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30.

或衣孔雀羽尾。

S. J. « Les uns se parent d'une queue de paon. >>

J.:

M. Pauthier: « Les uns portent des vêtements faits avec des ailes et

« des queues de paon. »

Les mots

i et

fo (vulgo se vêtir de) ont quelquefois la

衣冠kouan,

même extension que le mot français porter, en parlant des parties de l'habillement ou des parures ainsi l'on dit :

« porter un bonnet » (littéralem. : « revêtir un bonnet »);

i-kiu, « revêtir, c'est-à-dire, porter des souliers; » ✯

fo-iu,

<< revêtir du jade » (Fen-loui-tseu-kin, liv. XVIII, fol. 68), c'est-à-dire porter sur soi des ornements de jade. Si l'on voulait traduire ici

comme le fait M. P., l'on arriverait à ce sens étrange : porter des vêtements faits avec du jade!

31.

或無服露形。

S. J. « Quelques-uns ne portent pas de vêtements et vont nus (littér. découvrent leur corps).» Gonçalvez: descobrir se nu.

M. Pauthier: « D'autres n'ont de vêtements que LA FORME DE LA « ROSÉE (!). »

M. P. a vu que le mot lou, « découvrir,» signifiait quelquefois rosée, et que Ħhing, «corps,» avait encore le sens de forme, et vite il a écrit des vêtements de forme de rosée, sans s'embarrasser si cela avait un sens!

路 形

En supposant, par impossible, que l'expression lou-hing eût ici le sens de roris formam habens, il faudrait, d'après la règle de position, que cette étrange expression fût placée avant fo, « vête

« ment, » de cette manière: 或無露形之服 hoe-wow

lou-king-tchi-fo, et encore la phrase signifierait-elle : « quelques-uns n'ont pas de vêtements ayant la forme de la rosée ! »>

32.

剎帝利槃羅門。清

素居簖潔白儉約。

S.J.: « Les Kchattriyas et les Brahmanes ont des habitudes simples << et modestes ; ils sont propres et économes (dans leurs habits). >>

M. Pauthier traduit: «Ils portent la pure soie blanche sans aucune « teinte; mais, dans leurs demeures, ils retranchent ces pures étoffes « blanches avec une louable économie. »

1° L'expressionthsing-sou, qu'il traduit par pure soie, se dit uniquement au moral d'un homme simple et ennemi du luxe. On lit dans la biographie de Li-yen (Histoire de la Chine septentrionale) : « Li-yen était simple et modeste (thsing-sou); il ne « prenait de ses appointements que ce qui lui était nécessaire pour « vivre et se vêtir : le surplus ainsi que les pièces de soie et les pro« visions de grains, il en gratifiait les barbares; mais, avant tout, il << s'en servait pour subvenir aux besoins de ses soldats.»

2. L'expression hiu-kien est de Confucius (Lun yu); elle signifie «< s'attacher à ce qui est strictement nécessaire » (littéralement, kiu, s'établir dans, c'est-à-dire, s'attacher àkien, la modération). Conf. Morris. Dictionn. chin., part. II, 6063. M. Pauthier, faute de comprendre cette locution, a mis un point aprèskiu, s'attacher à (to dwell in, au figuré), et l'a traduit par « dans leurs demeures. »>

kk

3o Formant le verbe retrancher du mot « la modération, » qui est le régime direct du mot kiu, « s'attacher à » il a écrit « ils RETRANCHENT ces pures étoffes blanches avec une louable écono<< mie. »>

kk

4° En écrivant retrancher ces étoffes, il a empiété sur la phrase suivante et a pris les motskie-pe, qui en sont le nominatif, pour le régime direct de kien, substantif gouverné par kiu, « s'attacher à, » et dont il a fait le verbe actif retrancher. 5° L'épithète dissyllabiquekie-pe ne peut signifier seule pure étoffe blanche. Elle se dit également de la pureté du cœur et de la propreté extérieure. C'est ce que prouve une foule de passages qu'il serait superflu de rapporter ici.

6o Il donne à l'épithète dissyllabique

kien yo, « ménager,

<«< économe, » le rôle d'un adverbe (avec une louable économie). Tout le monde sait, cependant, que, d'après un usage presque constant, les adverbes chinois se mettent avant les verbes auxquels ils se rapportent. Je me contenterai de citer cet exemple du livre des

vers (livre Ta-ya, od. Wen-wang) : 4.1 * 永言配命。自求 Yong-yen-p'eï-ming-tseu-khieou-to-fou; c'est-à-dire : Si

« l'homme pense constamment à s'unir aux vues du ciel, il s'attirera

<< lui-même beaucoup de bonheur.» (Cf. Rémusat, Grammaire chinoise, § 177.)

L'adverbe

yong, « constamment, » précède le mot yen, qui

signifie ici penser (en mandchou: gônitchi, s'il pense).

33.

其有富商大賈惟釧而己。

S. J.: «Les riches colporteurs et les grands marchands des villes ne

« portent d'autre ornement que des bracelets. >>

M. P. traduit : « Les marchands qui sont riches et qui font un

« grand commerce ne vendent que ces objets de luxe. »

1o M. Pauthier divise en deux l'expression

« grands marchands-établis» (l'opposé de

ta-kou,

chang, « marchands

<«< ambulants »), et il les traduit par faire un grand (ta) com賈 kou). Il n'a pas vu que ces deux expressions étaient

merce

employées ici pour former un de ces parallélismes que recherchent les écrivains chinois. Du reste, ces deux mots sont toujours associés

ensemble. Meng-tseu, chap. I, pag. 17, 1.7 : « Les colporteurs (RÝ

«< chang) et les marchands établis (kou) désireront de déposer (les << objets de leur commerce) dans les marchés du roi. »

2° Il s'agit ici des habillements et des parures, et non des objets de commerce. Il y a en chinois : « les marchands (portent) seulement « des bracelets, et c'est tout. » M. P. traduit : « ne vendent que ces << objets de luxe.» Il oublie le mot bracelets, et rapporte les mots objets de luxe aux ornements qu'il a énumérés plus haut et qui n'existent pas dans le texte.

34.

人多徒跣。

S. J.: « Il y a beaucoup d'hommes qui marchent nu-pieds. »

M. P. traduit : « Les hommes sont très-adonnés à ces futilités ! »

Il est difficile d'imaginer comment l'on peut rendre

tou

tou, « aller à pied, » que M. P. aurait

sien, « aller nu-pieds,» par être adonné à des futilités. Voici, je crois, la cause de cette grave erreur. Le mot signifie quelquefois en vain; mais il semble dû être averti du sens qu'il a ici, par le mot marcher nu-pieds. Ainsi l'analogie des mots

et

sien, qui signifie tou, «aller à pied,»

sien, « marcher nu-pieds,» ne laissait pas le plus léger doute

sur le sens. (Voy. § 38, 1°, lig. 7. Cf. Rémusat, Gram. chin. § 285.)

35.

修鼻大眼。

S. J. : « Ils ont un long nez et de grands yeux. »

M. P. «Ils ornent leur nez de grandes boucles pendantes.

Le mot

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sieou, dont M. Pauthier fait le verbe orner, a ici

le sens de long (voyez Morrison, Dictionnaire chinois, 1r part. clef 9,

pag. 120, col. 1

:

peut aussi consulter

ff sieou-tchou, « de longs bambous. ») On

ff sicou-tchou,

le dictionnaire de Khang-hi: 14
四牡

修 廣 sse-meou-sieou-kouang, ces quatre taureaux sont longs ( sieou) et larges. Quant au mot yen, « les yeux, » M. Pauthier l'a pris pour ces larges anneaux de métal que certains peuples sauvages suspendent à leur nez! J'ajouterai que la construction des mots s'oppose au sens adopté par M. Pauthier. Les verbes qui signifient orner de veulent toujours la prépositioni, « avec, de, » avant l'objet qui sert d'ornement. Si, par impossible, sieou, « long, »> et Hyen, « yeux, » signifiaient ici orner et anneaux de métal, il faudrait qu'il y eût dans le texte: 修鼻以大眼, mais

l'expression sicou-i, «< orner de» n'existe pas en chinois;

on ditchi-i. Cf. Hiouen-thsang, liv. I, fol. 15, r., ligne 3 et

passim.

36.

金銀銅鐵每加摩瑩。

S. J. Ils frottent et polissent tous les ustensiles d'or, d'argent, de «< cuivre et de fer. >>>

M. P. « L'or, l'argent, le cuivre, l'acier, chacun de ces métaux ajoute « son éclat aux festins.

1o Les mots

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kia-mo-yong signifient simplement frotter

et faire reluire. Le mot kia a l'extension du verbe latin addere (dans les locutions addere nitorem, donner de l'éclat, addere animos, donner du courage). Il a pour nominatif le mot

fan,

«< quiconque (de la ligne précédente), » et non l'or, l'argent, le cuivre

et le fer.

2o Il n'y a pas ici un seul mot qui ait le sens de festins.

37.

饌食旣訖噲楊枝而為

淨澡漱未終無相執觸。

S. J.: «Lorsqu'ils ont terminé leur repas, ils mâchent une branche « de saule, et pour se purifier, ils se lavent les mains et la bouche. << Tant qu'ils n'ont pas fini, ils ne se touchent pas les uns les autres. » M. P. « Le repas étant fini, on mâche des boutures de l'arbre « nommé yang ou figuier d'Inde; on fait ensuite ses purifications et « ablutions, qui ne sont pas considérées comme terminées tant que l'on « ne s'est pas bien frotté et essuyé les mains. »

Ce paragraphe renferme beaucoup de fautes.

1° L'arbre yang est le saule et non le figuier de l'Inde, ficus indica, que le P. Basile (no 8841) a pris, par erreur, pour le bananier,

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