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DERNIÈRES OBSERVATIONS

On a vu plus haut que M. Pauthier s'était proposé de combattre de point en point l'Examen critique. Mais ses prétendues réfutations (insérées dans les n° 66 et 67 du tome XII du Journal asiatique de Paris), ont été anéanties dans les deux ouvrages suivants.

EXERCICES PRATIQUES d'analyse, de syntaxe et de lexicographie chinoise, où les sinologues trouveront la confirmation des principes fondamentaux, et où les personnes les plus étrangères aux études orientales puiseront des idées exactes sur les procédés et le mécanisme de la langue chinoise. — 1 vol. in-8° de 270 pages; Paris, 1842. Librairie de Maisonneuve.

SIMPLE EXPOSÉ D'UN FAIT HONORABLE, odieusement dénaturé dans un libelle récent de M. Pauthier, suivi de la réfutation de sa dernière réponse, du résumé analytique de plus de six cents fautes (commises dans la traduction de douze pages de chinois), qu'il n'a pas su justifier, et de l'examen de certains passages, à l'aide desquels il a prétendu prouver que des Égyptiens ont porté en Chine l'invention de l'Écriture, 2,353 ans av. J.-C. 1 vol. in-8° de 215 pag., avec cette épigraphe Celui qui est soutenu par l'estime de tous les hommes ne peut être renversé par la calomnie d'un seul (Yu-lin, liv. III). - Paris, 1842. Librairie de Maisonneuve.

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Pour que le lecteur soit au courant des faits qui se rattachent à l'Examen critique, je crois devoir reproduire l'Avertissement des Exercices pratiques, où son origine et sa confirmation par les sinologues les plus renommés de l'époque (1842) se trouvent clairement exposées.

AVERTISSEMENT DES EXERCICES PRATIQUES.

J'ai peu de chose à dire pour justifier la présente publication. Dès que mon Examen critique eut paru, mon premier soin fut de l'envoyer aux principaux sinologues d'Angleterre, d'Allemagne et de Russie. Tous, sans exception, adhérèrent à mes remarques d'une manière qui était d'autant plus flatteuse pour moi que j'avais sollicité non-seulement leurs avis, mais même leurs critiques consciencieuses. Parmi ces savants, il en est plusieurs qui ont passé une grande partie de leur vie à Canton ou à Péking, et à qui la langue chinoise est encore aussi familière que leur propre langue. Je citerai parmi les plus renommés, Sir Georges Staunton, l'illustre traducteur du code pénal de la Chine, Sir Francis Davis, honorablement connu par la traduction du roman Hao-khieoutch'ouen et de deux drames, et le P. Hyacinthe Bitchourine, qui a résidé pendant plus de vingt ans à Péking, à la tête de l'école des jeunes de langue de sa nation, et qu'on regarde avec raison comme le plus habile des sinologues que compte la Russie.

Une approbation aussi imposante que la leur était bien nécessaire pour entraîner la conviction du public sur la portée de l'Examen critique composé par une personne qui n'a jamais mis le pied en Chine, et qui doit presque uniquement

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à ses propres efforts les progrès qu'elle peut avoir faits dans la langue du céleste empire. J'avais besoin aussi de leurs suffrages pour la tranquillité de ma conscience, car dans ce travail si compliqué, et rédigé à la hâte en une vingtaine de jours (voyez les Exercices pratiques, page 2), j'avais soulevé les questions les plus délicates et les plus ardues de syntaxe chinoise, questions dont un bon nombre manquent dans les grammaires, ou n'y sont indiquées que d'une manière incomplète.

Leur assentiment, si précieux pour moi, ne m'a pas manqué. MM. Wilhelm Schott, Fréd. Neumann, et le Rév, Samuel Kidd, tous trois professeurs de langue chinoise à Berlin, à Munich et à Londres, ont bien voulu me donner, dans cette circonstance, le même témoignage d'estime et d'approbation.

Si M. Pauthier fût sagement resté dans la classe des étudiants, au-dessus de laquelle il n'a pas encore su s'élever malgré douze années d'études avouées (n° d'août, page 98), j'aurais probablement gardé le silence. Les erreurs d'un écolier ne tirent pas à conséquence, et d'ailleurs on doit une indulgence sans bornes à quiconque se présente comme tel. Mais bien différente était la position de M. Pauthier. Avant de s'être affranchi des lisières du rudiment chinois, il s'était mis à briguer le plus haut titre littéraire. Il y a en effet plus de sept ans qu'il s'est fait inscrire parmi les candidats de l'Institut, et presque à chaque vacance, il renouvelle, avec un aplomb imperturbable, les mêmes sollicitations. Il était de mon devoir d'éclairer la religion de l'Académie à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir; je me devais aussi à moi-même, en raison de mes fonctions de professeur, de dire la vérité au public, pour conserver intacte, chez nous, la bonne renomée des études chinoises auxquelles j'ai voué ma vie entière.

ePressé par mes confrères et par d'autres savants distingués, de m'expliquer sur la nature des connaissances de M. Pauthier en chinois, j'ai dû, on le sent bien, porter un jugement d'autant plus sévère que ses prétentions étaient plus célevées. Mais en m'exprimant sur ce sujet, soit verbalement, osoit par écrit, je me suis toujours renfermé dans l'appréciation littéraire de ses travaux, sans effleurer son caractère ¿ personnel. Il est fort à regretter pour lui qu'il n'ait pas gardé la même réserve à mon égard. › Be ay' nei b

La fausse position qu'avait prise M. Pauthier, ou peut-être l'instigation d'imprudents amis, l'a poussé à entreprendre en répliquant, une lutte trop inégale pour lui, et dont un avéuglement fatal l'empêchait de prévoir les conséquences,

Il a commencé par annoncer, dans le Journal Asiatique de juillet 1844, une réfutation complète de mon Examen critique; puis, dans le numéro suivant, il a inséré un essai de réplique où il déclare résolument (page 404) que toutes mes observations sont fausses et sans fondement. Cela était beaucoup plus aisé à dire qu'à prouver. Aussi, laissant de côté mes déductions grammaticales et les preuves accablantes qui les appuyaient, a-t-il tâché d'en atténuer l'effet à l'aide d'arguments empruntés surtout à des définitions de dictionnaires chinois, dont, chose étrange, il s'est trouvé ne pas avoir compris une seule !

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M. Pauthier s'est imaginé qu'un peu d'injure donnerait peut-être du nerf et du relief à sa réponse, et, pour suppléer à la nullité de ses raisons, il ne s'est pas fait faute de me qualifier (n° de septembre-octobre, page 362) de STUPIDE et D'ABSURDE!

Mais il semble que ce n'était pas assez pour M. Pauthier. Je suis encore à me demander comment il a pu, aux yeux d'un public à qui, j'ose le dire, la droiture de mon caractère est

aussi connue que mes travaux, essayer de jeter des doutes sur ma loyauté (no d'août, page 121), m'accuser, (ibid., page 122) d'altérer sans scrupule le texte chinois, et (page 124) de vouloir évidemment en IMPOSER AU LECTEUR! Tout le monde reconnaîtra sans peine que le soin de ma considération comme homme et comme professeur, ne me permettait pas de garder le silence.

Après m'être reposé pendant quelques mois des fatigues de mon travail sur le philosophe Lao-tseu, j'ai pris le parti de rédiger, en février dernier, le mémoire qu'on va lire. Il eût paru plus tôt, s'il n'eût fallu un temps considérable pour clicher les types chinois dont j'avais besoin.

Mais tout en démontrant, comme je le devais, l'exactitude de ma traduction et la loyauté de mes critiques, et en repoussant ainsi les imputations qui pouvaient blesser mon caractère, j'ai voulu, qu'en dehors de la question personnelle,' cet ouvrage pût encore être utile aux étudiants. J'ai tâché, autant que possible, de donner à mes développements une forme didactique, et d'y rassembler, à l'occasion d'un texte fort limité, une multitude de principes et de règles pratiques qui, ce me semble, n'avaient jamais été présentés ailleurs d'une manière si nette, si saillante, et si propre (grâce aux contrastes qu'offre la traduction critiquée) à se graver dans l'esprit des élèves, ou des personnes instruites qui peuvent désirer de comprendre, comme les sinologues exercés, les procédés et le mécanisme de la langue chinoise.

Il y a là une telle surabondance de règles, d'observations et de préceptes de tout genre, que nul esprit sage ne peut plus aujourd'hui conserver l'ombre d'un doute. Les personnes même étrangères au chinois pourraient-elles hésiter à se prononcer sur le fond de la question, lorsqu'elles voient le

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