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M. Pauthier?« L'accusé ayant été jugé trop faible pour, etc.... Tes «^ disperse sur l'acier ardent; s'il est innocent, alors les fleurs s'épa« nouissent. >>

Les mots

hiang-yen, signifient « devant la flamme, » et

non « sur l'acier ardent. » Du reste, il serait difficile d'imaginer com

ment des fleurs peuvent s'épanouir sur une barre d'acier ardent; elles seraient brûlées à l'instant même.

80.

་་

S. J.

稱。則人石平衡輕重取驗。

<< Pour l'épreuve du pesage, on pèse l'homme avec une

pierre, et l'on prononce suivant qu'il est plus léger ou plus lourd

«< (littéralement de la légèreté ou de la pesanteur, on tire la

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Dans l'épreuve par la pesée, le prévenu est mis en

« équilibre dans une balance avec une pierre, pour savoir, par cette « expérience, lequel de l'accusé ou de la pierre est le plus pesant ou « le plus léger. »

1° Les mots

thsiu-nien, que M. Pauthier traduit : « savoir « par une expérience, » signifient : « tirer une preuve (judiciaire). » En traduisant ainsi, M. P. commet une faute grave contre la syntaxe chinoise; il oublie la règle de position qui veut que le mot qui est au cas instrumental (cas qui 'indique l'instrument, le moyen par lequel on fait quelque chose), se place constamment avant le verbe, comme lorsqu'on dit en latin experientia scire (savoir par expérience), ense ferire (frapper avec une épée). Si par impossible le mot signifiait ici savoir, et le mot

aurait écrit nécessairement

nien. Voici un exemple où le verbe

thsiu,

nien, expérience, l'auteur chinois

nien-thsiu, et nonthsiu

prendre, est construit avec un

substantif placé, par sa position, au cas instrumental; suivant l'usage

constant, ce substantif précède le verbe:

lo-thsiu, «pren

<< dre les oiseaux avec un filet (retibus capere aves). » Silo, filet, était placé après thsiu, ces deux mots signifieraient nécessaire

ment a prendre un filet (conf. P'ei-wen-yun-fou, liv. XXXVII, part. 2, fol. 101, r.), » et non « prendre avec un filet. » De même, dans le cas qui nous occupe, Ithsiu-nien, signifie « prendre, tirer la « preuve (judiciaire), littéralement le témoignage, et non

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2o. On pèse l'homme avec une pierre pour savoir, d'après sa légè

reté ou sa pesanteur relatives, s'il est innocent ou coupable (c'est ce qu'indiquent les mots thsiu-nien, « tirer la preuve), » et

non pour s'assurer s'il est plus léger ou plus pesant que la pierre. »

81.

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毒則以一羖羊。其右牌。
隨被訟人所食之分。雜諸

毒藥罝剖髀中,實則毒發

而死虛則毒歇而穌

S. J. « Pour l'épreuve par le poison, on prend un bélier; on lui << ouvre la cuisse droite, et l'on y insère une portion des aliments du « prévenu, après l'avoir mêlée de poison. Si l'accusation est vraie, le

poison agit et (l'animal) meurt; si elle est fausse, le poison reste << sans effet, et l'animal se rétablit (littéralement : ressuscite). »

M. Pauthier n'a rien compris à ce passage: Dans l'épreuve par le « poison, on se sert d'un mouton à laine blanche et noire que l'on divise « par le milieu; la cuisse droite est donnée à l'accusé qui doit manger' « immédiatement cette portion, dans laquelle on a fait entrer toute « sorte de poisons. Si l'accusé est réellement coupable, alors le poia son se manifeste et il meurt; s'il est innocent, alors le poison n'agit « pas et il se dissipe. »

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2o Les mots

Kou-yang veut dire « un bélier. »

p'eou-khi-yeou-pi, signifient « fen‹dre sa cuisse droite, et non diviser l'animal par le milieu. ›

3o La phrase suivante parle « d'une portion des aliments que

mange le prévenu; le texte ne dit pas qu'il doit manger immé<diatement la cuisse droite ! »>

4o M. P. a omis les quatre mots

tchi-p'eou-pi tchong, on place, on introduit cela au milieu de la cuisse qu'on a

<< fendue. >>

5o Les mots

sse, il meurt, et sou, « il ressuscite, il

« guérit,» s'appliquent à l'animal et non au prévenu.

6o Le mot

sou, « revenir à la vie, » n'a jamais signifié, « se

«< dissiper » (en parlant du poison).

1

82.

舉四條之例防百非之路。

S.J.:« On emploie la loi des quatre épreuves pour fermer la voie de tous les crimes. >>

M. Pauthier: Les règles de ces quatre sortes d'épreuves judiciaires

défendent tout autre moyen que ceux qui sont prescrits, »

Les mots fermer la voie de tous les crimes » (littéralement : « des cent crimes ») signifient « empêcher qu'on ne commette toute sorte a de crimes. »

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M. P. a omis le motkin, «on prend, on emploie.» Il a compris qu'on ne devait pas employer d'autres moyens (c'est-à-dire d'autres épreuves judiciaires que les quatre qui ont été décrites plus haut, pour connaître la culpabilité ou l'innocence des accusés. J'ajouterai, 1° que le motlou (via) ne signifie jamais moyen. Il a constamment le sens de voie au propre et au figuré.

2o Le mot Bj fang, « mettre obstacle,» s'applique ici à l'action d'arrêter, de réprimer les crimes. M. P. croit qu'il signifie « défendre

<< (d'employer) toute autre épreuve judiciaire.

>>

83.

致敬之式。

Ces quatre mots signifient & manières de témoigner le respect, »

Dans cette locution, le mot

tchi (vulgo parvenir), a ici le sens du verbe causatif «< faire parvenir; » faire parvenir le respect k tchi-king, c'est-à-dire, témoigner son respect. >

"

M. P. traduit le mot tchi (), comme verbe neutre, dans son acception ordinaire d'arriver, parvenir; et il prend pour un verbe le substantifking,«< respect, » qui est le régime direct du verbe causatiftchi, « faire parvenir, témoigner. » Il écrit : « NOUS ARRIVONS aux règles prescrites pour témoigner le respect. »

84.

三舉手高揖。

S. J. La troisième consiste à élever les mains, et à saluer en << restant droit (c'est-à-dire à saluer de la tête sans se courber). »

M. Pauthier: La troisième consiste à élever les mains jointes jus« qu'à la hauteur du front, et à s'incliner ensuite. »>

"On lit dans l'Histoire de la Chine septentrionale, biographie de Li-yeou-lien & Ho-sse-k'aï jouissait de la plus grande autorité. Tous les magistrats lui donnaient des marques du plus profond respect. << Mais Yeou-lien se contentait de les saluer en restant droit kao-i).

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Pour traduire ainsi, M. P. lit. kiu-cheou-kao, i,

au lieu de 舉手。高捐 kiu-cheou, kao-i.

M. P. a oublié la place que doit occuper l'adverbe dans la phrase chinoise, et il a rapporté l'adverbe kao (ex alto) au verbe

kiu,

« élever, » qui précède, tandis que, par sa position, il se rapporte nécessairement ài, saluer,

kao-i, saluer de haut, saluer de sa hauteur, » c'est-à-dire « saluer sans se courber. »

Pour exprimer l'idée d'élever en haut, les Chinois disent kao-kiu, in altum erigere (cf. P'eï-wen-yun-fou, 1. XXXVI, f. 138: KAO-kiu-liang-cheou, « in altum tollere ambas ma

«nus); » et non les motskiu-kao, signifieraient « erigere altam domum,› et cela, par la raison que le régime direct d'un verbe se place après

kiu-kao; car, d'après la règle de position,

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Aui; On lit dans Mencius, l. II, ch. 1, § 6wei-KAO, «lorsqu'on fait, on construit quelque chose d'élevé, c'est-à-dire un bâti«ment élevé (kao). D'un autre côté, la règle générale de l'adverbe le place toujours avant le verbe auquel il se rapporte (voyez plus haut, § 74, no 2); cette règle trouve son application dans ce passage même : kao-i, littéral. ex alto salutare.fo

85

四合掌拱。

S. J.: La quatrième consiste à joindre les mains, et à incliner la « tête au niveau de la ceinture. »

M. Pauthier: « La quatrième consiste à joindre les paumes des « mains, et à les porter en avant horizontalement. »

L'expression

ping-kong, a ici le même sens que p'ing-heng (incliner la tête au niveau de la ceinture), dans le dictionnaire P'in-tseu-t'sien. (Conf. P'ing-tseu-loui-pien, liv. CCXXXIX.) Au lieu de incliner la tête au niveau de la ceinture, M. P. tra

duit

porter en avant horizontalement les paumes des mains. »

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S. J.

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五屈膝

La cinquième consiste à fléchir les genoux. » M. Pauthier traduit : « S'incliner sur ses genoux. ›

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Cette expression est synonyme de kouei, « s'agenouiller en << tenant les hanches et la ceinture dans une position droite, position <«< qui a quelque chose de périlleux» (dit le dictionnaire de Khang-hi à qui j'emprunte toute cette définition), parce qu'on est exposé à tomber en avant et en arrière. C'est ce que semble indiquer la composition du mot

‹ pied, » et

kouei, s'agenouiller, formé des mots 足

weï, « péril. » (Voyez la seconde définition que donne Khang-hi. Cf. Fa-youen-tchu-lin, liv. XXVIII, fol. 29.)

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