam, la prison à Paris et à Gien, la visite clandestine du comte au couvent des Saintes-Claires de Gien, l'abandon de Madame de Monnier.

La lumière projetée sur les deux personnages est d'autant plus intense que, se croyant, grâce au chiffre dont M. Paul Cottin a pu pénétrer le mystère, à l'abri des indiscrétions, nos amants s'épanchent en toute liberté d'où des révélations psychologiques aussi piquantes qu'inattendues, sur l'un comme sur l'autre. Ajoutons que les lettres de Sophie sont aussi pleines de cœur que d'esprit, de cet esprit et de ce cœur qui avaient fait la conquête de Mirabeau.

Son existence n'ayant été, jusqu'à ce jour, l'objet d'aucune monographie, M. Cottin s'est efforcé de combler la lacune dans une introduction qui conduit le lecteur jusqu'au drame de sa mort, sur les circonstances de laquelle il a réuni des documents d'une entière nouveauté. En fermant le livre, on conclut avec lui, que les malheurs de la pauvre femme et la sincérité de sa passion pour Mirabeau la rendent digne de pitié, d'indulgence et de sympathie.

Gabriel Fleury. - Mélanges d'Archéologie et d'Histoire,

tome I, Mamers 1903, in-8° de 337 p. avec planches et gravures.

L'auteur dont la science archéologique est depuis long

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