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13.

若其封疆之域可得而言。

五印度之境。周九萬餘里。

S. J. : • Quant aux frontières de ce royaume, je puis les faire connaître. Les limites des cinq Indes embrassent une étendue

<d'environ quatre-vingt-dix mille lis. ›

L'expression d'un royaume; les mots

fong-kiang désigne les grandes limites king-kiai, employés plus haut, s'appliquent aux limites des différents territoires entre lesquels un royaume est partagé. Dans les livres classiques, ces mots désignent souvent les divisions des propriétés, des terres, entourées d'un petit canal. (Cf. dictionnaire P'in-tseu-t'sien.)

M. Pauthier: « Si l'on y comprend toutes les contrées dout les fron<tières se communiquent, et que l'on peut appeler les cinq In-tou, ce pays a quatre-vingt-dix mille lis environ de circonférence.

1o Il a rendu par si le mot jo,« quant à, pour ce qui regarde. » 2o Il a rendu les mots fong-kiang-tchi-iu, littéral, les limites des frontières, par les contrées dont les frontières se communiquent. »

D

3° Il a ajouté les mots y comprendre qui ne se trouvent pas dans le

texte.

4° Les mots

D

kho-te-eul-yen signifient : « je puis les dire, les énoncer (les frontières). » M. P. a confondu ce membre de phrase avec le suivant. Il en a construit le dernier mot yen, qui est le verbe actif dire, avec les cinq premiers mots de la seconde ligne, et lui donne pour régime direct le nominatif king, « les limites,» (des cinq Indes); il traduit: que l'on peut APPELER LES LIMITES DES cinq In-tou, » etc.

14.

北廣南狹。形如半月

S. J. «Il est large au nord et étroit au midi; sa forme ressemble

« à une demi-lune. >>

M. Pauthier: « Du nord en s'étendant au sud, sa forme étroite et

a allongée ressemble à une demi-lune. >>

1° Il est aisé de voir que l'adjectif houang, « il est large» (au nord), a pour corrélatif l'adjectif hia, «< il est étroit » (au midi), M. Pauthier a fait disparaître cette opposition en rendant l'adjectif Louang, « large,» par s'étendre. Il n'a vu qu'une chose dans cette phrase; la forme étroite (d'une partie de l'Inde).

2° Il s'est gravement trompé sur la règle de position qui détermine la place des mots qui indiquent une direction, une localité. Ces mots se mettent constamment avant un adjectif ou un verbe, comme on le voit deux fois dans ce passage. pè-kouang, « au nord, il est large ou il s'élargit; »> nan-hia, au midi, il est étroit ou se

« rétrécit. » D'après la règle énoncée plus haut, pour dire, en chinois, s'agrandir, s'élargir au sud, on écrirait nécessairement

kouang, et non

nan

kouang-nan, ainsi que l'a cru M. Pauthier.

J'ajouterai qu'il a rapporté à la direction du sud le mot

qui se rapporte à la direction du nord.

3o Il a fait l'adjectif étroit du verbe neutre

le construisant avec

kouang,

hia, il est étroit, et,

hing, il a traduit: sa forme étroite.

15.

畫野區分。七十餘國。

S. J. Si l'on divise les plaines (de l'Inde) et qu'on les sépare

d'une manière distincte, elle forme soixante-dix états. »›

Le mot hoa, signifie diviser. Exemple: B λ H

dividendo (imperium) fecit novem Tcheou. En mandchou ouyonn dcheou oboume dendekhe.

L'expression composée

'iu-fen, s'explique en mandchou

par ilgame faksalame, distinguer et séparer. M. Pauthier: « On y a tracé les divisions d'environ soixante et dix royaumes. »

On voit qu'il traduit le verbe fen, séparer par les divisions. Il empiète sur le membre de phrase suivant, et paraît avoir oublié la règle du génitif qui, lorsque deux noms sont en construction, exige absolument que le terme antécédent se place après le terme conséquent. (Cf. Rémusat, Grammaire chinoise, pag. 79). Pour dire en chinois les divisions de soixante et dix royaumes, il faudrait écrire :

t+thsi-chi-koue-tchi-fen, et non 分七十

fen-thsi-chi-koue; car ces mots, ainsi placés, signifieraient : diviser soixante-dix royaumes. Le mot koue, ne pourrait être un génitif, et serait inévitablement le régime direct du mot

fen, séparer.

M. Pauthier a montré qu'il ignorait le sens de l'expression

k'iu-fen, distinguer et séparer, qui, comme je l'ai dit plus haut, se

traduit, en mandchou, par les mots ilgame faksalame qui ont exactement le même sens.

16.

時特暑熱。

S. J. En tout temps, le climat est extrêmement chaud. »

Le mot

chi, temps, est ici adverbe par sa position et signifie en tout temps. M. Pauthier rend ce mot par les saisons : « Les ‹ saisons y sont très-chaudes. » L'adjectif chou-je, « chaud,»

se rapporte à l'Inde, et non aux saisons. Toutes les fois que Hiouen

thsang parle des saisons, il ne manque jamais d'employer les mots Hsse-chi, quatuor (anni) tempora.

17.

北乃山阜隱軫。丘陵渴滷。

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,, S. J. : « Au nord, les montagnes forment une chaîne immense; « les collines et les tertres sont imprégnés de sel. »

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M. Pauthier: Au nord, c'est-à-dire dans les montagnes qui cachent « dans leur sein de nombreuses collines transversales, il y a beaucoup de mines de sel. »

Les six premiers mots de la phrase désignent évidemment, la chaîne des monts Himâlaya. Faute de les avoir compris, M. Pauthier a fait disparaître cette importante observation du voyageur chinois.

1o Il a confondu les deux mots in-tchin, « former une «< chaîne immense, » qui complètent le sens de la première partie.de îa phrase, avec les nominatifs khicou-ling, ‹ les collines et

«les tertres,» qui commencent le membre de phrase suivant. 2o Il a divisé en deux l'expression

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in-tchin, former une in

◄ chaîne immense. » Il à traduit alors la première syllabe par « cacher dans son sein, » et la seconde tchin, par l'adjectif transversales.

3o Il a empiété sur la phrase suivante, en faisant de cette seconde syllabetchin, un attribut des mots khieou-ling, ‹ collines et tertres, » qui sont qualifiés par l'expression si-lou, « être imprégné de sel. »>

4o Il prend le nominatif

khieou-ling, « les collines et les

<< tertres,» pour le régime direct d'un verbe actif, cacher, qui n'existe pas dans le texte, et nous montre des montagnes qui cachent dans leur sein DES COLLINES TRANSVERSALES! Outre les fautes graves que je signale, on pourrait faire observer que cette version est inintelligible en français.

18.

東則川野沃潤疇隴膏腴。

S. J. A l'est, les vallées et les plaines sont abondamment arro

sées, et les champs sont gras et fertiles. »

M. Pauthier: A l'orient, des courants d'eau, qui traversent les

plaines désertes, viennent arroser les campagnes cultivées, et en «former un sol riche et fertile. »

1o Le mot Itch'ouen veut dire ici une vallée (Cf. Fo-koue-ki de Rémusat, pag. 282, note de Klaproth). M. Pauthier l'a rendu par des courants d'eau, et cette faute l'a forcé d'ajouter les mots qui tra

versent.

2o Les quatre mots

Itch'ouen-ye-wo-jun forment un sens complet (les vallées et les plaines sont abondamment arrosées). M. Pauthier a confondu les mots

⚫ damment arrosé,

wo-jun, « être abon

avec les deux premiers mots du membre de phrase suivant. Il a rendu par le verbe actif arroser les deux mots wo-jun, qui deviennent passifs par position, et leur a donné

pour régime direct les deux nominatifs

Il traduit : « viennent arroser les campagnes ! »

tch'eou-long, champs.

3o M. Pauthier, ayant fait gouverner les deux nominatifs tch'eou-long, « les champs, par le verbewo-jun, qui complète le membre précédent, s'est vu forcé d'ajouter le verbe former et le mot sol pour tirer parti de l'expression kao-iu, qui,

par sa position, veut dire ils (les champs) sont gras et fertiles. Il traduit « (des courants d'eau viennent) EN FORMER un sol riche et fertile!»

19.

斯大槩也可略言焉。

S.J.: (Dans la partie occidentale, le terrain est maigre et stérile.) Tel est l'aperçu sommaire que je puis donner (de l'Inde).»lio-yen, dire en abrégé.

:

M. Pauthier Dans la région occidentale, le sol est pierreux et pauvre. Il y forme une grande plaine sablonneuse. »

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Il est curieux de rechercher comment M. Pauthier a pu trouver le sens des mots soulignés. Il a divisé en deux l'expression ta-kaï, qui est très-usitée en chinois et signifie un résumé, un abrégé, un aperçu sommaire. Suivant Morrison (Dictionnaire chinois, part. II, n° 4927), elle a le même sens queta-so (dictionnaire de Basile, no 6054,ta-so, epitome). M. Pauthier a adopté le sens que nous blåmons (grande plaine sablonneuse) faute d'avoir compris la définition anglaise de Morrison (loc. cit.): ta-kaï,

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ta-so, a large rough levelling, définition qui n'a pas

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