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S. J.: « Lorsqu'un homme est mort et (que les parents) assistent « à ses funérailles, ils poussent des cris douloureux, ou le pleurent << en silence. >>

M. Pauthier: « Quand leur fin arrive, alors commencent les céré<< monies des funérailles et du deuil, qu'ils surnomment état de pleurs « mutuels et silencieux. »

1o M. P. a rendu le verbe composé tchong-mo, « être « mort, » par « leur fin arrive. »

2o En construisant

<< railles commencent),

sang avant Elin (suivant lui « les funé

il a oublié qu'en chinois, le verbe ne doit jamais précéder son nominatif. Mais le mot Elin veut dire ici :

<«< assister à (en mandchou, atchanambi; Li-ki, chin.-mandchou, liv. I,

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sang, funérailles, » qui complète le sens ngaï, premier mot du

du premier membre de phrase, au verbe

membre de phrase suivant, et il a traduit ce verbe ngaï, « éprou<< vant de la douleur (ils crient), par le substantif deuil!

4° Il a rendu le mot

hao,« pousser de grands cris, par

« SURNOMMER » (état qu'ils surnomment).

D

5o Le mot siang (vulgo réciproquement), se dit souvent de l'action d'une personne sur une autre. (Voy. le Dict. de Basile,

n° 6597.) Ici, siang-khi veut dire «< ils le pleurent en « silence. »

99.

服制不聞。

S. J.: « Je n'ai pas entendu parler des règlements du deuil. » M. Pauthier: «On assiste à la cérémonie sans rien entendre. »>

L'expression fo-tchi, « les règlements du deuil,» se trouve avec le même sens, dans le traité du philosophe Tchou-hi, sur les Rites domestiques, et a été traduite en mandchou par sinakhi i kemoun. Ici, le mot deuil se dit comme sinakhi des habits de deuil.

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1 M. P. rend le génitiffo, des vêtements de deuil, par le verbe assister, et le mot #1 tchi (les règlements), par la cérémonie!

2o En traduisant les mots

fi

fo-tchi, « (les règlements du

« deuil),» par « on assiste à la cérémonie,» il a rapporté aux parents du défunt, les mots wou-wen, « je n'en ai rien « appris, » que le voyageur Hiouen-tsang s'applique à lui-même.

3o 11 rend les mots

: wou-wen par « sans rien entendre, »

c'est-à-dire, suivant lui, «sans entendre les cris funèbres,» au lieu quant aux règlements du deuil (dit le voyageur), je n'en ai paś

de

« entendu parler. »

100.

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喪期無數。

S. J. La durée du deuil n'est pas limitée. »

M. Pauthier: « Le temps de ces démonstrations est indéter<< miné. »>

En Chine, le deuil dure tantôt cinq ou neuf mois, tantôt un ou trois ans, suivant le rang du défunt ou les degrés de parenté.

M. P. rend le mot

sang (deuil), par « démonstrations (de

« douleur). » Il a compris qu'il s'agissait ici « du temps pendant

« lequel on déchire ses vêtements, on s'arrache les cheveux, etc. »

L'auteur parle au contraire de la durée du deuil.

101.

送終殯葬其儀有三。

S. J. «Il y a trois manières de rendre les derniers devoirs aux

« morts.» (Litt. : « Comitari mortuos, eos humare: hujus funeris « cæremoniæ sunt tres.) »

M. P. « On observe ces démonstrations jusqu'à ce que les funé«railles soient achevées. Le cérémonial pour les funérailles est de « trois sortes. >>

Il a rendu le mot song (accompagner), par observer (des dé

monstrations), et le mot

tchong (les morts), par être achevées (en

parlant des funérailles). Le sens que je donne à

song

tchong (comitari mortuos), est rendu, dans la version tartare-mandchoue du Thong-kien-kang-mou (part. II, liv. 38, fol. 97 r., lig. 3), par: · ako okho be sindara, c'est-à-dire « enterrer les morts. »

L'expression pin-tsang, signifie enterrer (Morris. Dict. chin., part. II), mais l'enterrement proprement dit (humatio), n'étant pas en usage chez les Indiens, je me suis contenté de la traduire avec l'expression précédente (qui veut dire « conduire en terre), » par « rendre les derniers devoirs. »

On voit clairement qu'ici l'auteur ne dit pas un mot du temps que durent les pleurs et les démonstrations de douleur, et de plus, que M. P. a confondu le premier membre de phrase avec le second, et a rendu les verbes pin-tsang (enterrer), comme si c'était un substantif au génitif (le cérémonial pour les funérailles, c'est-à-dire des funérailles).

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M. Pauthier traduit : « On entasse du bois pour cet usage, et on y a met le feu en différents endroits. »

1o On voit, par la position des mots, que l'expression tsisin, est ici au cas instrumental, et signifie « avec du bois accumulé,

au moyen de bois accumulé; » elle se construit avec 焚燎 fen

liao, brûler (congestis lignis cremare, comburere). M. P. s'est donc trompé en traduisant le verbe tsi, à l'indicatif présent, « on

entasse du bois pour cet usage. » 2o Il est encore tombé dans l'erreur en traduisant le verbe liao, brüler, par « mettre le feu en différents endroits. » Il a été conduit à ce sens par cette définition que Morrison donne du mot liao, lorsqu'il est pris comme substantif: « fire lit up in various places as

a sign of national concerns, etc. » Mais il s'agit, dans cette définition, de feux qu'on allume de distance en distance sur des lieux élevés, pour transmettre des signaux et annoncer quelque grave événement.

Ici, le mot liao, se prend dans un sens verbal, et dans ce cas,

il signifie « comburere. » Cf. Chi-king, ode Han-lo. En mandchou, ibid. deidchimbi.

103.

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三日野葬棄林飼獸。

S. J.: « La troisième s'appelle ye-tsang, c'est-à-dire faire les funérailles (de quelqu'un) dans un lieu désert. On abandonne le mort

« dans une forêt, afin qu'il serve de pâture aux animaux. »

M. Pauthier: «< La troisième espèce s'appelle funérailles des lieux infréquentés. On abandonne le corps du défunt dans une forêt, où il est dévoré par les bêtes sauvages. »

1° Ici comme dans les passages cités plus haut, le mot qui précède tsang (littéral.« enterrer, ») est au cas locatif « dans un « désert, » comme les motsho (feu), et chouï (eau), dans les locutions ho-tsang, choui-tsang, littéralement : enterrer dans le feu, enterrer dans l'eau. » M. P. a regardé le

mot

Fyé comme étant au génitif: « funérailles des lieux infré

⚫ quentés.

2o Il a pris le mot sse, nourrir (les animaux), pour un verbe passif. Il a oublié qu'un substantif non précédé de fiu,

‹ par, » ne peut être regardé comme complément d'un verbe passif, que lorsqu'il est placé avant ce verbe; alors il se trouve au cas instrumental. Ex.ou-chi, « être mangé par les corbeaux. » (Cf. P'eï-wen-yun-fou, livre CII A, fol. 73 r.)

Si le motou, corbeaux, était placé après le verbechi, << manger, »> (comme cheou, animaux, » est placé ici après ssé, nourrir »), il deviendrait son régime direct, et les mots

chi-ou, signifieraient « manger des corbeaux.

D'où il sse

résulte que, dans le passage qui nous occupe, les mots tcheou, signifient « (pour) nourrir les animaux, » et non « être mangé « PAR les animaux. »

Il arrive ordinairement que le verbe passif est placé avant son

complément; mais dans ce cas, le nom est toujours précédé de la préposition iu, par, comme dans cette phrase de Mencius:

BAEK ▲ tch'i-jin-tche, ssé-iu-jin, « ceux qui gou

vernent les hommes sont nourris PAR les (autres) hommes. » (Cf. Rémusat, Gram. chin. § 172.)

J'ajouterai en terminant que le mot

ssé, « nourrir, » ne peut être pris au passif dans le sens de être mangé par, être dévoré par.» Lorsqu'il est passif, on doit le traduire par être alimenté, être <nourri. » C'est ce que prouve l'exemple de Meng-tseu cité plus haut, où le mot (vulgo chi, « manger) ici « être nourri, se pro

nonce ssé, parce qu'il se prend pour

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ssé. (Cf. Dictionnaire de

Khang-hi, clef 184, fol. 40 v. lig. 13 et 15.)

104.

生立德號,死無議說。

S. J. Pendant la vie de l'homme, on lui donne un titre qui rappelle ses vertus; après sa mort, on ne lui décerne pas de nom

< posthume. >>

M. Pauthier a cru que ce passage, qui a un sens général, s'appliquait uniquement au roi ; il a traduit : « Il (l'héritier du trône) établit les qualités du défunt en proclamant tout haut ses vertus, sans lui donner de titres honorifiques posthumes. »

Il y a ici plus d'une erreur. 1o M. P. a supprimé le mot sing, ‹ vivant, faute d'avoir vu le parallélisme des deux membres de phrase quand un homme est vivant,..... quand un homme est ⚫ mort,..... »

2o Il n'a pas vu que les mots

te-haó, litt.« de vertuun titre, étaient en construction et inséparables. Il a pris le génitifte, virtutis ou virtutum,» pour le régime direct du verbeli, et il a traduit : « il établit les vertus. » 3o Il a fait le verbe actif proclamer du substantif

honorifique, qui est le régime direct du verbe

haó, « titre li, « établir »

li-te-haó, constituer, donner un titre qui rappelle

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