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Belin à Guécellard, et d'autre part les lieux des Chouasnyères, Les Sauvaigieux, La Trépinière, La Chevallerye, Le Petit-Prier, La Chesnaye et les boys du Deffays de Bruon, boys du roy, aboutissant les lieux des Morières et La Jaunaisière, d'une part, et d'autre part les terres des lieux de Giberon, de Bousse et les boys marmentaux et terres de Mondans ». Sa superficie était de 2.275 arpents. Le Petit-Bourray, situé au nord des Filières, s'étendait sur les paroisses de Guécélard, Moncé et Saint-Gervais-en-Belin. Il renfermait 1.200 arpents, dont 480 seulement appartenaient au roi (1).

Au commencement du XIIIe siècle, une reine, la reine Blanche (2), accorda aux habitants de Cerans, Roezé, Guécélard, Parigné-le-Pôlin, Yvré-le-Pôlin, Moncé et Saint-Gervais-en-Belin, riverains du Bourray, droit d'usage et de pacage dans cette lande, à la condition de faire tous les dimanches une prière pour le repos de son âme. Cette commémoration se faisait encore à Cerans, Moncé, Saint-Gervais-en-Belin, et probablement aussi dans les autres paroisses, en 1790.

Marie, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou et comtesse du Maine, « ayant le bail, garde et administration de Loys, roy desdits royaulmes et Charles », ses enfants, pria le sénéchal de ses forêts d'Anjou et du Maine, le 13 mars 1387 (v. st.), de s'enquérir des droits de ses « subjectz, manans et habitans ès parties de Monbrion et de Minclou, entre Foulletourte et Guessellart », de « apascuer leurs

(1) Bibliothèque publique du Mans, ms. 79.

(2) La reine Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, aurait-elle fait ce don pendant qu'elle était régente du royaume, de 1226 à 1236 et de 1248 à 1252, ou, les reines veuves portant le deuil en blanc, serait-ce la reine Bérengère, veuve de Richard Coeur-de-Lion, roi d'Angleterre et comte du Maine, qui, le 12 mai 1191, jour de son mariage lui avait constitué pour douaire, entre autres seigneuries, celle de Château-du-Loir? Nous en sommes réduits aux hypothèses, car aucun texte historique ne confirme la tradition locale.

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bestes és froux et gatz de Bouray sans aucune chose pour ce payer » (1). Jehan de Mondragon, sergent faye de Longaunay, qui avait voulu troubler les habitants dans leurs privilèges, dut les en laisser << jouir et user paisiblement ».

Menacés à nouveau de perdre leurs droits en 1550, les usagers du Bourray s'opposèrent aux ordres du roi et réussirent encore une fois à sauvegarder leurs intérêts. Le Bourray ne fut vendu par l'Etat qu'en 1807.

Le 22 décembre 1635, par acte passé au presbytère de Cerans par Me Julien Le Jeune, notaire royal à Parigné-le-Pôlin, en présence de Me Sébastien de Broc, chevalier, vicomte de Foulletourte et seigneur des Perrais, de Me René Pauvert, sieur de La Roche, prêtre, et de Me Michel Michelet, sieur de Rouveau, aussi prètre, chapelain de la chapelle de la SainteTrinité, vénérable et discret Me Nicolas Trouillard, curé de Cerans, « en considération de la bonne amitié qu'il porte à tous ses paroissiens, Me Jacques Lestourmy, sieur de Launay, notaire royal à Foulletourte, « acceptant pour eux », leur donne « à tousjourmais et à perpétuité à eux et à leurs successeurs » la somme de douze cents livres tournois, « en pistoles et escus d'or et de poids, pièces de seize solz, testons, douzains et autres monnoies de présent ayant cours ». Il veut que le procureur syndic de la paroisse place cette somme « en constitution de rente ou en fond d'héritage pour et au profit dudit général des parroissiens de Serens », et en emploie la rente « pour leurs urgentes affaires ». Il en « rendra compte chacuns ans par devant le premier notaire, en présence des sieurs curé de ladite parroisse de Serens ou son viquaire, du seigneur de Foultourte ou de son procureur fiscal ou

(1) Abbé A. Ledru, Histoire de la Maison de Broc, p. 396. Archives de la Sarthe, fonds de la seigneurie de Belin.

fermier, du maistre d'école de ladite parroisse, du receveur de la confrairie de Nostre-Dame érigée en ladite églize de Serens, avec trois ou quatre des plus notables et principaux habitans de ladite paroisse, et où l'on voudroit contraindre ledit procureur sindic de rendre compte en justice de ladite rente », Me Trouillard « veult et entend..... que les susdits pourront nommer un des autres habitans pour recevoir particulièrement ladite rente, l'employer aux affaires nécessaires de ladite parroisse et en rendre compte devant eux par devant le premier notaire comme dit est .... Si par l'arrest desdits comptes il se trouve du reliquat, il sera employé en rente ou acquest au profit et utilité desdits parroissiens ».

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Le 1er janvier suivant, « à issue de vespres », Me Julien Le Jeune lut le contrat de ce don, devant la grande porte de l'église de Cerans, « au général des 'habitans >> assemblés, Me René Cornu, écuyer, sieur du Bignon, archer des Gardes; Me Alexis Le Beichu, notaire; Me François Regnault; Me Marin Georgie, chirurgien; Me René Cornu le jeune; Me René Dutay, sieur du Croissant; René Mersenne, procureur syndic, etc. Tous l'acceptèrent et déclarèrent l'avoir « pour agréable » (1).

Me Michel Michelet, curé de Cerans, suivit l'exemple de son prédécesseur. Par ses codiciles du 31 août et du 2 septembre 1674, il légua aux mêmes habitants un capital de mille livres pour être employé à leur profit en rentes constituées ou en fonds d'héritages et l'intérêt utilisé « aux affaires et nécessités urgeantes dudit général, sans pouvoir estre disposé autrement de ladite somme pour quelques causes que ce soit, à la charge par lesdits habitants de prier Dieu pour luy et que tous les dimanches de chacun premier mois » il soit «fait recommandation pour le repos de son âme ».

(1) Archives de la fabrique de Cerans.

Possesseurs d'un capital de 2.200 livres, prêté à différents particuliers, les habitants, réunis en assemblée générale «ès personnes de vénérable et discret Me Ambroise Bellanger, prestre, curé dudit lieu, Me Nicolas Métivier, prestre, prieur de Parignéle-Polin, habitué audit Cerens, Me Jean Guyet, prestre vicaire, Me Urbain Le Roy, prestre sacriste, Me Michel Le Comte, diacre, bachelier de Sorbonne, Mre Jacques de Broc, chevalier, seigneur du Plessis, seigneur en partye de Cerens, Bernard Sallion, procureur sindict, Jean Bordier, maistre de poste dudit Foultourte, Jean Piveron, marchand, fermier de la Cour dudit Foultourte, etc., et plusieurs autres faisant la plus grande et meilleure partye d'iceulx », acquirent le dimanche 24 juin 1714, pour 2.100 livres, « les lieux et clauseryes des Grands Ruaulx et Vaulx de Noyers », à Cerans, de Me Charles de Baigneux, écuyer, seigneur de Montigny, demeurant à Montbizot, agissant en son nom et aux droits d'Anthoine de Baigneux et de dame Magdeleine de Baigneux, vefve du sieur. Lefebvre de La Valette », son frère et sa sœur, et ses cohéritiers en la succession de Me Jean de Baigneux, écuyer, leur père.

Les Grands-Ruaux étaient loués 83 livres en 1722, 68 livres en 1738, 59 livres en 1750 et 103 livres en 1781 et 1787; et Vaux-de-Noyers, 50 livres en 1723, et 32 livres en 1755, 42 livres et deux poulardes en 1774, et 50 livres 5 sols en 1787. Ils devaient chaque année 28 sols de cens à la seigneurie de Foulletourte et 24 sols, à la Toussaint, à la baronnie de Longaunay.

Conformément aux intentions de leurs bienfaiteurs, les habitants nommèrent l'un d'entre eux pour administrer leurs biens et le constituèrent « pour leur procureur général et spécial à l'effet de consentir tous actes concernant ladite administration, passer baux devant notaires, recevoir les deniers des débiteurs, donner quittances, faire tous les payemens nécessaires,

en conséquence et particulièrement payer à celui »> qui est nommé « procureur syndic .... la somme de quarante-cinq livres par an pour l'indemniser des soins et peines extraordinaires qu'exige ladite charge de procureur syndic de ladite paroisse (1), et en outre de luy fournir et rembourser tous les déboursés qu'il lui faut « faire à l'occasion de ladite charge de syndic, à la première réquisition, rendre par déclaration, assigner, plaider, oposer, apeller, constituer procureurs, avocats, les révoquer, en nommer d'autres. et généralement faire au sujet de ladite administration tout ce qui doit être fait ». Ils lui allouèrent pour « ses peinnes et vacations » un traitement annuel de quatre livres (2).

Les comptes des procureurs des biens du général des habitants », examinés à la fin de chaque gestion par les personnes désignées à l'acte de fondation, nous montrent quelles étaient au XVIIIe siècle les

(1) Les fonctions de procureur syndic, chargé d'administrer la paroisse au point de vue civil, étaient très onéreuses à Cerans, par suite des travaux des grands chemins et du passage continuel des troupes. Aussi les habitants y attachèrent-ils ces honoraires pendant tout le XVIIIe siècle.

Procureurs syndics de Cerans: Jacques Degoullet, 1631; René Mersenne, 1636; Léonard Hérissé, 1646; Jean Ory, 1665-1667 Christophe Rolland, 1698; Bernard Sallion, maître chirurgien, procureur syndic perpétuel, 1704-1717; Urbain Plessis, 1724-1730; Michel Godefroy, 1731-1732; Michel Couette, 1736-1749; Jean Pillot, notaire royal, 16 nov. 1749-22 juin 1755; Jean Guyard, 22 juin 175524 juin 1759; François Quéru, marchand serger, 24 juin 1759-24. juin 1761; Louis Bordier, 24 juin 1761-1763; Joseph Guichard, 1763. 1767; Jean Guyard, 1776-17 sept. 1782; Jean Guichard, 17 sept. 178219 nov. 1786; Jean Guyard, ancien marchand serger, 19 nov. 1786178.; J. Jamin, 1789; Bigot, maire, 1790.

(2) Procureurs des biens du général : Michel Couette, marchand cirier, 1715; Nicolas Degoulet des Fonteines, 1724-1742; MarcAntoine Ferard, sieur de La Chesnais, directeur de la poste, 17421749; Jean Pillot, notaire royal et procureur syndic, 1749-1755; René Lefeuvre, 1755-1757; Jean Guyard, procureur syndic, 17571759; François Quéru, marchand serger, procureur syndic, 1759-1761; Louis Bordier, 1761-1779; René Lefeuvre, 1780-1788; Simon Drouard, marchand, 1788-1791.

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