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opérations de l'assemblée électorale. Aucun des quatre députés du clergé d'Anjou n'appartenait à la sénéchaussée de La Flèche. Il en était de même des deux suppléants.

F. UZUREAU,

Aumônier de la Maison d'arrêt d'Angers,
Directeur de l'Anjou Historique.

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* Voir numéros 1, 2 et 3.

vant la Révolution, où se trou

Avait la cloche du Couvre-feu? Nous savons qu'aux XIIIe et XIVe siècles les hôtels de ville sont établis sur les portes de la cité, et que la cloche du beffroi se trouve ellemême dans une tour construite à cet effet audessus des voûtes du portail ou dans une des deux tours qui flanquent cette entrée (1). De bril

(1) A. de Caumont, Abécédaire d'Archéologie, cit. p. 174.

lants édifices s'élevèrent au XVe siècle, et quand Louis XI eut érigé de nombreuses communes, cellesci rivalisèrent dans l'édification de leurs monuments municipaux (1); c'est alors la cloche du beffroi qui sonne le Couvre-feu. Mais quelques hôtels de ville sont privés de beffroi (2); comme aux siècles précédents, le saint de l'église (3) étendra chaque soir ses sons harmonieux sur les villes endormies.

Ce ne sera cependant pas sans quelques difficultés. Plusieurs conciles, en effet, rappelèrent que la cloche ne devait avoir de destination que celle qui lui avait été donnée par son baptême et se défendirent de l'employer à des usages profanes. C'était en somme lui interdire de sonner le Couvre-feu. Ces prescriptions (4) durent être mitigées dans la suite, car, dans maints endroits, la cloche de l'église annonce le soir l'extinction des feux (5). Mais, dans tous les cas, ce n'est que sur l'ordre et le consentement du curé et nul

(1) Ibid., p. 251.

(2) Ibid., p. 253. Celui du Mans, par exemple.

(3) Saint ou cloche. Cf. Durand: Rational des divins offices, t. Je p. 357. L. Froger: De la signification du mot «< Saint » au XV, siècle, dans la Province du Maine, t. V, (1897), p. 255, 256.

(4) 1584, Bourges. « Campanarum et organorum curam gerant, ut tempestive, et pro more ecclesiæ pulsentur : profanas autem cantilenas non resonent. » tit. 9, de Ecclesiis, can. 11.

1585, Aix. Nulla res profana deinceps campanis insculpatur inscribiturve, sed, crux et sacra aliqua imago, ut potè sancti patroni ecclesiæ, piave inscriptio, neque earum sonitu et clangore, quæ consecratæ sunt, convocentur homines ad secularia pertractanda, neve reis ad patibula perducendis

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1590 Toulouse., « Quæ sacris rerum divinarum usibus, vestes, vasa, aliaque id genus erunt comparata, ea sollicita nitoris custodia asserventur, nec unquam profanis usibus inservienda mutuo concedentur ne promiscua secularium attrectatione polluantur... In nullos ecclesiæ usus campanæ prius admittantur quam illis benedictionem episcopus fuerit elargitus; his, postquam consecratæ fuerint, leves, inhonestaque cantinuculæ non pulsentur, etc... » pars III, cap. 1.

(5) A Paris, à Chartres, etc. Cf. Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, t. XLVI, passim.

autre que lui n'a le droit de changer les heures des sonneries (1).

§ III

Coutumes qui se rattachent au Couvre-feu

Peut-être, vous êtes-vous demandé, aimables lecteurs, s'il était complètement interdit aux citadins de sortir après le Couvre-feu? N'ayez crainte, la défense n'était pas si absolue; cependant, quiconque voulait s'aventurer par les rues de la ville était astreint à certaines précautions qui, rigoureuses à l'origine, ne furent que conseillées dans la suite.

Le sieur Nemeitz, dont nous transcrivions tout à l'heure quelques lignes, ajoute :

« D'ailleurs, lorsqu'on sort le soir, on doit toujours faire marcher devant soi son valet muni d'un flambeau »> (2).

Dès le XIVe siècle, nous rencontrons cet usage. C'est accompagné de serviteurs porteurs de torches que sire de Clisson revenait, le 13 Juin 1394, de l'hôtel St-Pol, où l'avait retenu le roi (3).

L'infortuné Charles VI, qui devait tomber fou dans la forêt de Longaulnay (4), prendra la même précaution pour se rendre auprès du connétable, dont il a appris le meurtre :

« Aux torches! s'écria-t-il, aux torches! je veux aller voir mon connétable! » (5)

(1) Ordonnance de Blois, art. 33. Ordonnance de Melun, art. 3. Arrêt du Parlement de Paris, 21 Mars 1665. Mgr André, Cours de droit-canon., t. III, p. 82.

(2) A. Franklin, op. cit., p. 58.

(3) La Province du Maine, t. IV, 1896, p. 324.

(4) Sur ce sinistre drame, on peut consulter avec fruit le savant travail de M. l'abbé Ledru, dans la Province du Maine, t. IV et V.

(5) La Province du Maine, t. IV, p. 354. La police des rues n'arrêtait pas les piétons munis de flambeaux.

La coutume continua à travers les âges. Aux XVIe et XVIIe siècles, les personnages notables se faisaient précéder, dans les rues, le soir venu, d'un domestique portant une torche de résine. Quelques hôtels avaient, près de leur porte, fixé à la muraille, un grand éteignoir en fer pour éteindre les torches en entrant (1). Ainsi faisait-on encore au XVIIIe siècle :

«Notre voyageur, écrit encore J.-C. Nemeitz, devra user de grandes précautions contre les voleurs. S'il veut sortir le soir, que ce ne soit pas trop tard, et qu'il évite de se trouver seul dans les rues. Si, contre son intention, il s'est attardé quelque part, qu'il envoie chercher un fiacre (2) ou une chaise à porteurs (3); s'il n'en peut avoir, qu'il se fasse précéder par un valet muni d'un flambeau. » (4)

La France n'était pas le seul pays où cet usage existât. Georges Sand écrit qu'en Angleterre « chaque piéton marchait avec son falot après l'heure du Couvre-feu » (5). Et nous pourrions multiplier les exemples.

ARTICLE III

Le Couvre-feu différent des Sonneries des Trépassés

Nous avons dit qu'il ne fallait pas confondre les sonneries du Couvre-feu avec celles des Trépassés.

(1) De Caumont, Abécédaire d'Archéologie. Archéologie civile et militaire, p. 350.

(2) On sait que l'origine des fiacres remonte au XVIIe siècle. Ils furent, à cette époque, mis en circulation par un nommé Sauvage, et remisés dans une auberge du faubourg Saint-Antoine, à l'enseigne de Saint-Fiacre : d'où leur nom.

(3) Les chaises à porteurs ne datent, du moins en France, que du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, certaines d'entre elles étaient merveilleuses. Il y avait à cette époque des chaises de louage à Paris, et à d'autres stations.

(4) A. Franklin, la Vie privée d'autrefois, la Vie de Paris sous la Régence; pp. 229-230.

(5) Bescherelle, Dictionnaire national, t. I, p. 822.

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