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En 1691, Julien Desmares s'acquittait encore de sa fonction:

Du lundy 15 octobre 1691.

En l'assemblée ordinaire, de nous maire et eschevins de la ville de La Flèche, tenue en lhotel commun dicelle,

Sur ce qui nous a été représenté par Jullien Desmares, sacriste de leglise Saint-Thomas de cette ville et Jean Chevallier, serrurier, lesquels nous ont dit que suivant nos ordres et en conséquence de nos résultats scavoir ledit Desmares a sonné la retraicte tous les soirs avec la seconde cloche dont il lui est deub unne année et led. Chevallier a racomodé lhorloge dont il luy est deub unne année qui est a chacun la somme de vingt-cinq livres de laquelle somme ils demandent payement, etc.....

Le Couvre-feu pour lequel, comme on a pu le voir par ces extraits, le sacriste recevait 12 livres en 1687, 25 en 1691, avait une grande nécessité à cette époque. où les gens de guerre n'étaient pas aussi anodins que les braves copieux fléchois dont on nous contait naguère les naïves prouesses (1); c'est du moins ce que nous laissent entendre plusieurs délibérations de notre registre. On voit, en effet, que le maire et les échevins étaient obligés de faire des rondes de nuit, pendant tout le temps que des soldats tenaient garnison en leur cité.

Les passages de troupe furent fréquents à La Flèche de 1687 à 1692, on y vit, tour à tour, le lieutenantcolonel de Villebrosse avec le régiment de dragons de Saint-Frémond, le régiment d'infanterie de Soissons, le régiment du marquis d'O, la noblesse d'Orléans, les milices d'Alençon, les cavaliers du sieur de Girardin, etc.

Du lundy 2 janvier 1690. (2)

En lassemblée de nous maire et échevins de la ville de La Flèche tenue en lhostel commun dicelle.

(1) Province du Maine, t. II, 1894, p. 338.

(2) Registre des résultats et délibérations de l'Hôtel de Ville de La Flèche de 1689 à 1692, p. 29 et vo,

A comparu René Rouzé, marchand cirier en cette ville y demeurant, lequel a dit que suivant nos ordres il a fourny les flambeaux et cierges cy après :

Primo le quatorze febvrier un flambeau pezant une livre et demye vallant......

Plus le vingt-huit mars deux autres flambeaux

de vingt-cinq sols pièce, cy..

Plus le premier juin dix-neuf livres et demye de flambeaux jaulnes à raison de vingt sols la livre.....

....

30s

50$

191 10$

Plus le jour et feste du sacre six cierges blancs
gaufrés de quarante sols pièce, cy pour les six. 12
Plus le dernier juillet un flambeau de trente
sols, cy....

Plus le 25 août un autre flambeau de.....
Plus lonzième] novembre un autre flambeau de
Plus le 14 novemb. deux flambeaux de chacun
trente sols, cy....

Plus le 21 décembre un flambeau de......

Et le vingt-trois décembre un autre flambeau. de.....

30' 30$

40$

31

21

30

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Tous lesquels fournisments reviennent à la somme de quarante-sept livres de laquelle ledit Rouzé demande payment.

L'affaire mise en délibération après avoir examiné les partyes dud. Rouzé et que les flambeaux ont esté emploiés et bruslés lors que nous sommes allés faire les visites en maisons des habitants, pour empescher le désordre des soldats et gens de guerre pendant le temps qu'ils ont logés en cette ville et y ont esté en garnison, nous les avons arestés à la somme de quarante-sept livres, laquelle somme sera payée au sieur Rouzé, par M. François Arsanger, notre procureur sindicq ce qu'il a présentement faict.... lad. somme de quarante-sept livres lui sera passée et allouée dans son compte sur les deniers doctrois.

DE LA COCHETIÈRE.

ROUSSEUILLE,
Echevin.

René ROUZĖ.

MARSOLLIER.

MASSONNEAU.

ARSANGER,

Sindicq.

Du lundy dix-huit juin mil six cent quatre-vingtonse. (1)

En l'assemblée ordre de nous Maire et Eschevins de la ville de La Flèche tenue en l'Hôtel commun dicelle en l'ab[sen]ce de M. Louis Huger proc[ureu]r du roy dud[it] Hotel de Ville qui aurait esté adverty de sy trouver à l'heure de huit heures du matin de nostre part par Noël Darondeau lun de nos archers suivant et en conséquence de notre résultat du sept novembre dernier pour procedder à l'exécution des ordres du roy et affaires communes de cette ville dont sera cy-après f[ai]t mention, de laquelle absence dud. procureur du roy après lavoir attendu en la manière accoustumée avons dressé le pr[ése]nt procès-verbal pour servir et valoir ce que de raison et proceddé à l'exécution des ordres de sa Majesté et affaires de cette dite ville.

Le s' Rouzé, marchand cirier en cette ville, nous a dit qu'en exécution de nos ordres il a faict et fourny :

Premier, le deux décembre mil six cent quatre-vingtdix, un flambeau pour la conduite de nous maire et eschevins lorsque nous sommes allés la nuit pour l'exécution des ordres du roy afin d'empescher les désordres des gens de guerre, cy.....

Plus fourny un autre flambeau le 28 mars dernier aux mêmes fins vallant vingt-quatre sols......

58

XXIIIIS

Plus le dix may dernier fourny pour le feu de joye trois livres trois quarterons en flambeaux blancs à raison de trente sols la livre pour le feu de joye de Nice,

су....

...

VI 12

Plus fourny vingt et six livres quatre onces de poudre à raison de vingt-quatre sols la livre aux habitants qui se sont mis sous les armes aud. feu de joye led.

jour, cy...

26' 14'

Plus vingt-quatre livres dix onces de poudre pour quatre comp[aguiles des ha[bittan]ts et une des

garsons qui se misrent sous les armes led.

jour pour cy.....

291 Xs

Plus fourny un flambeau jaulne valla[nt] vingt-cinq

(1) Même registre, p. 110-117.

sols pour aller en ville la nuit pour empescher le désordre des soldats de milice de la généralité d'Alençon et un au[tre] flambeau pour la seconde passée desd.

soldats, cy....

L'

Plus un autre flambeau pour marcher la nuit afin dempescher le désordre des cavaliers du régiment

du sieur Girardin, cy.

XXVS

L'an mil six cens quatre-vings-onze (1) le lundy neuf jour de juillet, nous maire et eschevins a comparu Jacques Nouermé dit Avignon marchand maistre menuizier en cette ville.....

.....

plus a fourny deux livres de chandelles pour vacquer de nuit aux logements de gens de guerres, cy.....

TROISIÈME PARTIE

iiis >>

LE COUVRE-FEU DEPUIS LA RÉVOLUTION

Notre promenade est achevée, chers lecteurs, et, plus d'une fois déjà, vous avez dû me reprocher mes longues pages. Me permettrez-vous pourtant de dire quelques mots encore? Je serai bref et ne ferai guère qu'énumérer les heureuses villes où, pendant le cours du XIXe siècle vibre le Couvre-feu, celles qui le gardent toujours à l'aurore du XXe siècle. (2)

La Révolution, en venant niveler les idées et les choses, n'a pu chasser partout les antiques usages du passé. Il est vrai que de son temps aucune sonnerie ne se fait entendre, tant ceux qui président au sort de l'humanité ont peur que le son des cloches ne leur rappelle de trop pénibles souvenirs. Même Paris, la

(1) Même registre, p. 120, vo.

(2) En donnant cette longue liste nous n'avons certes pas la prétention d'être complet. Nous serions même heureux si nos lecteurs nous adressaient quelques détails sur l'intéressant usage du Couvre-feu en France, au XIXe siècle.

ville gaie par excellence, sous l'ancien régime, est triste pendant la Révolution. Henri Meister en fait une amère remarque au lendemain de l'un de ses nombreux voyages à Paris (1).

Arrive Bonaparte. A travers l'Europe étonnée, l'espoir renaît au cœur des chrétiens. Plus joyeuses que jamais, les cloches reprennent leurs longues envolées. Ecoutez-les le soir, quand le soleil rouge comme un brasier descend et disparaît, quand les nuages se couronnent de ses derniers reflets d'or et quand la brume monte des vals. Que ces derniers sons de la cloche sont doux, roulant sur les plaines et sur les coteaux à l'heure où la nuit nous enveloppe de ses ombres !

Du nord au midi de la France, ces sonneries se répercutent comme en autant d'échos. C'est à la tour de l'église Saint-Eloi de Dunkerque (2); c'est à Douai dont le merveilleux beffroi est un chef-d'œuvre du XVe siècle. A Abbeville, il n'y a pas longtemps, depuis le soir jusqu'au matin, un veilleur se tenait en observation dans la logette des tours de Saint-Vulfran. Tranquille, sa trompe disait aux Abbevillois de dormir en paix ; mais si les modulations du cuivre prenaient une allure apeurée, c'est que le feu venait d'éclater

(1) Revue des Deux-Mondes, 1er novembre 1902, page 162, 163. Dans une petite ville d'Auvergne, par exemple, à Antonne, les idées sont si avancées qu'on lit dans un compte rendu des séances du Conseil :

« L'Angelus servait, comme le fit timidement observer l'un des membres de l'Assemblée, à annoncer aux cultivateurs, épars dans les campagnes, le commencement, le milieu et la fin de la journée; mais, c'était encore là un préjugé fanatique : l'Angelus fut supprimé. »

Frantz Funck-Brentano, Les Rives du Passé, dans Minerva, 1er mars 1902, p. 145.

(2) Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, t. XLVI, col. 718. Tous les détails de cette dernière partie, sauf indication contraire, ont été empruntés aux tomes XLVI et XLVII de l'Intermédiaire.

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