Antiquité latine et décadence

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La présente thèse, consacrée à l'engouement de la littérature fin-de-siècle pour l'antiquité latine dite décadente, commence par démontrer que la filiation s'impose des romans chrétiens des années 1850 aux « romans antiquisants » fin-de-siècle. Par ailleurs, la littérature chrétienne a contribué à la création de l'idée de décadence romaine. N'avait-elle pas besoin d'un constat de décadence préalable pour rendre nécessaire le renouveau chrétien? La thèse s'attache ensuite à la démarche rétroactive fin-de-siècle, qui part de la ruine et du fragment pour repenser l'antiquité menacée, avant sa destruction. Le troisième chapitre tente de cerner au plus près cet empire romain recréé par la décadence. Pour la fin du siècle, il se divise en deux entités : la cité d'une part, le césar de l'autre. Les empereurs décadents forment une sorte de famille naturaliste, au sein de laquelle se transmet la tare originelle qu'est l'empire. Focalisant l'attention sur Rome comprise comme un grand corps malade, nous établissons une topographie de l'organisme romain. Rome est en effet, pour la décadence, circonscrite à quelques lieux symboliques, comme le cirque. Le dernier chapitre est entièrement consacre à la question de l'écriture latinisante. Il s'ouvre sur une tentative de définition du « roman antique ». L'une des particularités de la fiction antiquisante décadente est le jeu avec les matériaux de l'écriture. Le latin lapidaire, pris pour modèle, finit par n'être plus que prétexte à une écriture hiéroglyphique, à la limite de l'illisibilité. En réalité, la langue latine à laquelle il est fait référence dans les écrits décadents n'est jamais intégrée. Quand elle n'est pas tronquée, elle est entachée de bassesse.

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