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partie de la plaque de marbre noir où était gravée l'épitaphe.

Le tombeau était perdu. Mais on crut que le tombeau seul avait été transporté à Tours et que les restes de Ronsard étaient restés dans le sol de l'église. Comme on savait le lien exact de la sépulture, on fit des fouilles, il y a une trentaine d'années : elles furent infructueuses. On en conclut que le monument de Saint-Côme était un simple cénotaphe et que, entre 1585 et 1603, le tombeau avait bien pu être violé par une bande de Huguenots, en représaille des injures dont Ronsard les avait poursuivis. C'était là peut-être une erreur. Lorsque le buste fut envoyé de Tours à Blois en l'an X, le préfet d'Indre-et-Loire écrivit au préfet du Loir-et-Cher : « Je crois... qu'un citoyen Lorain... possède le crane de ce poète qu'il a recueilli lors du renversement de son mausolée. » M. C. de Grandmaison qui a retrouvé ce document en tire cette conséquence que les chanoines de Tours avaient rapporté dans leur salle capitulaire les ossements en mème temps que le mausolée. C'est probable... à moins que le citoyen Lorain ne fût un simple mystificateur. En fait de reliques, toutes les défiances sont justifiées.....

Ce fut à Saint-Côme que finit mon pèlerinage. Pour qu'il fût complet, il m'aurait fallu aller aussi à Bourgueil, où vécut Marie, et dans le Blésois, où vécut Cassandre... (1). Mais la bise est froide, en cet

(1) Je ne veux pas quitter Ronsard sans signaler ici une très jo ie étude de M. H. Longnon: la Cassandre de Ronsard, parue dans la Revue des Questions historiques 1er janvier 1902.) Il y est démontré par des raisons très convaincantes que Ronsard n'emprunta pas ce nom de Cassandre à la poésie grecque, comme on le croit généralement. La femme qu'il aima s'appelait bel et bien Cassandre. Elle discendait des Salviati, de Florence. Un Bernard Salviati s'établit dans le Blésois, au seizième siècle, et devint seigneur de Taley. Sa fille, Cassandre, fut aimée de Ronsard, mais elle épousa Jean de Peigncy, seigneur de Pray.

M. H. Longnon a fait encore une autre découverte non moins piquante une fille de Cassandre épousa, en 1580, Guillaume de Musset,

automne; ce n'est plus le temps d'errer sur les routes, le livre d'un poète à la main.

ANDRE HALLAYS.

duquel Alfred de Musset, descend en ligne directe. Sans qu'il s'en fût jamais douté, Musset eut donc une aicule, Cassandre Salviati, qui fut la maîtresse de Ronsard. Maintenant, relisez Laurenzaccio; vous verrez comment le poète y traite Julien Salviati, son parent.

NOTES PARISINES

Par GEORGES SOREAU

Tel est le titre du Volume que notre distingué Collaborateur, Monsieur Georges SOREAU, vient d'ajouter à la série déjà longue de ses œuvres littéraires.

A vrai dire, ce n'est pas un roman qu'il nous donne; cependant, tel un roman, on dévore ce livre sans interruption, et à la dernière page on se surprend à murmurer: déjà ! tant l'intérêt en est soutenu et le charme réel. Ce sont vraiment des Notes. C'est Paris au jour le jour, le Paris de 1902 qui passe sous nos yeux avec ses écrivains et ses artistes, son théâtre et sa littérature, avec, enfin, la multiplicité inouïe de ses faits divers et de ses nouveautés quotidiennes.

Dans les Notes Parisines » il y a de tout ! Mais de ce mélange bien compris naît une variété qui plaît et séduit.

Citons quelques chapitres, au hasard : Salade Hugolâtre, Légendes d'Ys, L'Hôtel de Païva, Aurélien Scholl, Xavier de Montépin, Julie Hasden, En Vacances, Le Départ des Bleus, Pages d'Automne, Souvenirs de Noël....

Les lecteurs des Annales Fléchoises nous sauront gré de leur présenter ici quelques extraits de cette œuvre nouvelle. P. C.

SALADE HUGOLATRE

1er Mars 1902.

Le centenaire de Victor Hugo fait couler beaucoup d'encre dans la presse parisienne. Chaque journal s'efforce de mettre au jour quelque récit inédit de l'existence du grand poète on voit défiler tour à tour Victor Hugo caricaturiste, bohême, amoureux, père, grand-père, c'est le cas de dire...... toute la Lyre.

Ce que l'on ne sait pas ? - Beaucoup de choses, mais, en particulier, la grande admiration de l'impératrice Eugénie pour l'auteur de Notre-Dame de Paris.

Oui, dans sa bibliothèque particulière l'Impératrice gardait et mettait à la place d'honneur, le croiraiton? les livres de Victor Hugo. Non pas les Châtiments sans doute, mais les Odes et Ballades, les Feuilles d'automne, et ces volumes étaient, au premier feuillet, signés de sa main: Eugénie. Elle gardait une sorte de culte secret pour le poète, et celui-ci, intérieurement, en était flatté. L'admiration de l'Impératrice pour Victor Hugo datait, au surplus, de longtemps.

M. de Montijo, le père, avait été aide de camp du général Léopold Hugo, alors que le père du poète était gouverneur de Guadalajara. Plus tard Madame de Montijo, devenue veuve et habitant Paris, rendait souvent visite au fils de l'ancien général de son mari, et elle amenait chez Victor Hugo sa fille qui, en robe blanche, la plupart du temps, était un des charmes des réceptions, alors fameuses, de la place Royale. Mademoiselle de Montijo, ravissante, un peu romanesque, aimait beaucoup alors à causer avec cet

improvisateur étourdissant qui s'appelait Alexandre Dumas. D'autres fois, en compagnie d'autres jeunes filles espagnoles, elle chantait, pour plaire au maître du logis, quelques-uns des chœurs de la Esmeralda dont Victor Hugo avait écrit les paroles, Mademoiselle Bertin la musique, et que Nourrit, Levasseur et Mademoiselle Falcon chantaient à l'Opéra, en novembre 1836.

Danse, jeune fille,

Tu nous rends plus doux !
Prends-nous pour famille,
Et joue avec nous !

Ces soirées de la place Royale, où la future impératrice venait saluer l'auteur à venir de Napoléon le Petit, datent de 1844 ou 1845. Est-il rien de plus curieux comme antithèse, et la vérité n'a-t-elle pas vraiment le privilège des paradoxes?

崇*

Le caractère irascible de Victor Hugo s'atténuait parfois au point de devenir des plus aimables. Cette anecdote inédite m'a été dernièrement contée :

Certain jeune sculpteur de Montmartre, assez naïf, reçut un jour une invitation à déjeuner, pour le lendemain, signée « Victor Hugo ». C'était une mystification de ses camarades d'atelier; le bon est qu'il y crût. Le voici bien endimanché à la porte du poète, un domestique le reçoit :

« Je suis invité à déjeuner par le Maître, dit notre apprenti statuaire.

Le domestique voyant cet inconnu avec une si belle assurance le fit entrer dans un petit salon d'attente. Il revint bientôt et ce pour répondre :

-

«Mais, Monsieur, nous n'attendons personne, et Monsieur Victor Hugo est très étonné...... »

<< Tenez, reprit avec aplomb notre Montmartrois,

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