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attributions du procureur syndic, élu en assemblée générale, et quelles dépenses, souvent très lourdes, incombaient alors aux paroissiens passages de troupes, travaux des routes, droit de vingtième pour Les Grands-Ruaux et Vaux-de-Noyers (1), entretien de ces lieux, frais d'enregistrement des « résultats » des habitants et honoraires du notaire appelé pour les rédiger, nomination des collecteurs, confection des rôles pour les impôts, etc.

Les recettes de René Lefeuvre (22 juin 1755-22 juin 1757) s'élèvent pendant ces deux années à 248 livres 1 sol, et ses dépenses à 254 livres 12 sols. Après avoir examiné son compte le 28 juillet 1757, MichelArmand, marquis de Broc, colonel du régiment de Bourbon-Infanterie, seigneur de la paroisse de Cerans et des Perrais, Charles-René Bouvet, curé de Cerans et doyen rural d'Oizé, Jean Guyard, procureur syndic de la paroisse et nouveau procureur des biens, Louis Jusseaume, procureur de la fabrique, et Louis Bergeot, notable, y donnent leur approbation. Jean Guyard paye l'excédent de dépenses et l'inscrit au <«< compte qu'il rendera en son temps ». Pour la « conservation des biens dudit général et éviter les faux frais mal faits jusqu'à ce jour », ils arrêtent << qu'à l'avenir premièrement, que le sindic dans le logement des gens de guerre en dispensera les nommés Ambroise Bourmaud, Michel Houdayer, René Goupil, Joseph Jamin, Pierre Crespon et Pierre Duteil, parce que ceux-cy, et à leur défaut le même nombre d'habitans du bourg de Fouletourte aux choix et à la prudence du sindic, logeront les soldats convalessans et ceux qui seront restés après le corps de troupes passé; secondement, que n'estant dubs a aucuns corps de garde ny prisonniers, ny sel, ny

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(2) Ce droit était de 6 liv. 17 s. 6 d. en 1741, 8 liv. 8 s. en 1750, 15 liv. 8 s. en 1757, 23 liv. 2 s. en 1760, 21 liv. 9 s. en 1777 et 12 liv. 13 s. en 1784 et 1790.

poivre, il n'en sera désormais plus fourny; troisiè ment, que quand au bois qu'on fournit aux corps de garde il n'en sera point fourny qu'avec proportion du nombre des soldats et de la saison où les troupes passeront, et que le sindic ou en fera achepter ou en fera abbattre sur le bien de la paroisse, après examen fait par quelques notables conjointement avec luy, lequel bois sera mis en dépost dans quelque maison pour s'en servir à l'occasion; quatrièment, que dès ce jour on ne passera plus de voiages au sindic, aiant quarante cinq livres pour ses courses, ses peines et fatigues; cinquièment, qu'à l'égard des actes publics qui se feront par le général des habitans ils seront faits par ledit général sans secours du notaire de la résidence, ny autres, à moins qu'il ne se trouvast des cas qui exigeassent leur ministère » (1).

La situation de Foulletourte sur la route de Paris à Nantes et à mi-chemin du Mans à La Flèche, rendit toujours ce village très propre à servir de gîte d'étape. Vers 1725, Michel, comte de Broc, seigneur de Foulletourte et des Perrais, remontra « très humblement » à « Mgr de Breteuil (2) » et à l'intendant de la généralité de Tours, « qu'il a eu avis que les troupes tant d'infanterie que cavallerie qui avoient coustume de passer par la ville de La Suze (3) passeroient dorénavant par le bourg de Foultourte et le village

(1) Archives de la fabrique de Cerans.

(2) François-Victor Le Tonnelier de Breteuil, ministre de la guerre de 1723 à 1726 et de 1740 à 1743.

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(3) La Suze, dit-il dans une autre requête à Monseigneur d'Angervilliers », est une ville bien composée, propre à loger un bataillon complet; il y a un gros bailliage, avec foire et marché; la rivière la Sarthe passe au pied de ladite ville; il s'y cuille beaucoup de foin et touttes autres provisions; les troupes y trouveroient des logements commodes». Michel Chamillart, comte de La Suze et secrétaire d'Etat de la guerre de 1701 à 1709, avait obtenu de faire passer les troupes par Foulletourte et non par La Suze, chef-lieu de son comté (Invent. du Chartrier de Courcelles, boëte II, pièces 45, 46. Cabinet de M. Brière).

de Cerans. Il est, ajoute-t-il, d'autant plus surpris de ce changement que Foultourte n'est qu'un simple passage composé d'un hameau de quatorze ou quinze maisons dont il n'y en a que six ou sept où l'on puisse loger des soldats, le surplus des maisons sont occupées par de pauvres gens qui ont bien de la peine à gaigner leur vie.

«Le village de Cerans est encore bien moindre; il n'y a que quatre ou cinq maisons où l'on puisse loger des soldats, dont il y en a deux occupées par des ecclésiastiques; au reste Foultourte est éloigné de Cerans d'une demie lieue, et Cerans est éloigné de près de trois quarts de lieue du grand chemin.

«Il y a très peu de foin dans la parroisse, à cause qu'il n'y passe point de rivière; la plus proche est la Sarthe, éloignée de deux lieues de Foultourte; les habitants qui ont besoin de foin sont obligez d'en achepter à La Suze, éloignée de deux lieues de Cerans et Foultourte.

«La parroisse de Cerans n'est qu'un fond de sable très maigre qui produit peu de bled, il y a mesme beaucoup de landes qui ne produisent que des brières ; le terrain est si peu propre pour le bled qu'il y en a une partie plantée en vignes qui produisent que de mauvais vins qui se consomment sur les lieux pour n'estre pas de bonne qualité; et comme il n'y a de foin dans la parroisse que pour fournir à la nourriture des bestiaux, il ne peut s'y faire aucun commerce, ce qui fait avec la stérilité naturelle des lieux que ladite parroisse de Cerans est une des plus pauvres de la province du Maine et cependant très accablée et surchargée de taille (1).

« Ces vérités ont autres fois esté si bien reconnues

(1) La paroisse de Cerans, taxée à 2.425 livres de tailles en 1693, en payait 3.773 liv. 7 s. 6 d. en 1754. Les « exempts » en 1693 sont: Mes René Métivier, curé; Nicolas Métivier, Claude Busson, Michel Piveron et Ambroise Bellanger, prêtres, et François Ferard, maître de poste (Archives de la fabrique de Cerans).

que ledit Conseil du Roy ayant voulu y établir le passage des troupes, la routte fut changée sans la sollicitation de personne; au surplus le gué de Guécélard est très long et fort incommode a passer pour les gens de pied; il n'y aucun pont de pierres ny de bois, il n'y a que des planches qui sont très souvent dérangées pour peu qu'il fasse de pluyes.

« Si le Conseil du Roy doutte de ces vérités, Monseigneur l'intendant est très humblement suplié par ledit sieur de Broc de remontrer au Roy l'importance de cette affaire, et est très instamment prié de demander qu'il soit fait une dessente sur les lieux, laquelle est d'autant plus nécessaire que par le moyen d'icelle il sera très aisé de connoistre l'impossibilité qu'il y a de faire passer les troupes par une parroisse si pauvre, si dénuée de provisions de bled, d'avoine et de foin, et si par malheur l'on ne peut détourner ce passage tous les meilleurs fermiers menacent les propriétaires d'abandonner la parroisse dans la crainte qu'ils ont d'estre entièrement ruinés.

« Outre ces fortes et solides raisons ledit sieur de Broc en a de particulières qui le regardent particulièrement et qui luy sont de la dernière conséquence. La meilleure partie de ses biens sont scittuez dans la parroisse de Cerans et dans celles de Guécélard et Parigné-le-Poslin qui sont sur le grand chemin qui va du Mans à Foultourte et de Foultourte à La Flesche, lesquels courent risque d'estre entièrement ruinés par les soldats.

«Ledit sieur de Broc a servy vingt ans et plus dans le régiment de la Reine; son frère aisné, colonnel d'un régiment, a servy toutte sa vie et a consommé tout son bien au service du Roy et après de longs et fidèles services il a esté tué à la bataille d'Ostec (1). Ledit sieur de Broc n'a jamais eu de

(1) Hochstett, 15 août 1704.

récompenses, point de gratiffications ny pensions; il a cependant placé son aisné et un de ses cadets dans le régiment du Roy, qu'il sera forcé de retirer si ce terrible orage n'est pas détourné; il est de plus chargé de sept enfants.

« Si Monseigneur l'intendant n'a pas la bonté de changer cette routte très ruisneuse pour ledit sieur de Broc et ses parroissiens sa fortune sera considérablement diminuée et il sera hors d'estat d'entretenir ses enfans au service, et les parroisses de Cerans, Guécélard et Parigné-le-Poslin pouront estre désertes et entièrement ruisnées. Au reste le chemin de Foultourte à La Flesche est très mauvais depuis le Chasteau-Sénéchal jusques à La Flesche, qui font plus de deux lieues d'un chemin affreux. Il est de plus à remarquer qu'il y a six à sept villages depuis Le Mans jusques à La Flesche, qui seront sans doutte bien endommagés par le passage des soldats.

«Au surplus le bourg de Pontvallain est très gros, aussy grand ou plus que la ville de La Suze. C'est une très bonne parroisse, bien peuplée et fort étendue, bien bastie et pavée. La distance est égalle du Mans à Pontvallain et de Pontvallain à La Flesche. Les troupes y trouverront tous les secours nécessaires, très beau chemin. Il y a un pont de pierres sur la rivière, commode pour le passage des soldats.

«Enfin il est de l'interrest du Roy de changer cette routte par plusieurs raisons: les troupes seroient mal logées et très mal nouries; on auroit peine à trouver des fourages pour la cavallerie; le passage du gué de Guécélard est très difficile à passer, tant par sa longueur que parce qu'il n'y a aucun pont. D'ailleurs les six villages qui sont sur le chemin du Mans à La Flesche souffriroient beaucoup de dommages par le passages des soldats » (1).

Malgré cette supplique et une autre que Michel de (1) Archives des Perrais, pièces papier.

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