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⚫les vertus de quelqu'un »), et il a traduit: « en proclamant tout haut << ses vertus. » Ici le mot hao doit se lire au 3° ton haó (nomen honorabile).

4° Cette faute grave nous fournit l'occasion de faire une observation importante. Les règles de la syntaxe chinoise s'opposent absolument à ce que le régime de deux verbes monosyllabiques qui se suivent, ou d'un verbe dissyllabique, soit intercalé au milieu. C'est ce qui arriverait cependant si, par impossible, dans li

TE-hao (que M. P. explique par « établir les vertus, les proclamer »), le motite, « vertus,» était à la fois régime deli, et de hao. Pour que ces trois mots signifiassent, comme le veut M. P. établir et proclamer les vertus,» il faudrait qu'il y eût dans le texte li-hão-te, « établir-proclamer-les vertus. » Mais l'expressionli-hão, n'existe pas en chinois avec le sens d'établir et de proclamer. De plus, le mot hao, lu au premier ton (hao) signifie « clameur » et « crier à haute voix; » il n'a jamais, étant seul, le sens du verbe actif proclamer.

hao, li,

Il résulte des principes que je viens d'exposer, que le mot est nécessairement un substantif, régime direct du verbe établir, et que le mot te,« vertus se trouve au génitif en vertu de sa position. (Cf. Remusat, Gramm. chin. § 79.)

5° Et ceci est bien plus graye, M. P., oubliant que le génitif doit toujours précéder le mot avec lequel il est en construction '(cf. Rémusat, Gramm. chin. § 79), a été chercher le mot

mourir, » qui commence le membre de phrase suivant, et en a fait le génitif « du défunt (les vertus du défunt). Pour traduire : « les <«< vertus du défunt,» il faudrait qu'il y eût en chinois:

sse-tche-tchi-te, mot à mot : « du défunt-les vertus. »

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S. J.

105.

喪禍之家。人莫就食。

Dans une maison où quelqu'un vient de mourir, personne

« ne prend de nourriture. >>

M. Pauthier: « Le chef de la famille qui a présidé aux funérailles << ne prend aucune nourriture. »

1o Il a réuni ensemble le dernier motkia, « maison » (qui est au cas locatif, « dans la maison ») du premier membre de phrase, et le premier mot du second jin, « hommes » (qui est au nomi

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natif), et il en a formé le motkia-jin, expression qu'il traduit par « le chef de famille, » quoiqu'elle ne signifie que « domestique » (famulus), et cela en style moderne.

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2o Les mots

sang-ho, signifient: « malheur qui résulte <«< de la mort; » M. P. les rend par le mot « funérailles,» auquel il ajoute le verbe « présider à » dont le texte n'offre aucune trace.

3o En réunissant le nominatif jin, «hommes,» au mot kia, «< dans la maison, » qui précède, il a fait disparaître cette idée que personne de la maison où quelqu'un est mort ne prend de la nourriture, littéralement : « homines non adeunt, id est non tangunt < cibos, et s'est imaginé que le chef de la famille (le père) seul s'imposait cette privation.

106.

殯葬之後。復常無諱。

S. J. Après les funérailles, ils reprennent leurs habitudes. Ils ne ⚫ célèbrent point l'anniversaire de la mort (de leurs parents). »

M. Pauthier: «..... Il est d'un usage constant de ne pas renvoyer ceux qui ont accompagné, etc. »>

Reprendre ses habitudes, c'est recommencer à prendre de la nour

riture.

1o M. P. traduit les mots fo-tchang, reprendre ses habi<tudes, c'est-à-dire recommencer à manger, » par «< il est d'un usage ⚫ constant. »

2° Suivant le dictionnaire bouddhique Tseng-tsie-tchi-in (fol. 17 v.), le mot hoeï, a quelquefois le sens de ki-chin, « jour << anniversaire de la mort (des parents). » (Voyez Khang-hi, au mot synonyme ki-ji, et Gonçalvez, Dict. port. chin., au mot anniversario.)

Il rend les mots wou-hoeï, <«< versaire de la mort,» par « ne pas (

«< ceux qui ont accompagné, » etc.

ne pas avoir de jour anni

wou) renvoyer (hoeï!)

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S. J. Ceux qui ont assisté aux funérailles sont regardés comme

impurs. On ne les reçoit qu'après qu'ils se sont tous baignés hors des murs de la ville. >>

Mot à mot: «Après qu'ils se sont tous baignés, ils entrent. » M. Pauthier Il est d'un usage constant de ne pas renvoyer (voyez plus haut, § 106) ceux qui ont accompagné le mort dans ses funérailles, et qui, par cela même, sont considérés comme impurs, sans « leur faire à tous prendre un bain hors de l'endroit où le mort a été « enterré; après quoi, ils rentrent chacun chez eux. »

1° M. P. a confondu les quatre derniers mots de la phrase précédente, qu'il n'a pas entendus, avec les premiers mots de celle-ci.

20 Le verbe yo, étant précédé de hien, «tous, » signifie ici «< se « baigner, et non « baigner quelqu'un. » Pour le traduire activement ou lui donner le rôle d'un verbe causatif « faire prendre un bain « à, c'est-à-dire faire baigner quelqu'un,» il faudrait qu'il fût suivi du pronom relatif illos. Cette règle de syntaxe ne souffre point d'exception.

3o L'expression

kouo-waï, signifie : « en dehors des murs

1.

« extérieurs, » et non « hors de l'endroit où le mort a été enterré. » 4o Le mot ji, « entrer, » ne veut pas dire ici «ils entrent chez eux, mais ils entrent, » c'est-à-dire ils sont admis, reçus dans la maison du défunt dont les parents les regardaient comme impurs avant qu'ils eussent pris un bain.

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108.

至于年耆壽耄。死期將致

(

嬰累沉痾生崖恐極。

䭾離塵俗。願棄人閒。

S. J. Quant aux vieillards accablés d'années dont la fin approche, lorsqu'ils se sentent réduits à une faiblesse extrême ou atteints d'une maladie grave, et craignent d'être arrivés à la dernière limite de la vie, ils se dégoûtent et s'éloignent du monde, et désirent quitter la société des hommes. »

M. Pauthier: « Quand les Indiens arrivent à l'âge de soixante ans • ou à soixante et dix et quatre-vingts, et que la mort est attendue à

chaque instant, le temps fixé de la vie paraissant écoulé, l'homme ( retombe en enfance et s'affaisse sous le poids des infirmités. Arrivé sur le bord de la vie, à une époque où les craintes sont portées à l'extrême, il se résigne à quitter le monde, à se séparer de sa poussière. Il est d'usage qu'il désire être rejeté du milieu des ⚫ hommes.... »

1° Les mots

tchi-iu, signifient ici « quant à, pour ce qui regarde (quoad, quod attinet), » et non « arriver à (l'âge, etc.) » 2o Les quatre motsnien-khi-cheou-mao, désignent d'une manière générale des vieillards très-avancés en âge, sans indiquer trois âges déterminés, comme l'a cru M. P.

C'est ce que montre clairement le membre de phrase suivant : lorsque l'époque, le moment de la mort va bientôt arriver. » Ces expressions ne pourraient que dans un cas exceptionnel s'appliquer à un homme de soixante ans.

Les mots # # ít ai thi-iu-nien-khi-chou-mao,

me paraissent signifier: «quoad homines annis graves et longa ætate ■ vel senio confectos. » Je regarde les mots nien, etcheou, • années et longévité, » comme placés ici au cas instrumental, et les motskhi, mao, comme des adjectifs avec lesquels ils sont en construction, et dont ils sont le complément.

3o M. P. a séparé les deux mots sse-khi, littéral. « de la • mort l'époque précise; il a traduit le premier par « la mort, » et le second par « le temps fixé de la vie. » Il a ajouté les mots parais<sant écoulé, » qui ne se trouvent point dans le texte.

4° Le moting seul veut dire ordinairement enfant; » mais lorsqu'il est joint au motlouï, ce composé signifie « faiblesse, affaiblissement physique, être faible, affaibli. » (Voy. le Dict. de Khang-hi, au moting, clef 38, fol. 65 v. ligne 14.)

M. P. traduit : « l'homme retombe en enfance ! »

profondément, » et

il s'affaisse sous le

5o Les mots tch'in-'o signifient « être gravement malade. » M. P. a rendu comme verbe, l'adverbe tch'in, comme substantif le verbe 'o, « être malade ‹ poids des infirmités. » Pour traduire ainsi, il faudrait que 'o fût au locatif et placé devant teh'in mais quand ce dernier mot est verbe, il signifie s'enfoncer dans l'eau. 6° M. P. a traduit les mots

sing-yaï, « les limites, les

« bornes de la vie,» par « le bord de la vie, » expression qui signifie au contraire « le commencement de la vie. » Dans cette locution, lé motyai (Dict. de Basile, 2,325) se prend pour yaï (Basile, 5,016) dans le sens de « terminus, » comme dans les mots E thien-haï, cœli terminus, » que cite le même dictionnaire. Le mot yaï, vulgo « rivage» (Basile, 5,016), se dit au figuré, suivant le Dict. de Khang-hi, de la dernière limite d'une chose; puis on y cite à l'appui de cette définition, cette belle pensée du philosophe Tchoang-tseu « Notre vie a des limites (yai), mais notre faculté de <connaître n'en a pas. »

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7° I! traduit les mots k'ong-ki, par « les terreurs sont « portées à l'extrême. » Cependant le mot kong est ici un verbe

neutre et signifie «< craindre que; » le mot ki, « être arrivé au <faîte, au comble,» se rapporte uniquement aux mots seng. #senyyaï, « les limites de la vie; littéral. il craint que les limites de sa vie ne soient arrivées à leur dernier point. »

(

8° Il rend passivement le verbe actif khi, « abondonner, » et lui donne le sens de « être rejeté de. » Dans l'expressionjinkien, le second mot n'est pas ici un adverbe signifiant « au milieu de.» Les motsjin-kien désignent ici « le monde; ils sont le régime du verbe khi, « abandonner.» (Cf. Sse-ki, histoire de Lieou-heou.) Ce sens est confirmé par cette définition d'un dictionnaire chinois-espagnol, « este mundo » (ce monde). 9° Il réunit

n'a

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et, et traduit « se séparer de la poussière. » Il «quitter le monde (Basile,

pas vu qu'il fallait lire

n° 1680 tch'in-so, seculi mores); on trouve li-tch'in-so quitter le monde, dans le P'eï-wen-yun-fou, liv. XCXI, fol. 10.

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