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encore le registre sur lequel, du mois de novembre de l'an 1621 à février 1626, le ministre de Nogentsur-Loir inscrivit le nom des enfants auxquels le sacrement de baptême fut conféré. Durant ces quatre années et quelques mois en plus, on présenta seulement sur les fonts baptismaux seize nouveau-nés, parmi lesquels nous signalerons Edme Tricot, fils du pasteur de Château-du-Loir (1), Catherine Petit, fille. de Daniel, désigné pour être pasteur de l'église réformée de la Barre (2), Claude, fils de Jacques de Belleville, écuyer, résidant sur la paroisse de Couesmes en Anjou (3).

Ces groupes de protestants, quelle qu'en fût l'importance numérique, étaient représentés par un mandataire élu par ses coreligionnaires. Ceux-ci, chaque année, remettaient entre ses mains, des coti

...

au lieu de la métairie des Ha..... qui était hypothéquée. lad. Compagnie a approuvé : E. Tricot, R. Boucher, P. de Bierville, Rotier, 1. Chardon, M. Courtin et Boucher. »>

Le marquis de la Moussaye dont il est ici question est Amaury Goyon, Ve du nom. Son aïeul, Charles Goyon, baron de la Moussaye, avait embrassé la religion protestante. Il mourut en 1593. Il eut, pour fils atné, de Claude de Chastel, Amaury IV, qui fut titré marquis de la Moussaye par lettres-patentes de l'an 1615. Il décéda en 1624. De son mariage avec Catherine de Champagne, dame de Nogent-surLoir, fille de Louis de Champagne, il eut pour fils aîné Amaury V, lequel fut un fidèle compagnon du grand Condé. Amaury V épousa Henriette-Catherine de la Tour d'Auvergne. De cette union est issue, entre autres enfants, Elisabeth Goyon de la Moussaye, mariée en 1679 à René de Montbourcher. Cf. Laîné, Archives de la noblesse de France, t. XI.

(1) « Edme Tricot, fils de Mre Edme Tricot, pasteur de l'église de Chasteau-du-Loir et de Marie Boucher sa femme, a esté baptisé en ce lieu de Nogent par Mre Edme Tricot, son père, le mesme jour qu'il fut né, qui fut le vingtiesme jour de novembre l'an mille six cents vingt et cinq. Le parrain a esté Thobie Boucher, fermier de ce lieu, et Esther Tesnière, femme de Jacques Boucher, demeurant à Saint-Pierre de Chevilly en Touraine. » Tobie Boucher mourut le 13 décembre 1654.

(2) Elle fut baptisée le 6 avril 1622; elle eut pour parrain Abel Barbier, pasteur de l'église de Pringé, et pour marraine Catherine Mesnager, femme de noble homme Philémon Voisin, st du Verger,

(3) Il fut baptisé, déjà âgé de quinze jours, le 17 oct. 1625. Il eut pour parrain Claude de Thory, écuyer, seigneur d'Etival.

sations volontaires (1) qui, réunies aux revenus dont leur église avait pu être dotée, servaient, soit à secourir les réformés, malades ou indigents, soit à subvenir aux frais du culte. Voici en quels termes le mandataire, choisi par la communauté de Châteaudu-Loir, rendait compte à ses commettants des dépenses en lesquelles il s'était engagé au cours des années 1656, 1657, 1658 et 1659:

Le 5 septembre 1656, j'ay baillé à un pauvre Escossois, Xs.

Le 3 décembre aud. an, à un garçon serger de Blaye, estant à Nogent, VI.

Le 12 juin 1657, j'ai baillé à M. Boucher, comme appert par son receu, quarante huit livres, cy, XLVIII.

Le 13 juillet aud. an, à deux pauvres passans hollandois, X.

Le 19 mai 1658, à un pauvre passant anglois, ayant certifficat, X8.

Vs.

Le 13 juin, à un pauvre gentilhomme passant, Le 16 décembre 1659, j'ay baillé à un pauvre de Suisse, XV.

En 1661, le pasteur de l'église du Mans vint à Château-du-Loir; on l'indemnisa de son voyage (2). Il y célébra la cène en 1662 (3).

(1) Voici ce que je relève pour l'année 1662 : « Le 10 octobre aud. an, de Mile de Belleville, de M. de la Baume, de M. Rottier, de M. Doisé et de M. de l'Aubonnière, XIII1 V..

« Le 21 du mois (de février 1663), j'ay receu de Mile de Marcillac et du sieur de la Pitrache IIII.

« Le jour de Pasques 1663, j'ay receu des nommez par mon registre, XVIII. »

(2) Plus, ledit jour (16 oct. 1661) j'ay payé pour la dépense, faite par Monsieur Piozet, pasteur du Mans, tant pour le chemin à venir et retourner et despens à Nogent, VIII XIII. » Il s'agit, très probablement, ici, de Pierre Piozet qui fut ministre du Mans et qui présida le synode tenu à Bellème, le 6 juillet 1679. Cf. Haag. La France protestante, 1re édit. T. VIII, p. 348.

(3) « Ledit jour (5 février 1662), j'ay baillé au nommé Renier qui a esté envoyé pour avertir M. Doisé et M. de Marcillac de la venue de M. Piozet et on a mis deux sols pour du pain pour la cène, cy XII3: >

En cette dernière année, deux ministres, MM. de Lerpinière et Locquée, se rendirent à Nogent-surLoir où ils imposèrent les mains à l'un des leurs, M. des Brosses (1). Ce dernier y fut installé comme pasteur. Il y recevait, à ce titre, une subvention annuelle de deux cent quarante livres, que M. de la Moussaye s'était engagé à lui servir (2). Il fut député en 1662, au synode de Loudun. Il y assista, en compagnie de M. de Marcillac (3). Il fut remplacé, à telle date que nous ne saurions préciser, par M. Le Roy, que le même M. de la Moussaye soutenait de ses deniers, dès 1664 (4). Ce ministre alla représenter son église, et probablement aussi celle de Château-du-Loir, au synode de Châtillon (5). Nous inclinons d'ailleurs à

(1) M. de Lerpinière, lorsqu'il est venu donner l'imposition des mains à M. des Brosses, XIIII VId. Le 23 et 24 dud. moys (juil. 1662) j'ay payé pour la dépense de Lerpinière et Locquée, pasteurs, pour le voyage qu'ils ont fait à Nogent, pour donner lad. imposition des mains tant pour leurs couchers à Saint-Cristofle, dîners à Nogent et en chemin, louage et dépense de leurs chevaux, XVI XVIIIs Vld. » M. de Lerpinière était ministre de l'église réformée de Montoire. Cf. Revue hist. et arch. du Maine, t. XXIV, p. 56.

(2) De (déchirure) ce 26 aoust 1662. Monsieur Pasquier, cette lettre vous servira d'attournance, pour payer en mon acquit aux anciens de l'église de Nogent, entre les mains du sieur Courtin, la somme de soixante et quinze livres que je doy de rente à lad. église, pour une année, et de payer entre les mains de M. des Brosses, ministre de ladite église, la somme de deux cent quarante livres que j'ay promises pour une année de sa subvention... J'ay beaucoup de regret de la mort de M. de Marcillac. La Moussaye. Titre papier.

(3) « La dépense faite pour le synode de Loudun de l'année 1662 se trouve monter, pour les dépenses du cheval, 21 15d. Pour la dépense du voyage de Monsieur de Marcillac et de Monsieur des Brosses, 72

7. »

(4) « A Quintin, ce 20 sept. 1664. Monsieur Pasquier..... je vous mande de donner à M. Courtin de Saint-Christophe, deux cent quarante livres pour une année de la subvention de M. Le Roy et soixante et douze livres pour une rente que leur devons..... Henriette de la Tour d'Auvergne. » Titre papier.

(5) « Le 30 octobre audit an (1664), j'ay donné à M. Le Roy, neuf livres cinq sols sur sa subvention, de quatre livres qui luy estoient deuz de reste des frais du sinode de Chastillon, suivant sa quittance, VIIII V. »

croire qu'il exerça dès lors son ministère dans les deux communautés protestantes (1). Nous ferons clairement connaître ce qui se passait dans celle de Château-du-Loir en insérant ici intégralement le «Mémoire des recettes et mises des deniers des pauvres de l'Eglise réformée » que le représentant des réligionnaires, résidant en cette dernière ville, soumit, le 2 novembre 1666, à ceux qui l'avaient élu. << Premièrement, par ledit compte, le dernier reliquat (2), XIX XI. Plus, le 21 décembre audit an (1664), j'ay reçeu VIS VII; le 4 janvier 1665, XIXs VII; le 22 mars aud. an, Vs; le 5 avril aud. an, j'ay reçeu XXXI. Le premier juin, audit an, reçeu par M. Le Roy, XXVIIIS VIII; le 13 juillet 1665, XVIs IIId; le 22 dudit mois, X1 VIs Xd; le 9 août audit an, XVS; le 23 dudit mois, XVIIs Id; le 20 septembre audit an, XVII IIIId; le 4 octobre audit an, IXS VIId; le 1er novembre audit an, Is IXd; le 29 dudit mois, IIS VII; le 13 décembre audit an, XIs; le 10 janvier 1666, XII® Xd; le 21 février 1666, VIIIs VIIId; le 18 avril 1666, XXX1 VIS VIII; le 16 mai 1666, VIIs IIa; le 27 juin 1666, VIs Ia; le 11 juillet 1666, XXIIIIs Id. Mises. Le 4 novembre 1664, j'ay envoyé à M. des Galesières (3) à Paris,

(1) C'est ce qui me semble résulter, non seulement de ce que nous voyons le pasteur Le Roy paraître dans les comptes rendus par l'administrateur de l'église de Château-du-Loir, mais encore du reçu suivant: « J'ai receu la somme de cent cinquante livres sur ce que me doit le quartier de Chasteau du Loir pour sa part qu'il doit contribuer de ma subvention, suivant le traité fait à la Taffière, laquelle somme j'ay receue par les mains de Monsieur Pasquier, fermier de Nogent, fait le septiesme may mil six cent soixante et dix. Le Roy. » Titre original, papier. Un autre reçu, délivré au même fermier le 18 octobre 1673, par M. Le Roy, témoigne que ce dernier était encore à cette époque pasteur de l'église réformée de Nogent-sur-Loir. Notons cependant qu'au synode protestant tenu à Bellème, le 6 juillet 1679, assistait Christophe de la Cour, ministre de Château-du-Loir. Cf. Haag, La France protestante, 1re éd. t. VIII, p. 248.

(2) Il s'agit du reliquat du compte, rendu le 2 novembre 1664. (3) Il est fait aussi mention de cette affaire dans cet article: « Le 10 Juin audit an 1664, j'ay donné à Morillon, messager de Saint-Christo

dix neuf livres desdits deniers pour parachever quarante livres à luy envoyée pour parachever le procès de Nogent; plus le 26 avril 1665, j'ay remis à M. Le Roy, cinquante cinq sols pour l'Académie de Saumur; plus, le 2 novembre 1665, j'ay remis à un pauvre passant, ayant certifficat, VIII; plus, le 16 août 1666, j'ay donné à un pauvre passant, ayant certifficat, Xs; plus, le 17 octobre 1666, j'ay donné à M. Le Roy, troys livres, pour le rembourser de pareille somme qu'il avoit donnée à un compagnon serger, de la religion, qui étoit prisonnier au Lude. »>

La révocation de l'édit de Nantes, en 1685, fit disparaître toutes les églises réformées. Dès le 23 août 1684, une déclaration du roi avait spécifié que les rentes dont elles avaient été avantagées au profit de leurs adhérents pauvres, ne seraient pas restituées à ceux qui les avaient fondées ou à leurs héritiers légitimes, mais que les hospices catholiques, créés dans les circonscriptions où existaient encore les communautés protestantes, deviendraient, de plein droit, les bénéficiaires de ces revenus. C'est ainsi qu'échut à l'Hôtel-Dieu de Château-du-Loir la rente annuelle de soixante-quinze livres douze sols six deniers que le marquis de la Moussaye avait constituée au profit des réformés indigents de la paroisse de Nogent-sur-Loir (1).

L. FROGER.

phe à Paris, six livres pour porter à M. des Galenière, avocat au conseil, pour faire la présentation et autres procédures pour le procès de l'église, six sols pour le port, cy VI VI. »

(1) Voir plus haut, page 264, note 2. Cette rente ayant cessé d'être servie, les administrateurs de l'Hôtel-Dieu la réclamèrent en 1703, à messire François de Fouquetel, marquis de Coigny, colonel du régiment de cavalerie royal étranger et gouverneur de Caen, époux de Madame Henriette de Montbourcher, lequel était devenu possesseur de la terre de l'Aunay.

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